COMMISSION EUROPEENNE

______

 

Le marketing à l’école

______

 

 

 

Rapport final
Octobre 1998

 

 

 

Ce rapport a été produit par GMV Conseil pour la DG Santé et Protection des consommateurs et représente les vues GMV Conseil sur "L'étude sur les pratiques commerciales dans les écoles réalisée à la demande de la Commission européenne". Ces vues n'ont pas été adoptées ou de quelque façon que ce soit approuvées par la Commission et ne devraient pas être invoquées comme une déclaration de la Commission ou des vues de la DG Santé et Protection des consommateurs.

 

La Commission européenne ne garantit pas la précision des données incluses dans ce rapport/cette étude et elle n'accepte pas la responsabilité pour une utilisation faite s'y rapportant.

 

 

 

 

 

 

 

 

Participants à l'étude :

 

GMV Conseil

Valérie Satre

Philippe Crance

11, rue de Laborde

75008 Paris (France)

 

EUCLID

Geoffrey Brown

46-48, Mount Pleasant

Liverpool L3 5SD (UK)

 

EUROPOOL.

Roland Lastenouse

11, rue de l'Industrie

1000 Bruxelles (Belgique)



Sommaire

Vous pouvez accéder directement aux rubriques en cliquant dessus

 

 

 

¨ Première partie : Introduction
1.1 - Remerciements
1.2 - Rappel des objectifs
1.3 - Méthodologie
1.4 - Accueil

¨ Deuxième partie : Le contexte
2.1 - Le champ de l’étude
2.2 - Difficultés financières des écoles européennes
2.3 - La consommation : nouveau thème abordé à l’école
2.4 - Nouveaux médias séduisants
2.5 - Entreprises tentées

¨ Troisième partie : Panorama de la situation actuelle
3.1 - La classification des pratiques commerciales au sein des écoles
3.2 - Source des réglementations
3.3 - Exemples d’actions rencontrées dans les différents pays européens
3.4 - La dérive américaine
3.5 - Tableau récapitulatif par pays

¨ Quatrième partie : Les acteurs et leur position a priori
4.1 - L’école
4.2 - Les enseignants
4.3 - Les entreprises
4.4 - Les publicitaires

¨ Cinquième partie : Les réactions des acteurs
5.1 - L’introduction du marketing à l’école
5.2 - Les facteurs favorables au principe d’introduction dans les écoles
5.3 - Les facteurs défavorables au principe d’introduction du marketing dans les écoles
5.4 - Le cadre de référence

¨ Sixième partie : Conclusions et recommandations
6.1 - Conclusions
6.2 - Les actions possibles

¨ Annexes



1. Introduction

 

 

1.1 – Remerciements

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Nous souhaitons remercier l’ensemble des personnes qui nous ont permis de mener à bien cette étude, en nous accordant une partie de leur temps et en nous faisant profiter du fruit de leurs expériences.

 

Ainsi, nous voudrions remercier prioritairement nos différents correspondants qui ont parfaitement su retranscrire la situation de leur pays. Nous tenons également à remercier l’ensemble des membres de « l’Alliance Européenne pour l’Ethique en Matière de Publicité » et son Président, M. Gray, qui, bien que pas spécifiquement concernés par le sujet, nous ont apporté une aide tout à fait précieuse. Les grandes entreprises que nous avons contactées se sont toutes montrées extrêmement coopératives et prêtes à justifier les actions qu’elles entreprennent dans les écoles afin d’en prouver le bien-fondé pédagogique.

 

 Merci enfin à l’ensemble des personnes que nous avons rencontrées, avec qui nous avons eu des échanges téléphoniques ou qui nous ont envoyé des études existantes…

 

 

1.2 - Rappel des objectifs

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« Les 2/3 des produits consommés par un enfant le seront encore à l’âge adulte »

« Les enfants sont de plus en plus prescripteurs d’achat »

 

Les professionnels du marketing ont depuis longtemps repéré ce potentiel que pouvaient représenter les enfants et les jeunes pour leurs opérations commerciales. Selon l’IED (Institut de l’enfance et du Développement) entre 1987 et 1989, le pouvoir d’achat des enfants de 4 à 7 ans aurait augmenté de 40%. On constate ainsi, dans les différents pays de l’Union Européenne, une recrudescence des actions dirigées vers les enfants. De nombreuses instances régulatrices, craignant une manipulation des enfants et une difficulté à repérer les intentions publicitaires ont mis en place des codes régulant la publicité destinée à l’enfant.

 

L'Union Européenne, constatant que l’école rassemble la cible à toucher et représente une garantie implicite de qualité et d’intérêt pour les messages véhiculés considère qu’elle pourrait représenter le lieu idéal pour le marketing des enfants.

 

Ainsi, dans le cadre de sa politique de protection des consommateurs, la Commission des Communautés Européennes souhaite contribuer à l’analyse de la situation des actions commerciales et marketing au sein des écoles de l’Union Européenne.

 

Cette étude comporte 3 objectifs successifs :

 

a) Analyser et évaluer l’impact de la publicité et du marketing direct à l’école primaire et secondaire :

- par type d’action: sponsoring, distribution de brochures et d’articles promotionnels, aides pédagogiques...

- par cible: les enfants, les enseignants, les directeurs d’écoles, les parents...

- par annonceur: firmes privées, pouvoirs ou organismes publics, autres entités...

 

b) Inventorier et analyser les lois et règles de chaque pays

 

c) Fournir à la Commission des recommandations de nature à améliorer la situation si nécessaire :

- Elaborer ou participer à l’élaboration de codes de déontologie.

- Coordonner des réglementations.

- Informer sur ce qui existe.

- Exercer une surveillance particulière.

- Conseiller les différentes instances concernées…

 

 

1.3 – Méthodologie

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Une première étape très importante de centrage:

 

Définition du champ de l’étude :

Qu’est–ce qu’on entend communément par pratiques commerciales ?

Quels sont les acteurs concernés par le sujet ?

