Accord Général sur le Commerce des Services : Chronique d’une mort annoncée : L’école
maternelle. L’article
1-3-b déclare : que l’AG.C.S. concerne tous
les services dans tous les secteurs, à l’exception des services fournis dans
l’exercice du pouvoir gouvernemental. L’article 1-3-c précise : un
service pour échapper aux règles de l’A.G.C.S. ne doit être fourni par le
gouvernement, ni sur une base
commerciale, ni en concurrence avec 1 ou plusieurs fournisseurs de services. L’accord est ratifié par le parlement
en décembre 1994. Certains pays peuvent
momentanément « protéger » certains secteurs. La France pose une protection
entre autre pour l’éducation, la santé, la culture… Une fois cette protection levée,
les services concernés seront sous le coup des articles 1-3-b et 1-3-c de
l’AGCS. L’enseignement est donc concerné
par l’AGCS, même si une protection provisoire et dérisoire, ne permet pas à ce
jour en France de l’engager dans les offres de services commercialisables. La fougue du nouveau négociateur
Européen Monsieur Mandelson, risque de nous y précipiter, en obligeant les
Etats à faire des offres rapidement, l’état actuel des propositions étant
considérées comme « insuffisant ». De plus, pour que l’enseignement
devienne une marchandise à part entière, il lui faut une clientèle. Et nous
avons eu la désagréable manie nous et nos enfants, d’être de simples … usagers
d’un service public. Pour bien comprendre ce dont il
s’agit, il est important de placer cette volonté de fermeture des écoles
maternelles en France dans un cadre POLITIQUE et ne pas se contenter de
focaliser sur un des moyens (économique) utilisé : la réduction des moyens
du service public d’enseignement, et en particulier pour l’école maternelle. Il est important aussi de
comprendre qu’une directive claire imposant la fermeture des écoles maternelles
en France, du lundi pour le mardi, aurait pour conséquence : un tollé
général. Ce mécanisme est donc mis en place de façon très parcellaire dans le
temps et dans l’espace. Les textes qui nous y amènent sont eux aussi votés et
diffusés de façon éparse bien que …
très complémentaires. Le degré de complexité requis
pour masquer le désengagement de l’Etat du secteur « Scolarisation de la petite
enfance » , entraîne forcément un
degré de complexité analogue quant à la compréhension des éléments en jeu. Notre travail a été de tenter de
les rendre lisibles. Le votre sera sans doute de prendre le temps de nous suivre dans cette
« lecture » et de nous accompagner ensuite vers une recherche de solutions.
Nous vous en remercions d’avance. Sous couvert du problème
(pédagogique) de la scolarisation des 2 ans, (qui est par ailleurs un réel
problème dans les conditions où elle est organisée à ce jour, mais ce n’est pas
l’objet de cet exposé), l’accueil des 2
ans en écoles maternelles, est remis en cause. En quelques chiffres, sur le
département du Tarn (81), il y a 10 ans, l’école maternelle accueillait 80 %
des enfants de 2/3 ans du département, elle n’en accueille plus que ….. 38
% ! Elle accueillait 56 % des enfants de 2 ans, elle n’en accueille plus
que 36 %. (Sources FCPE départementale et inspection d’académie). L’inspecteur
nous assure qu’il souhaite … stabiliser ce chiffre ! Pouvez vous nous transmettre les chiffres de votre
département (sur les dix dernières années) ? Rappel : l’école maternelle
n’est pas obligatoire. Partout, ailleurs en France. Bon nombre d’écoles maternelles
n’accueillent plus les enfants qu’à partir de 3 ans révolus. Et quand elles les accueillent,
les moins de 3 ans ne sont pas comptabilisés dans les effectifs et cela depuis
plusieurs années. C’est souvent la cause de
classes de maternelles surchargées. En même temps, les rentrées
intermédiaires sont supprimées (janvier, mai) de façon irrégulière. Ce qui
implique qu’environ 1/3 des enfants scolarisables à 3 ans, ceux qui ont 3 ans
entre début septembre et fin décembre, ne rentrent effectivement à l’école
maternelle qu’ à 4 ans. Combien d’écoles maternelles de votre département ne pratiquent plus