 

Etude documentaire :

Revues de presse

Consultation des principales sources d’information européennes

 

Réunion briefing de démarrage entre les différents partenaires de l’étude :

GMV Conseil

Euclid

Europool

Avec concertation sur les objectifs et préparation du matériel nécessaire au recueil

 

Une étape de recueil d’information :

 

Prise de contact avec les différentes instances européennes concernées par le sujet :

Associations de marketing

Associations de parents d’élèves

Association d’autocontrôle de la publicité

Ministères des différents pays

Association de consommateurs

Et recueil de l’information disponible

 

Entretiens avec les experts dans les pays suivants :

Belgique

France

Royaume-Uni

Pays Bas

Allemagne

 

répartis entre les différentes cibles :

Enseignants / Responsables d’éducation

Parents d’élèves / Associations de parents d’élèves

Responsables marketing / communication de grandes sociétés

Associations de consommateurs

Annonceurs

 

Pour un total de plus de 100 entretiens dont la liste est disponible en annexe.

 

Une étape d’analyse et de synthèse :

Analyse des documents disponibles

Analyse des différentes législations / réglementations sur le sujet

Analyse des entretiens

Synthèse et élaboration des recommandations

 

 

1.4 – Accueil

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L’accueil qui a été réservé à l’étude peut être considéré comme un premier résultat.

 

Le thème des actions commerciales dans les écoles est régulièrement traité dans la presse, de manière généralement assez virulente et préoccupe fortement l’opinion publique au niveau européen.

 

Cependant, les dangers qui sont mis en avant dans la presse concernent une introduction massive de la publicité dans les écoles, accusée de manipuler « l’esprit crédule » des enfants. Or, le thème d’actions commerciales dans les écoles ne concerne pas uniquement la publicité et ne requiert pas forcément la levée de bouclier qu’il engendre généralement dès qu’on l’aborde sous l’angle de la publicité « manipulatoire ».

 

La question centrale de l’étude réside dans le bénéfice maximal pour l’enfant:

 

Faut-il privilégier le maintien du système éducatif tel que nous le connaissons avec le principe de neutralité et une « protection » du monde extérieur et ainsi préserver les enfants de toute influence publicitaire ?

 

Ou une introduction partielle des entreprises, sous restriction, avec un avantage financier et une valeur ajoutée pédagogique mais avec un risque d’impact commercial pour le sponsor ?

 

Auprès de l’opinion publique, les avis divergent :

 

L’enfant est tour à tour considéré comme une cible manipulée par les publicitaires et une victime sans défense, ou comme un consommateur actif, averti et critique.

 

Certains considèrent que l’éducation à la consommation est un moyen efficace pour aider l’enfant à devenir un consommateur averti et critique tandis que d’autres voient dans cette pratique un abus de la crédulité naturelle de l’enfant et une manipulation de son esprit. Ces conceptions antagonistes engendrent deux attitudes : l’une consistant à ouvrir l’école sur le monde extérieur et en particulier sur le monde économique tandis que l’autre position pousse les enseignants à ne pas utiliser de supports publicitaires ou d’autres médias modernes susceptibles de comporter des intrusions publicitaires.

Les réactions et préoccupations liées au sujet ont été différentes suivant la position de l’acteur dans le système mais on peut, d’ores et déjà, remarquer une implication très forte des grandes entreprises soucieuses de légitimer leurs actions aux yeux de l’opinion publique. On note également que les associations de consommateurs sont très actives et que certaines d’entre elles ont déjà élaboré des codes de bonne conduite pour instaurer une autodiscipline sur le sujet.

 

Les instances éducatives se sont plus ou moins positionnées suivant les pays rencontrés, certaines étudiant actuellement la mise en place d’une législation tandis que d’autres refusent d’aborder le sujet en niant l’existence de pratiques commerciales dans les écoles.

 

La première conclusion que l’on peut tirer de l’accueil fait à la démarche est que ce thème est sujet à controverse et qu’il ne laisse pas indifférent. Cependant, nous n’avons pas constaté dans l’Union Européenne de dérives notables dont personne ne soupçonnerait l’existence. On peut constater certains abus, mais ils engendrent généralement de virulentes réactions a posteriori.

 

L’opinion publique est consciente du danger et veille ; on peut donc s’interroger sur la façon dont l’Union Européenne pourrait s’impliquer dans ce thème.

 

Concernant un rôle de coordination et de surveillance éventuelle de l’Union Européenne, certains de nos interlocuteurs se sont étonnés d’une éventuelle légitimité de l' Union Européenne de légiférer en la matière. Il paraît évident qu’il n’est pas du ressort de la Commission d’établir une directive sur le sujet. En revanche, nos interlocuteurs accueillaient très favorablement une prise de position éventuelle de l'Union Européenne permettant une limitation des certaines pratiques mais aussi une reconnaissance officielle de la valeur ajoutée pour l’enfant d’autres types d’actions.

 

 

2. Le contexte

 

 

2.1 - Le champ de l’étude (le marketing à l’école[1])

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Déclaration des droits de l’enfant 1959 :

 

«L’intérêt supérieur de l’enfant doit être le guide de ceux qui ont la responsabilité de son éducation et de son orientation»

 

L’enfant est au centre du système éducatif et l’amélioration de son éducation doit être le cœur des préoccupations. Une action « dite » commerciale parrainée par une entreprise n’aura de légitimité que s’il est prouvé qu’elle génère une valeur ajoutée dans le développement psychologique et intellectuel de l’enfant.

 

Nous tenterons donc, tout au long de l’étude, de faire abstraction des a priori, des idées toutes faites à propos de la publicité et d’être suffisamment objectifs pour élaborer des recommandations qui soient bénéfiques pour l’éducation de l’enfant.

 

Définition des actions commerciales et marketing

 

Lorsque l’on parle de marketing à l’école, il est courant de penser « publicité », alors que ce terme regroupe en fait des notions beaucoup plus larges.

 

Ces pratiques commerciales au sein des écoles sont définies de la façon suivante dans le livre de S. LEURQUIN, « Marketing to schools »: « L’ensemble des moyens mis en œuvre par une entreprise dans le but d’atteindre les jeunes directement au sein de leur structure scolaire, ou par des intermédiaires tels que le corps professoral ou intervenants externes; et ceci afin de les influencer, eux ou leur entourage, dans leurs comportements et/ou perceptions, présents et futurs, vis à vis d’un produit ou d’une marque. »

 

Sont donc concernées par cette étude l’ensemble des actions menées par des entreprises, appartenant au secteur privé ou public - pouvant même être une organisation (humanitaire, consommateurs…)- au sein d’une école quelle que soit cette action et quel que soit le degré de visibilité de l’émetteur.

 

Question: « L’école de Jules Ferry est-elle en voie de mercantilisation galopante, de « privatisation », comme le dénoncent certains parents d’élèves, ou se contente-t-elle, comme le proclament industriels et bon nombre d’enseignants de « s’ouvrir sur l’extérieur » »?

 

Depuis de nombreuses années, le débat concernant l’enfant face à la publicité est un sujet d’actualité. Or, on constate une croissance des actions marketing dans les écoles dans les différents pays européens. Cette recrudescence peut être en rapport avec le besoin des écoles de financements supplémentaires, le changement des attitudes envers le commerce et l’implication des entreprises en général, mais aussi liée à la concurrence croissante entre les sociétés, créant une nécessité constante de conquête de nouveaux marchés.

 

Le principe de l’ introduction des entreprises dans le milieu scolaire déchaîne régulièrement les passions dans la presse. L’étude a pour but de comprendre pourquoi la situation a évolué et quelles sont les limites à ne pas franchir.

 

Face au principe de « protection » de l’école de son environnement extérieur, il s’agit de prendre en compte une situation qui évolue constamment, et qui implique d’intégrer de nouvelles données dans notre vision de l’école et du système éducatif.

 

 

2.2 - Difficultés financières des écoles européennes

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Une raison importante de l’ introduction de matériel scolaire sponsorisé provient de la façon dont les écoles sont financées. En effet, les écoles ont une gestion autonome de leur budget et les fonds qui leur sont alloués sont en régression permanente.

 

Comme nous le verrons par la suite, la majorité du budget est consacré aux matières fondamentales et les premiers postes à souffrir de cette restriction budgétaire sont évidemment les thèmes un peu annexes comme ceux de l’éducation à la consommation.

 

« Ainsi, l’insuffisance des ressources caractéristique de l’enseignement dans la plupart des pays européens est à l’origine de la faisabilité de la plupart des démarches actuellement effectuées, dans la mesure où elles répondent à un besoin réel des enseignants confrontés au manque de supports pédagogiques attractifs, de documentation et de possibilités de mener des activités mobilisatrices. »

 

 

2.3 - La consommation : nouveau thème abordé à l’école

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L’éducation du jeune consommateur est reconnue comme essentielle par plusieurs textes européens :

 

- La résolution du Conseil du 14 Avril 1975 concernant un programme préliminaire de la Communauté Economique Européenne pour une politique de protection et d’information des consommateurs indique :

« Des moyens éducatifs doivent être mis à la disposition tant des enfants que des jeunes gens et des adultes, de manière à leur permettre d’agir en consommateurs avisés, capables d’effectuer un choix éclairé entre les biens et services et conscients de leurs droits et de leurs responsabilités. »

 

- Une résolution du 9 Juin 1986 concernant l’éducation du consommateur dans l’enseignement primaire et secondaire définit les mesures à prendre au niveau des Etats membres et les actions à entreprendre au niveau communautaire. Elle préconise d’intégrer l’éducation du consommateur dans les programmes scolaires existants, d’entreprendre de nouvelles expériences pilotes et d’encourager l’introduction de matières traitant des problèmes de consommation dans les programmes de l’enseignement supérieur[2].

 

L’introduction de ces objectifs dans les instructions officielles des différents ministères est une des causes majeures de l’apparition des pratiques commerciales dans les écoles :

« Tout établissement du premier degré doit élaborer son projet d’école[3].

Le projet d’école exprime l’autonomie qui est laissée à l’instance locale pour atteindre des objectifs communs (application des programmes) par des voies originales adaptées à la réalité des publics fréquentant l’établissement.

Toute méthode peut être utilisée, à condition que « son efficacité soit démontrée et qu’elle réponde aux besoins et aux possibilités des élèves ».

 

La mise en œuvre pédagogique de l’éducation à la consommation trouve sa place dans le cadre du projet d’école. Il est indiqué que les maîtres détermineront la « meilleure mise en œuvre d’une éducation en matière de consommation, en proposant dès la maternelle, des séquences où seront abordés ces thèmes. » Pour cela, la circulaire précise « qu’ils privilégieront les activités concrètes telles qu’enquêtes, visites, voyages... »

 

Le cycle des apprentissages premiers [4] :

 

A l’école maternelle l’enseignement s’organise autour des grandes thématiques suivantes :

- Vivre ensemble

- Apprendre à parler et à construire son langage

- S’initier au monde de l’écrit

- Découvrir le monde

- Agir dans le monde - Imaginer, sentir, créer

 

Dès l’école maternelle, les programmes officiels font référence à une éducation à la consommation. En effet, sous le thème « découvrir le monde », le texte du Ministère indique que le maître doit « susciter toutes les occasions » d’une découverte du monde qui entoure l’enfant, le monde des objets, le monde du vivant.

L’enfant est notamment sensibilisé aux problèmes de l’environnement, de l’hygiène, de la consommation et de sécurité.

 

Dans cette catégorie Découvrir le monde / sensibilisation aux problèmes d’hygiène et de consommation, éducation à la sécurité, le programme indique en particulier qu’il s’agira de faire observer et prendre conscience aux enfants des rythmes de vie (rôle du sommeil, du repos), d’approcher de façon concrète l’hygiène de l’alimentation (régularité des repas, composition des repas..), d’apprendre des règles élémentaires d’hygiène, de développer les capacités sensorielles de l’enfant (goût, toucher, odorat, ouïe, vue), d’avoir une première approche des problèmes de consommation (les différents types de commerce, publicité), de lui faire prendre conscience des risques de la rue, de la route, de l’environnement familier (objets dangereux et produits toxiques) et enfin de l’éduquer aux conduites sauvegardant la sécurité (intégration de quelques règles élémentaires du code de la route.)

 

Le cycle des apprentissages fondamentaux 4 :

 

La priorité est donnée aux matières qui structureront le reste de la scolarité, c’est-à-dire au français et aux mathématiques. Cette disproportion entre certaines matières, que l’on constate dès le cycle des apprentissages fondamentaux mais qui se poursuit dans le cycle des approfondissements, se retrouve également au niveau de l’utilisation des crédits alloués aux écoles par la municipalité dans chaque commune pour réaliser les équipements d’établissement. (manuel, outils pédagogiques...):

 

On constate ainsi que si près de 60% du budget des écoles sont consacrés à l’apprentissage du français et des mathématiques, les 40% qui restent doivent donc servir à couvrir toutes les autres matières.