de rentrées intermédiaires ? L’accueil des 2-3 ans qui
auparavant était de droit en fonction des places disponibles devient maintenant
exceptionnel. Dans le même temps, le statut
administratif de l’école maternelle est visé : quand un directeur (trice)
part en retraite ou obtient une mutation, il est demandé, voire
« imposé » au directeur (trice) de l’école élémentaire de prendre la
direction complète de l’école. Faisant ainsi disparaître le repérage de
l’entité « école maternelle » ainsi que sa spécificité au sein de
l’école primaire. Il faut savoir que les
enseignants de l’élémentaire ne sont pas obligés de prendre cette fonction,
l’inspection ne peut la leur imposer sans leur assentiment. Pour exemple cette année 10
écoles étaient concernées par cet état de chose en Aveyron, 1 directeur sur 10
a refusé le poste. Cette fusion entraîne une
globalisation des effectifs (suppressions de postes et de classes). Combien de directeurs (trices) maternelles ont-ils (elles)
« disparus » dans votre département, ces dix dernières années ? Disparition de l’éducation à
l’enseignement maternel dans les formations dispensées dans les IUFM. Dans ces conditions là l’école
maternelle garantit de moins en moins les
impératifs de qualité voire de sécurité physique et morale que nécessite
l’accueil des enfants de cet âge. Elle ne répond plus non plus à
sa mission de service public, qui était de garantir un égal accès pour tous les enfants de toutes les
familles à une scolarisation laïque, gratuite … Cet état de fait amène les
familles à se préoccuper en premier lieu d’un MODE DE GARDE pour LEURS enfants,
là où il était question d’un service public d’enseignement pour tous. Les familles qui le peuvent se
rabattent sur les structures d’accueil
associatives, le plus longtemps possible (jusqu’à 4 ans), soit par choix
pédagogique, devant ce qui leur est présenté comme la dégradation du service
public, soit par obligation devant le manque de places récurent. Ces structures (crèches, haltes,
CLSH mater …) fournissent un service … payant. Même si les familles peuvent
bénéficier d’aides parfois conséquentes (Prestation de Service Unique) de la
CAF, il n’en reste pas moins vrai que nous sommes ici dans le cadre d’un
service, fourni sous forme de prestations payantes, concernant les enfants de 3
voire 4 ans, dont l’accueil est normalement prévu dans le cadre du service
public d’enseignement. Nous sommes donc ici dans le
cadre ou l’école maternelle est un service fourni par le gouvernement … en concurrence avec un ou plusieurs
fournisseurs de services. Autre chose. Nous voyons fleurir depuis 2000
(à mettre en lien avec la loi Jospin, et le décret 2000 Ségolène Royal) des
projets que l’on qualifie de
« passerelle ». Il existe : des
« temps » passerelles, des « lieux » passerelles, des
« structures » passerelles … A ne pas confondre avec les « classes passerelles » qui elles
pouvaient être intéressantes : classes, accueillant des enfants à partir
de 2 ans, dans le cadre de l’Education Nationale, avec en encadrement un(e)
enseignant(e) et un(e) éducateur (trice) de jeunes enfants, pour un effectif de
15 enfants prioritairement de ceux qui n’avaient jamais fréquenté de lieux
collectifs. Il y a très peu de réelles classes passerelles en France,
le projet est passé directement du stade expérimental à sa phase de disparition. Rien à voir avec cette flopée de
projets dits « passerelles »
qui fleurissent en une foultitude de
projets classés derrière l’appellation
« projets innovants ». Là ou les classes étaient
effectivement une passerelle entre la
vie familiale et un lieu collectif, ces projets eux font la passe entre le
secteur public et le secteur privé ! L’objectif de ces projets
« passerelles » est de prolonger toutes les structures associatives
existantes pour qu’elles soient en capacité d’accueillir les enfants sortis des
écoles maternelles. Si ces projets
« passerelles » ne sont soumis à aucune législation (pas d’exigences
en matière de qualification, ni d’encadrement …) c’est justement pour qu’ils puissent venir se greffer sur les