 

Le cycle des approfondissements 4 :

 

Sous la dénomination d’éducation civique, le texte du programme indique qu’à la fin du cycle des approfondissements, les enfants devront avoir acquis des compétences sur la protection des personnes et leur sécurité (la police, la gendarmerie, les pompiers), sur la protection sociale et la solidarité, sur la sécurité routière, sur la sécurité domestique, sur la protection du patrimoine commun naturel, culturel, et enfin sur la liberté d’expression et d’information.

 

Ces instructions officielles nous permettent de comprendre la raison d’être des entreprises dans les écoles. Tout d’abord, le champ de compétence qui est exigé des enseignants est extrêmement vaste, et l’enseignant ne dispose généralement que de très peu d’informations sur ces thèmes. Les principes d’enseignement restent très généraux et les enseignants disposent d’une grande liberté quant aux moyens à utiliser qui se retrouve dans les choix des matériels pédagogiques. Pour appliquer le programmes officiels, le texte du ministère indique qu’aucune méthode ou matériel didactique n’est imposé mais que les enseignants doivent privilégier les cas concrets, les visites d’usine...

 

Comme nous l’avons vu pour le cas de la France, peu de ressources sont consacrées à ces thèmes et c’est donc principalement dans ce cadre que se ressent la nécessité de l’introduction des entreprises dans les écoles, comme par exemple:

 

Le matériel pédagogique pour l’éducation à l’Hygiène bucco-dentaire de Colgate ou ceux concernant l’alimentation par Danone ou Nestlé.

 

Dans d’autres pays, comme l’Espagne par exemple, les gouvernements sont particulièrement attentifs à ces thèmes d’éducation du consommateur et mettent à la disposition des écoles un matériel abondant et performant. Les écoles espagnoles disposant de suffisamment d’argent pour élaborer du matériel pédagogique complet et très bien fait sur tous les thèmes d’éducation du consommateur, à la santé, ou à l’hygiène, les enseignants ne ressentent pas la nécessité d’avoir recours au soutien d’entreprises privées. On constate donc en Espagne une introduction des entreprises dans les écoles beaucoup moins importante que dans la majorité des pays européens.

 

 

2.4 - Nouveaux médias séduisants

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Au delà de cette nécessité financière à laquelle sont confrontées les écoles, le matériel pédagogique mis à la disposition des enseignants pour animer leurs cours est généralement peu attractif et considéré comme « vieillot ». Or, de plus en plus, les enfants grandissent avec les nouveaux médias et sont habitués à être courtisés dans leur vie quotidienne. Les enseignants que nous avons interrogé considèrent que le matériel pédagogique élaboré par les entreprises est extrêmement bien conçu, généralement visuel et utilisant les derniers modes de communication.

 

Ainsi, sans négliger l’aspect financier attractif, c’est une pédagogie séduisante qui est proposée par les entreprises, et les enseignants reconnaissent de surcroît son pouvoir de séduction auprès des élèves.

 

 


2.5 - Entreprises tentées

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Pour les entreprises des secteurs publics et privés , l’école peut être un moyen de communication idéal, où est rassemblé un public non seulement attentif mais également potentiellement prescripteur d’achat. Cependant, se heurtant au sacro-saint principe de protection et de neutralité des écoles, seul un petit nombre d’entreprises se risquent à tenter une intrusion commerciale et publicitaire dans le milieu scolaire.

 

C’est ainsi une véritable brèche qui a été ouverte par ce thème « d’Education à la consommation », puisque les enseignants, ne disposant pas de moyens pédagogiques suffisants pour traiter ces thèmes, ont de plus en plus recours aux professionnels qui mettent à leur disposition du matériel pédagogique performant et attractif.

 

Nul ne sait si l’initiative de partenariats école-entreprises sur ces thèmes de consommation provient de sollicitations du corps enseignant envers les entreprises ou si ce sont les entreprises elles-mêmes qui se sont intéressées au monde éducatif[5]. Le fait est qu’actuellement, la majorité des documents pédagogiques sur des thèmes aussi divers que l’hygiène, la sécurité, l’alimentation ou l’énergie proviennent des entreprises.

 

Nous verrons dans la suite de l’étude les critères qui doivent être respectés pour qu’un document pédagogique produit par une entreprise soit accepté par le milieu scolaire et bénéfique pour le développement de l’enfant.

 

 

3. Panorama de la situation actuelle

 

 

3.1 - La classification des pratiques commerciales au sein des écoles

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Sont concernées par cette étude « l’ensemble des actions menées par des entreprises, appartenant au secteur privé ou public - pouvant même être une organisation (humanitaire, consommateur..) - au sein d’une école quelle que soit cette action et quel que soit le degré de visibilité de l’émetteur. »

 

Avec l’aide de la typologie élaborée par l’Association des Consommateurs Néerlandais (Consumentenbond), nous pouvons établir une classification des « activités sponsorisées » dans les écoles :

 

Les actions dites « pédagogiques »

 

- La mise à disposition (généralement gratuite) de matériels d’apprentissage ou d’enseignement, tels que des livres, des logiciels, des programmes audiovisuels, des brochures éducatives, des kits pédagogiques, des cartes, des posters qui sont utilisés directement dans le processus éducatif

- Ex : Coffrets pédagogiques

 

- La mise à disposition (généralement gratuite) d’équipements, tels que des ordinateurs, imprimantes, équipement vidéo, connexions à Internet, qui sont utilisés directement dans le processus éducatif.

 

- Cette offre d’équipements peut cependant être la contrepartie d’une action commerciale. Exemple : Coca qui offre 180 heures de connexion à Internet en échange de l’installation d’un distributeur de boissons (Pays-Bas).

 

Les actions dites de « sponsoring»

 

- L’aide (financière ou organisationnelle) pour des activités auxquelles la participation des élèves est obligatoire , comme des voyages scolaires, des représentations théâtrales ou cinématographiques, des visites au musée…

- Ex : Des visites d’usine

 

- L’aide (financière, en nature ou organisationnelle) pour des activités, auxquelles la participation des élèves est facultative, mais néanmoins souhaitable, comme des fêtes de l’école, des manifestations sportives …

- Ex : Des concours de classe

- Ex : De l’équipement pour l’équipe sportive : maillots, lots, coupe..

- Ex : La distribution de produits dans le cadre d’une manifestation, comme des échantillons lors de la fête de l’école Les actions « commerciales / publicitaires »

 

- La mise en place de publicité (dans les environs directs de l’école), dont la cible sont les élèves de l’école - Ex : Affichage publicitaire

 


- La distribution gratuite de produits, services à l’école, ou l’offre de remise sur ces produits.

- Ex : Échantillonnage

- Ex : Cadeaux avec publicité: agenda, téléviseur..

- Ex : Collecte de bons permettant l’achat d’équipements informatiques. Les actions dites « de mécénat »

 

- L’aide pour la construction / exploitation / la fourniture / (d’une part ) des établissements scolaires

 

- La mise à disposition (généralement gratuite) d’équipements qui ne sont pas directement utilisés dans le processus éducatif, comme des ordinateurs pour l’administration scolaire.

 

 

3.2 – Source des réglementations

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Les réglementations pourraient provenir de deux sources différentes :

 

Le monde de l’éducation ou celui des annonceurs et des consommateurs

 

a) Les annonceurs et les consommateurs

 

Les différentes instances régulant la publicité en Europe considèrent qu’elles n’ont absolument aucune légitimité à se préoccuper particulièrement du milieu scolaire.

 

Leurs interventions se limitent au contenu de la publicité et en aucun cas à son support.

 

Par conséquent, l’école en tant que média tombe sous les principes régissant la publicité et l’enfant de manière générale et rien de spécifique sur l’école n’a été écrit.

 

Dans les pays scandinaves, des associations de consommateurs ont établi des règles de bonne conduite respectées par la majorité des entreprises.

 

L’ensemble des membres de « l’Alliance Européenne pour l’Ethique en matière de Publicité » considère que le cadre juridique actuel est suffisant et ne nécessite pas de mesures supplémentaires bien que la Grèce et le Luxembourg aient déclaré récemment que des changements pourraient avoir lieu dans leur cadre légal. Beaucoup de membres de l’Alliance ont appuyé leur position sur l’absence de plaintes, problèmes ou débat national sur le sujet. Ils ont également souligné qu’il était prioritairement du ressort des écoles, des enseignants et des associations de parents de décider si la publicité et l’entreprise avaient droit de cité dans les écoles.

 

b) Les responsables de l’enseignement

 

Les réglementations sur le sujet dépendent directement des différents ministères de l’éducation européens. La position des Ministères est quasi-unanime :

 

La majorité des Ministères Européens interdisent « toute pratique commerciale au sein des écoles. »

 

Malgré l’apparente clarté de cette phrase, elle se révèle peu explicite. Il s’agit de définir ce que l’on entend par pratique commerciale : comme ce terme n’est pas clairement explicité dans les textes, il est possible de contourner cette interdiction en acceptant des actions qui ne soient pas identifiées comme commerciales.

 

L’ensemble des personnes interrogées s’accorde sur le fait que le commerce doit être interdit dans une école. Mais les avis divergent fortement dès que l’on parle de sponsoring, de projet pédagogique ou de concours. Il y a donc un vide juridique concernant un partenariat éventuel écoles-entreprises qui ne doit pas forcément être considéré comme « commercial ».

 

Il importerait de préciser cette notion.

« Qu’est-ce qu’une pratique commerciale ? »

« Qu’est-ce qui est interdit ? Permis ? »

 

Dans le cas de la France, les circulaires de 36, 52, 56, 63, 67 et 76 rappellent « l’interdiction des pratiques commerciales dans les établissements publics d’enseignement ».

 

« En aucun cas et en aucune manière, les maîtres et les élèves ne doivent servir directement ou indirectement à aucune publicité commerciale. »

 

A l’assemblée Nationale, en Septembre 1996, François Bayrou, alors ministre de l’Education nationale, soulignait à propos d’une distribution gratuite d’agendas remplis de publicités que les « relations qu’entretiennent les établissements avec les entreprises se développent et assurent une ouverture de l’enseignement sur le monde du travail. Il convient toutefois de veiller à ce que ces actions ne soient pas l’occasion d’une quelconque action publicitaire. Les établissements publics d’enseignement sont en effet soumis au respect du principe de neutralité, notamment en matière commerciale. » (Le Monde, Septembre 1998)

 

Les responsables de l’Education dans les différents pays européens constatent une évolution du système éducatif et la nécessité d’une ouverture de l’école sur le monde économique. Cette nouvelle conception de l’école rend donc primordiale une révision des textes, ne se contentant pas d’une interdiction formelle, mais d’une classification des actions permises, des actions prohibées et des principes à respecter.

 

Ainsi, d’après le rapport des membres de l’EASA (European Advertising Standards Alliance), il existe actuellement très peu de pays possédant des règles spécifiques concernant la publicité et l’école, mais de nouvelles discussions législatives sont en cours dans quelques pays européens afin d’intégrer cette nouvelle dimension « économique » dans les textes officiels.

 

Par exemple, en Autriche ou dans certaines régions d’Allemagne, les actions commerciales dans les écoles étaient interdites mais récemment l’interdiction a été levée. Cependant, même si la publicité est admise, elle reste sous le coups des lois régissant la publicité et les enfants pour des produits comme l’alcool, le tabac et les jeux vidéos.

 

De nouvelles initiatives législatives sont en cours de discussion au Luxembourg et en Grèce.

 

 

3.3 - Exemples d’actions rencontrées dans les différents pays européens

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Les actions dites « pédagogiques »

 

Les coffrets pédagogiques

 

L’industrie privée produit 95% de ce qui est consommé dans les écoles[6]. Généralement vendu, mais à prix réduit, le coffret est parrainé par une marque qui communique sur des thèmes proches de ses produits. Le budget consacré par le Ministère de l’Éducation nationale à la création d’outils pédagogiques est englouti à 60% par 2 matières, le français et les maths, alors que 15 autres matières se partagent les 40%, ce qui conduit les enseignants à avoir recours au matériel pédagogique élaboré par les entreprises pour les autres matières.

 

Objectif : sensibiliser les enfants, mais aussi servir l’image de la marque en créant une sympathie à travers des cours d’hygiène, de sensibilisation à l’environnement ou à la nutrition.