structures existantes, qui elles sont soumises à une législation précise. Nous sentons qu’un exemple
serait ici le bien venu. Une crèche ne peut accueillir
que des enfants de 3 mois à 18 mois par exemple, mais sur l’ensemble de la
journée. Si on lui adjoint un projet « passerelle » qui
prolonge sa compétence pour accueillir X gamins de 18 mois à … 5 ans, elle
accueillera donc sur l’ensemble de la journée les enfants de 3 mois à 5 ans de
son secteur. Un centre de loisir maternel ne
peut accueillir que des enfants à partir de 3 ans et seulement sur les temps
hors scolaires. Si on lui adjoint un projet « passerelle » qui
prolonge sa compétence sur certains temps scolaires, et une dérogation
pour l’accueil des 2 ans. Il peut accueillir
tous les enfants de 2 à 5 ans sur des créneaux horaires bien plus larges que
ceux d’un centre de loisirs, sur l’ensemble de son secteur. Vous faites la même gymnastique
pour les jardins d’enfants, les haltes garderies, voire même des structures
« passerelles » qui fonctionnent par conventions avec toutes ces
structures déjà existantes, à la fois …nous en avons un exemple dans le Tarn
(pont de l’Arn). Combien existe-t-il de projet
passerelles, ou et greffés à quelles structures, dans votre département ? Vous faites cette gymnastique et
vous réussissez tant bien que mal,
momentanément, à résorber à quelques familles près, l’hémorragie des enfants
que l’on pousse hors des maternelles ! Une des caractéristiques de
ces « passerelles » (à part
les classes) est donc, qu’ il n’existe aucune législation particulière
concernant ces types de projet (pas d’exigences en matière de qualification, ni
d’encadrement …), et pour cause, cela entraverait leur grande capacité
d’adaptation aux autres structures existantes qu’ils viennent prolonger !
Cela est laissé à l’appréciation de la Protection Maternelle et Infantile de
chaque département qui pose ses exigences et donne un agrément pour chaque
dossier. Une grande première en France : une législation à la
carte en matière de petite enfance ! Les agréments PMI destinés à
l’origine pour les 2-3 ans s’étendent maintenant aux 4 ans, logique ! L’ensemble de ces structures
« hybrides » (crèche+passerelles, halte-garderie+passerelles …),
est regroupé depuis janvier 2005 sous
l’appellation « structures multi-accueil ». Elles doivent à ce titre
répondre à un certains nombre de critères de fonctionnement, faute de quoi les
aides de la CAF leur sont refusées. Le mode de calcul de l’aide aux
familles, la Prestation de Service Unique de la CAF, qui est un des critères de
fonctionnement obligatoire depuis cette année dans les structures
multi-accueil, est extrêmement précis sur les tranches de calcul des revenus
des familles. Cette aide est, de l’avis des
professionnel(le)s de la petite enfance rencontrés sur le terrain, plus
équitable qu’auparavant (une bonne
dizaine de barèmes, qui prennent en compte plus justement les revenus des familles, là ou il n’y en avait que 3
plus approximatifs auparavant). Outre l’aide accordée, c’est un
merveilleux outil statistique ! Il sera possible dès la fin de
l’année 2005 pour la CAF et la PMI, en appuyant sur la touche
« Entr » de Big Brother de
repérer très précisément à l’échelle du pays les lieux ou il est rentable de
s’installer pour le secteur privé. Cette aide étant versée aux
structures en compensation de l’aide déduite aux familles, ce sera un jeu
d’enfant de repérer l’importance des besoins de garde (nombre de journées
enfants) en relation avec les moyens
des familles (quotients familiaux très précis). Et les contreparties de cette
aide ajustée sont plutôt rigides : toute heure commencée est facturée,
signature de contrats de présence par les familles (toute heure prévue est
facturée). Priorité aux parents qui travaillent, laissant ceux en recherche d’emploi, les femmes seules avec plusieurs enfants par exemple, dans l’embarras. L’accueil des enfants est prévu
à l’heure, pour répondre à la flexibilité des horaires de travail des parents