 

Les dossiers pédagogiques envoyés aux écoles traitent des thèmes suivants[7] :

1. Nutrition alimentation

2. Sources d’énergie, électricité, pétrole, eau

3. Santé, Hygiène

4. Prévention routière, éducation civique, impôts

5. Courrier, transport, train

 

Les thèmes des coffrets pédagogiques suivent obligatoirement les instructions officielles de l’éducation nationale. La prévention et l’éducation en matière d’hygiène bucco-dentaire est devenue un terrain d’action privilégié des grandes marques du secteur. Pour Colgate, comme pour Signal, ce rôle « d’éducation » est essentiel.

 

Les thèmes :

« Santé » et « Sécurité domestique » concernent directement le programme d’éducation civique,

« Alimentation » touche à la Biologie,

« Publicité » et « Information » offrent des sujets de travaux aux enseignants de Français.

 

Par ailleurs, les professeurs d’Economie, de Technologie, de Géographie peuvent également inclure dans leur enseignement ce qui a trait à « l’Economie familiale » ou à « l’Environnement ».

 

Dans l'Union Européenne, un des systèmes les plus répandus est celui du kit pédagogique fourni aux écoles :

 

En Autriche, des organisations telle que l’association Économique Nationale, la Confédération des Industries et plusieurs banques fournissent des livres et du matériel pédagogique.

 

Au Danemark, l’Éducation sexuelle est parrainée par Tampax. Ces « kits pédagogiques » contiennent souvent des bons de réduction, des recettes dans lesquelles interviennent des marques spécifiques et des petits cadeaux. En Grande Bretagne, par exemple, on trouve dans certaines valisettes pédagogiques des offres de visites scolaires dans des supermarchés et des fabriques de bonbons[8].

 

Aux Pays-Bas, Shell sponsorise un kit pédagogique sur l’environnement.

 

En Espagne, on trouve moins d’exemples de kits pédagogiques et les rares diffusés concernent principalement ce qu'ils appellent « les nobles causes » : écologie, solidarité…

 

«Mais ces kits ont leur limite[9]. On n’est jamais sûr que les enseignants les utilisent correctement. C’est pourquoi les marques soucieuses d’afficher leur rôle éducatif changent actuellement de cap pour privilégier les « animations d’éveil sur site » ».

 

La mise à disposition de matériel éducatif

 

- Belin joue la carte de la modernité avec un logiciel éducatif sur lequel clignote le petit bonhomme mascotte Pepito.

 

- La société américaine de services informatiques en ligne AOL a proposé aux écoles britanniques d’être raccordées gratuitement à Internet.

 

- En Suède, la firme informatique Apple a fourni des ordinateurs à une école de Stockholm et Télia, l’opérateur national de téléphone, parraine des écoles par l’intermédiaire d’une fondation à laquelle les enseignants peuvent s’adresser pour solliciter des moyens de développer les communications informatiques dans le cadre du programme pédagogique8.

 

- En grande Bretagne et aux Pays-Bas, les parents peuvent collectionner des bons qui leur seront remis dans certains magasins, pour que l’école de leurs enfants reçoivent des ordinateurs, des livres et d’autres équipements scolaires. Bien entendu, une partie du matériel pédagogique ou de l’équipement fourni par les entreprises peut être utile aux écoles dans leur objectif pédagogique. L’objectif fondamental de la démarche est de promouvoir l’entreprise et ses produits. Les écoles deviennent ainsi petit à petit un support publicitaire 8.

 

- Aux Pays-Bas, si les écoles signent un contrat annuel avec un photographe pour les photos de classe, elles reçoivent un ordinateur. C’est l’exemple typique du sponsoring avec contrepartie commerciale.

 

Les actions dites de « sponsoring »

 

Les concours de classe

 

Ce type de concours encourage une classe à réaliser un projet pédagogique avec un prix pour la classe pouvant aller de simples cadeaux jusqu’à une semaine de vacances dans un lieu ayant un rapport avec le concours. Ces concours de classe, avec prix à la clé sont très en vogue, ainsi que les journées à thème. Leur but avoué est de remplacer les coffrets pédagogiques qui souffrent d’une très mauvaise presse auprès de l’opinion publique.

 

- Gaz de France organise un concours d’affiches sur le thème du transport du gaz naturel.

 

- Milka édite un coffret sur un thème alpin (faune, flore...) et organise un concours permettant à la classe gagnante de réaliser un projet (reboisement, balisage d’un sentier...).

 

- Concours de projets concrets portant sur le respect de la nature organisé par l’assureur UAB en Belgique (création d’une mare, récupération et tri des déchets dans l’école…)

 

- Concours d’orthographe sponsorisé par le quotidien La Libre Belgique et la télévision RTL-TVI

 

- Concours nature mené par l’eau minérale Valvert

 

- Volvic a rassemblé, l’été 1998, une centaine d’enfants de 9 à 11 ans sur le site de sa nouvelle « École de l’éveil », implantée en Auvergne. Au programme, une semaine de rafting et de canoë, de discussions avec un vulcanologue, de promenades éducatives. Les enfants ont été sélectionnés à partir d’un lettre de motivation et d’un certificat médical, après la diffusion dans la presse d’un appel à candidatures.

 

- Kellog’s organise un concours annuel « l’enfant et la nutrition ». Il faut concevoir un projet pédagogique, avec visites d’entreprises agro-alimentaires, interventions régulières d’un médecin nutritionniste et culture d’un jardin potager. L’institutrice gagne 16 000F sans contrepartie. L’aspect promotionnel est apparu lors de la remise des prix avec la dotation de nombreuses boîtes de Kellog’s.

 

- Cora propose, pour la 5ème rentrée consécutive, son jeu concours sur le thème « les écoles du désert ». Dès cette rentrée, les directeurs de magasin auront à leur disposition un CDRom réalisé à partir des voyages précédents. Richement documentés, très pédagogiques, sans publicité, ils seront offerts aux établissements scolaires dans les zones de chalandise des magasins.

 

En Irlande, Bayer sponsorise un jeu scientifique. En 1995, le fabricant de biscuits au chocolat « Léo » a invité les écoles primaires de Belgique à collectionner les étiquettes de « Léo » en échange de documentation sur la planète terre.

 

La fourniture de kits pédagogiques est la principale action menée par les entreprises dans les écoles, mais les sociétés organisent également des concours et des jeux dans le contexte scolaire.

 

Sponsoring au sein de l’école

 

Sponsoring d’équipes sportives : fourniture d’équipements sportifs dans la plupart des écoles européennes.

 

Sponsoring de la formation des maîtres

 

- En Allemagne, il y a des banques et des compagnies de gaz et d’électricité qui offrent aux enseignants des possibilités de compléter leur formation, généralement dans le cadre de séminaires qui sont organisés dans des hôtels situés dans des endroits très prisés.

 

Sponsoring de manifestations

 

- Lu convoque l’histoire en montant, en collaboration avec l’académie de Montpellier, une exposition autour de son « patrimoine artistique depuis 1880 », doublée d’un concours sur le thème « plaisir, gourmandise, biscuit ». Les parents sont sensibles au projet d’éveil artistique, et les enfants ne sont pas près d’oublier une expérience plutôt ludique.

 

- Le CEDUS a créé la semaine du goût. A cette occasion, les chefs visitent les écoles, parlent des aliments et CEDUS redonne le goût du sucre aux enfants en revalorisant son image.

 

- Kellog’s, le fabricant de Corn flakes organise, depuis 1989, une Journée du petit déjeuner en partenariat avec le Comité Français d’Éducation pour la Santé (CFES). Un petit déjeuner est offert aux familles dans 25 écoles ou salles municipales réparties dans une quinzaine de villes de France.

 

- Depuis 3 ans, Disneyland Paris élabore des supports pédagogiques, montrant qu’il est possible d’apprendre en s’amusant dans un parc d’attraction. Les 5 thèmes du parc sont déclinés en fiches pédagogiques pour les professeurs d’anglais, d’espagnol, de français, d’histoire-géographie, autour de l’écrivain Jules Verne, d’exercices de vocabulaire, etc... Le principe : on travaille en classe les exercices mis au point par Mickey, puis on organise une visite du parc à des prix très attractifs. Disneyland invite les enseignants à une visite préparatoire du parc, pour les inciter à y emmener leur classe. Certains se demandent quelle est la valeur ajoutée directement pédagogique d’une visite d’un parc d’attractions, arguant qu’elle n’a pas sa place dans le cadre scolaire, à l’exception peut-être d’un cadre de voyage de fin d’année.

 

- Aux Pays-Bas, les écoles peuvent « louer » les services d’un organisateur de fêtes d’écoles, sponsorisé par Nike ou Levi’s. Des jeans sont accrochés au mur et il y a beaucoup de publicité pendant la fête.

 

Les actions « commerciales / publicitaires »

 

La publicité dans les livres scolaires[10]

 

- Exemple d’un livre scolaire : « cycle des approfondissements CM1, (édité par Hachette École) où l’on trouve page 27 : Chocolat Nestlé, page 53, vidéo JVC, page 191: montre Swatch. Page 102 et 103, double page: pub air-inter...

 

Les publicités sont très minoritaires mais présentes dans les livres scolaires. Du côté de l’éducation nationale, le phénomène semble inconnu. Au ministère tout d’abord, on précise que « les manuels scolaires dépendent des éditeurs. Nous, avec les enseignants et inspecteurs généraux, nous portons un droit de regard sur les méthodes et nous sommes responsables du contenu pédagogique. La publicité ? C’est très curieux. Ni les sénateurs ni les députés ne nous ont alertés à ce sujet. Il y a peut-être un vide juridique... ».

 

Au BVP( Bureau de Vérification de la Publicité), on remarque qu’a priori « rien n’interdit la publicité dans les manuels scolaires. Le problème est de savoir si c’est un outil pédagogique ou une publicité maquillée. De toute façon le BVP ne s’occupe que du fond, du message publicitaire, mais pas du support. »

 

- Publicités pour des petits commerçants dans des brochures éditées par l’école à l’occasion d’une fête ou d’un événement intégrant l’école.

 

Vente d’espace pour affichage publicitaire

 

- Location de l’espace disponible dans l’enceinte de l’école pour de l’ affichage publicitaire (Allemagne, Autriche, France)

 

- Aux Pays Bas, notamment, les écoles reçoivent deux téléviseurs gratuits en échange d’un emplacement sur certains panneaux d’affichage

 

L’échantillonnage ou la distribution gratuite de produits

 

- Distribution de paquets cadeaux « Saint Nicolas » et « Collège Pack » renfermant des échantillons (suivant l’âge ciblé : jouets, snacks sucrés, publicité bancaires, d’éditeurs…)

 

- Distribution dans certaines maternelles espagnoles de paquets cadeaux renfermant des produits très loin de l’univers de l’enfant et du rôle pédagogique de l’école (comme des détergents). Ce genre d’opération, réalisé sans aucune autorisation préalable, reste ponctuel et soumis au seul professionnalisme de l’enseignant qui doit refuser ou accepter de son propre chef la distribution au sein de la classe.

 

- Dans plusieurs pays de l’UE, les entreprises envoient régulièrement des échantillons gratuits aux écoles ou viennent dans les écoles pour les distribuer. En Grèce et en France, des dépliants publicitaires sont distribués aux enfants, à ceci près que la distribution ne s’effectue pas dans l’enceinte de l’école mais directement à la sortie ou à l’entrée[11].

 

- Agenda publicitaire distribué dans deux collèges parisiens baptisé « Agenda collège [12]»: Les messages vantent le bon goût des frites surgelées MacCain, les mérites des barres chocolatées KitKat et les qualités des protections hygiéniques Always. Ce sponsoring éducatif a été effectué par l’agence Affinity Marketing Systems (AMS) et les agendas ont été proposés gratuitement aux chefs d’établissement qui se chargeaient de la distribution. AMS se rémunérait 100 000F chaque espace publicitaire. Cette action a été menée en concertation avec le corps enseignant.

 

Afin d’éviter tout rejet, AMS a recueilli suggestions et réserves de 150 chefs d’établissement. Ils craignaient l’omniprésence d’un seul annonceur et ont voulu que l’outil revête un intérêt pédagogique en apportant des informations complétant les programmes scolaires.

 

Malgré ces précautions, l’agenda a reçu un accueil négatif de la part de la presse et a fait l’objet d’une remarque du Ministre de l’Education de l’époque.

 

Publicité utilisant l’image de l’école

 

- Le phénomène est très fréquent. Utiliser la caution de l’école auprès des parents d’élèves pour la promotion des produits, ou utiliser le phénomène d’appartenance au groupe important pour l’intégration de l’enfant. Il existe beaucoup d’exemples de publicités télévisées qui utilisent l’image de l’école avec le discours d’un enseignant cautionnant la marque, ou la démonstration de l’amélioration des performances d’un enfant dans le cadre scolaire… Ces exemples, loin d’être des cas isolés nécessiteraient également d’être surveillés car ils abusent de la même façon du pouvoir de conviction de l’enseignant et de l’ensemble de l’institution scolaire sur l’enfant et sa famille.