plus qu’aux besoins des enfants et à un projet pédagogique de qualité. Certains parents nous disent
avoir vu leur facture augmenter de 20 à 40% pour le même temps d’accueil
(impossibilité d’être à 18h pile tous les soirs et payer systématiquement une
heure supplémentaire pour 10 minutes de retard, obligation de payer les heures
de garde prévues par contrat, sur des
temps de RTT ou récupérations, modifiées au dernier moment par l’employeur,
maladie de l’enfant …). Jusqu’à 4 ans moins un jour la
CAF verse une aide (Prestation de Service Unique). A partir de 4 ans le coût
est à la charge totale des familles. Les familles commencent à se
familiariser avec le fait que jusqu’à 4 ans leurs enfants sont susceptibles de ne plus pouvoir
« bénéficier » du service public. Par ailleurs. Le rapport Thélot nous annonce
un changement crucial : l’obligation scolaire à partir de 5 ans. En effet depuis presque 10 ans
les acquis de base ont été transférés en Grande Section maternelle. Il devient
naturel donc de commencer une scolarité obligatoire dès 5 ans (Piaget et Wallon
doivent se bidonner de rire !). (cf. p.13 et 14, p.51 et 56 …du
rapport Thélot). Rappelons nous que l’obligation
scolaire en France et dans tous les pays de Navarre est à 6 ans actuellement. Rien, si ce n’est la pression sociale
et politique n’empêchera un gouvernement de supprimer les écoles maternelles
tout en se le jouant grand « saigneur », genre, quelle générosité
maintenant on vous garantit même une année de plus, dès 5 ans !!!! Maintenant une petite la
synthèse : -
les 2,3 voire 4 ans sont en structures associatives. -
Les 5 ans seront en primaire. -
Le statut des écoles maternelles disparaît … -
Les enseignants de maternelle sont affectés aux
remplacements de leurs collègues de l’élémentaire … … … Va-t-on garder un service public
d’enseignement de la petite enfance pour les 3,5 /4 ans ? Qui relève le défi ? Mais le problème est plus
complexe. N’importe quelle entreprise de
service privé peut s’installer maintenant sur ce marché que devient la garde
(anciennement « accueil ») de la petite enfance. Les fournisseurs de services existent :
L’associatif est de droit privé, financé encore en partie par des fonds
publics. Par le « jeu » de la
décentralisation en cours, ces structures, quand il s’agit d’associations, sont
et resteront à la charge des collectivités locales (mairies, communautés de
communes, conseils généraux et/ou régionaux), ce qui génèrera comme c’est déjà
le cas, une augmentation de la fiscalité locale. La loi du 13 août 2004 relative aux
libertés et responsabilités locales a introduit les 2 articles (86 et 87) permettant
la mise en place de regroupements d’écoles de 20 à 30 classes selon les voeux
du ministère sous la forme d’établissements publics de coopération
intercommunales (L.212-8 et autres du code de l’éducation). Ceux-ci pourront
être dirigés par un élu, l’échelon « commune » sera supprimé alors
que les maires sont généralement les meilleurs défenseurs de leurs écoles. Monsieur THELOT, président de la
commission du débat sur l’école, annonce en février 2004 à l’association
« Ecole et Territoire », qu’il fallait s’attendre à ce qu’un jour ou
l’autre les postes d’enseignants maternelles soient payés par les communautés
de communes. Par ailleurs en se désengageant
du service public d’éducation : -
Le gouvernement renvoi
la population à des solutions individuelles privées sur des questions
publiques de politiques sociales et d’éducation. -
Il anéanti le principe de péréquation, chaque collectivité
locale ne pourra faire qu’avec ses moyens et/ou les intentions de ses élus. -
C’est aussi un savant transfert de fonds, qui revient à
financer avec de l’argent public des structures de droit privé (et maintenant
des entreprises), dans le même temps où il en manque pour le maintien d’un bien
commun qui nous appartient à tous : l’école publique. Pour nous rassurer : L’AGCS nous dit qu’un
fournisseur de service privé lorsqu’il s’installe en face d’un service
subventionné, peut, au nom de la concurrence déloyale demander : - soit l’attribution d’une
subvention équivalente à celle existante pour le même service. - soit demander la suppression
de cette subvention pour le service subventionné. Les structures associatives qui
pour le moment suppléent au manque de places en service public, vont bientôt
devoir continuer à le faire sans subvention ou en « concurrence »
avec des entreprises privées, financées
entre autre par les collectivités publiques. Deux crèches d’entreprises à but
lucratif, sont en cours d’installation par le biais d’une ENTREPRISE PRIVEE, du
doux nom de Bébébiz, (C'est le nom de l'entreprise
Toulousaine ! Vous lirez Bébé bizness !!! Et non Bébé bizous, il y a des lapsus
qui ne s'inventent pas !!!). L’une dans le quartier
Passo-Cambo (Zone des avionneurs), l’autre dans la Z.I de Montaudran (Pôle
informatique). Ces entreprises seront financées
d’une part, par les entreprises environnantes (quotte part en fonction de
l’utilisation de leurs salarié(e)s. D’autre part, pour les investissements, voire même le fonctionnement , en grande
partie par la CAF du département. L’accueil des enfants est prévue
à l’heure, l’objectif est de palier à la flexibilité des horaires de travail
des parents, le personnel sera également évalué à l’heure, n’anticipons pas sur
le type de contrats de travail !!!! Dans un article de la Dépêche du Midi datant du 29 août
2005 nous lisons (entre autre !!!) " Avec un concept clé en main, Bébébiz' propose de prendre en charge la conception, mais
aussi la gestion des crèches d'entreprises ou interentreprises. Avantages, les
salariés disposent d'un mode de garde sur leur lieu de travail pour un coût
identique à celui des crèches associatives, tandis que l'investissement est
relativement léger pour les employeurs. L'astuce ? Avec les mesures gouvernementales de soutien
au financement des crèches adoptées en avril 2003, les aides peuvent aussi
être versées aux entreprises". ET oui … L’astuce !!!! Pour info l'article confirme quelques lignes plus loin: " Prises en charge de la CAF (si
je ne m'abuse ce sont nos cotisations sociales, donc du salaire mutualisé
?) : entre 270 000 et 300 000 euros, ce qui correspond à 80 % des coûts
d'investissement. Atouts. Ainsi, le secteur privé peut bénéficier d'aides
publiques de l'Etat et de la Caisse d'Allocation Familiales, non seulement pour
la construction mais également pour le fonctionnement. Du coup, après participation des salariés, les sociétés (lire, les entreprises à but lucratif) n'ont plus à
charge que 10 % des frais d'activité..." Mais ce n'est pas fini. Dans un autre article de la Dépêche du 2 septembre 2005
nous lisons également, concernant une entreprise (à but tout aussi lucratif !!)
de service de garde d'enfants à domicile: « Les services de garde d'enfants à domicile
connaissent un essor sans précédent (ben oui maintenant qu'on est passé de 80%
d'accueil en service public à 40 % en dix ans ... pour les 2/3 ans, voire même
les 4 ans, forcément !) La législation actuelle prévoit une réduction de 50 % de
l'impôt pour les familles qui font appel à des sociétés de prestations de
services. Le plan Borloo, qui entrera en vigueur en janvier 2006, propose
d'élargir la formule avec le chèque emploi service universel ... La loi Borloo prévoit également un allégement des charges pour les sociétés prestataires qui
devront demander un agrément national valable dans toutes les régions. » A ce stade …. Outre le problème
de privatisation du secteur « scolarisation de la petite
enfance », se posent toutes les questions environnantes : - Quelle mixité sociale dès la petite enfance ? - L’accueil payant obligera les familles les plus défavorisées à
renoncer à y placer leurs enfants alors que c’est justement dans ce type de
familles que la scolarisation précoce apporte le plus. - Quel est le rôle politique des techniciens de la CAF et de la
PMI ? Peuvent ils continuer à
argumenter que leur mission est d’améliorer l’accueil des 2/3 ans dans ces
conditions ? - Après l’école à 2 vitesses… la crèche, puis la maternité, puis
le bocal d’insémination à 2 vitesses ?
Tous les psychologues l’ont dit, et les instigateurs de l’AGCS l’ont
bien compris : en matière d’éducation, tout se joue avant 3 ans !!!! - Les femmes sont les
premières touchées par le travail précaire, partiel, non choisit … La
suppression des écoles maternelles va toucher de plein fouet les femmes des
classes sociales les plus modestes. Si le financement de notre
cinéma est notre exception culturelle française. Si la sécu et les retraites
étaient nos exceptions en matière de protection sociale française. L’école maternelle était notre
exception éducative française, qui concourrait à garantir l’égalité des chances
devant une scolarité laïque, gratuite, pour tous. Encore un espace politique de
solidarité ravagé. Bon nombre de pays européens
n’ont pas d’écoles maternelles. Ils n’en auront pas, et la nôtre
est en train de disparaître sous nos yeux ! Il paraît que les Américains
nous l’envi(ai)t !!!! Voilà en quoi concrètement, notre
quotidien a à voir avec la concurrence libre et non faussée du Traité
Constitutionnel Européen et l’AGCS. L’Organisation Mondiale du Commerce
(OMC) se fout de nos maternelles, comme de l’esprit des lois ! Dans le cadre de l’AGCS, l’offensive
en matière de services est donnée par l’Union Européenne, avec la France de
Pascal Lamy en tête et le « flegme Anglais » d’un Mandelson en
suivant. Ce sont les politiques locales,
régionales, et nationales Françaises (voir textes de loi plus bas), qui depuis plusieurs décennies ancrent nos villes et villages dans ces logiques
mortifères. Ce sont sur ces politiques, aussi, que doit s’exercer
notre expertise citoyenne. C’est à nos représentants
politiques que nous devons nous adresser pour qu’ils nous rendent des comptes
sur les conséquences de ces choix. C’est à nous à leur résister
quand ils les soutiennent et à les épauler quand ils y résistent. Allons nous attendre que le
Paraguay ou les pays africains prennent seuls le risque de ne pas entériner
l’AGCS, sous les menaces de la Banque Mondiale ? Ou allons nous prendre un
jour nos responsabilités de bons Européens pour que cela cesse ? Pour l’observatoire de la globalisation, Groupe de travail de la
Coordination Régionale Attac Midi Pyrénées. Contact pour ce dossier Sabine Jauffret : sabjau@tiscali.fr PS : Ceci n’est qu’une
synthèse du dossier que nous sommes en train de monter. Elle est rédigée rapidement pour
alerter les différents acteurs concernés (parents, enseignants, syndicats,
comités locaux attac, élus, associations diverses ….) Le dossier final comprend des
chiffres précis sur notre région, les différents textes de loi, les détails des
contacts pris … … « L’éducation n’est pas un
moyen d’échapper à la pauvreté, mais de la combattre » Julius Nyerere. Principal leader de l’indépendance de Tanzanie
(1962), premier président de la République. Il instaura l’école obligatoire. Cela
est valable pour nous aussi !!! Nous remercions l’association
« Ecole et Territoire » pour les précieux renseignements qu’elle
fournit régulièrement et dont certains figurent dans ce document. Courriel : ecole.et.territoire@wanadoo.fr Site : http//assoc.wanadoo.fr/ecole.et.trritoire L’attaque contre l’Ecole Maternelle
est aussi l’aboutissement de nombreux textes : - Loi de 1989 d’orientation sur
l’éducation. - Le « protocole
d’accord » du 20 septembre 1990, texte fondateur du dispositif. - La loi du 25 juillet 1994
relative à la famille. - Les « contrats
enfance » redéfinis par la CNAF (caisse nationale d’allocations
familiales) en 1997. - La loi du 29 juillet 1998
relative à la lutte contre les exclusions permettant aux communes de créer des
structures d’accueil des enfants de moins de 6 ans. - Le décret du 1er
août 2000 modifiant le code de la santé publique pour organiser le
développement de structures d’accueil de la petite enfance de 0 à 6 ans. - Le décret 2002 – 798 du 3 mai
2002 qui met en place une commission départementale pour développer des
structures d’accueil de la petite enfance. - La modification du code de
l’éducation sur l’accueil des jeunes enfants d’âge maternel par la loi Fillon. - Loi d’avril 2003 sur les
mesures gouvernementales de soutien aux financements des crèches. - Loi n°2004-809 du 13 août 2004
sur la décentralisation, relative aux libertés et responsabilités locales. - Le rapport Thélot (2004). - La loi Borloo, n° 2005-841 du
26/7/2005, applicable en janvier 2006 relative aux aides aux familles et aux
sociétés de prestations de services. |
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