 

La vente

 

Malgré la croyance collective, la vente en tant que telle est présente depuis très longtemps dans les écoles, par l’intermédiaire des revues, abonnements, assurance scolaire, photos de classe…. - Journaux de classe contenant de la publicité

 

- La vente de revues pour jeunes par divers éditeurs (Averbode, Bayard Presse, Milan…) 12

 

- Distributeurs de boissons ou friandises

 

- Vente de produits par et / ou auprès des enfants au profit d’ONG humanitaires (Croix rouge, Iles de paix, Fondation Damien..)

 

- Il existe principalement dans les pays nordiques un système de capitalisation de bons pour que les écoles puissent s’offrir du matériel (ordinateurs). Les parents sont sollicités pour acheter certaines marques ou aller dans certains supermarchés pour que leurs enfants puissent collecter des bons pour l’école. Nous avons rencontré ce type d’opération en Angleterre, aux Pays-Bas, en Suède…

 

Les actions dites « de mécénat »

 

- Le producteur laitier suédois, Arla, fournit gratuitement des rideaux portant son logo pour décorer les réfectoires, ou sponsoriser des équipements scolaires.

 

 

3.4 - La dérive Américaine

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« C’est pour accompagner un spot de publicité comparative à la télé que Campbell a créé son cours de sciences physiques sauce Prego, disponible contre simple renvoi d’un coupon à découper dans la presse dominicale. Le kit pédagogique adressé aux enseignants- 14 000 ont passé commande- comprenait un bocal, une louche, mais c’est le poster expliquant pourquoi la sauce prego était plus épaisse que sa concurrente Ragu qui a posé problème. Aux USA, la promotion en classe est souvent utilisée pour accompagner le lancement d’un nouveau produit. »

 

La campagne Gushers (bonbons) comprend une leçon de sciences naturelles sur les sources géothermiques réalisée par General Mills- Pour l’entreprise, ces opérations n’ont pas d’objectif commercial. Les premières pages du livret se penchent sur la localisation des volcans de la planète et apprennent à fabriquer des volcans artificiels. « Distribuez des échantillons de Gushers, et proposez à vos élèves de les mettre dans leur bouche, est-il suggéré. Demandez-leur ensuite d’expliquer comment ces bonbons « explosent » dans la bouche lorsque l’on mord dedans. En quoi le procédé diffère-t-il des phénomènes d’irruption géothermiques ? Cher professeur de sciences, précise le livret pédagogique, les volcans, les geysers et les sources d’eau chaude sont de grands jaillissements géothermiques. Pendant des siècles, les hommes ont été fascinés par ces merveilles du monde. Maintenant vos élèves peuvent partager cette fascination. Nous sommes heureux de vous présenter ce programme éducatif gratuit, les jaillissements merveilleux du monde, ainsi que des échantillons de Gushers, que vos élèves utiliseront avec plaisir dans le cadre de leur cours de science. Les jaillissements merveilleux du monde accroîtront l’intérêt de vos élèves pour la géologie et les sciences de la terre, et leur donneront l’envie d’étudier par eux mêmes ce domaine passionnant »[13].

 

Channel One, la première chaîne commerciale éducative des US, est diffusée dans 12.000 collèges et lycées. La chaîne s’engage à fournir gratuitement l’antenne satellite, plusieurs téléviseurs et 2 magnétoscopes par école tandis que les professeurs s’engagent à regarder les programmes régulièrement avec leurs élèves. Bien entendu, le programme est entrecoupé de publicité : cependant, pour ne pas prêter le flanc aux nombreuses critiques qui ont attaqué Channel One à ses débuts, les pages de publicité ne sont pas ouvertes à tout le monde : les annonces sont formatées « politically correct » : pas d’alcool ni de cigarettes, pas de produits d’hygiène féminine et une représentation équilibrée des minorités ethniques. La conséquence est que 60% des spots ont été conçus spécifiquement13.

 

Deux cent maternelles américaines sont aujourd’hui équipées d’une méthode d’apprentissage de lecture publicitaire sur ordinateur. Les petits américains apprennent donc « j’aime manger chez Mac Donald’s » ou « j’aime acheter Pepsi ». Une méthode payante puisque les enfants seraient capables de repérer les logos dès 2 ans.

 

L’exemple américain est une dérive manifeste de l’introduction des entreprises à l’école. Plusieurs raisons viennent condamner ces différentes pratiques : le but pédagogique n’est pas immédiatement décelable, de plus on vient contrarier le principe de neutralité de l’école, la présence de la marque est trop clairement explicite, et on privilégie l’aspect commercial par rapport à l’aspect pédagogique. Il s’agit souvent d’une véritable animation commerciale dans les salles de classe. Cette dérive est unanimement condamnée en Europe.

 


3.5 – Tableau récapitulatif par pays

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Pays

Mesures législatives

Conditions d’acceptation

Actions caractéristiques

Réflexions en cours

Niveau d’intensité des actions

Régulation

publicité

Allemagne

Interdit

Sauf certaines régions

Kits pédagogiques / Concours de classe / sponsoring

Affichage publicitaire

Autorisé officiellement dans certaines régions

2

Code international des pratiques loyales en matière de publicité

Autriche

Permis depuis 1998

Si cela n’interfère pas la mission de l’école autrichienne

Affichage publicitaire

Publicité et sponsoring dans les écoles autrichiennes

1

Belgique

Interdit

Sous la responsabilité du directeur

« Pédagogique »

Pacte scolaire et commission régulatrice

2

Danemark

Code bonne conduite

Respect des règles

Mécénat

Danish Consumer Ombudsman

2

Espagne

Aucune législation

Thème « citoyen »

Concours (dessin)

Aucune, l’opinion publique est très vigilante

3

Finlande

Code bonne conduite

Respect des règles

Mécénat/distribu-échantillon

Finish Consumer umbudsman

1

France

Interdit

Objectif pédagogique Responsabilité directeur

Kit/concours/affichage

INC / Gouvernement

2

Grèce

Interdit

Objectif pédagogique

Dépliants à la sortie des écoles

Législation actuelle à l’étude

3

Irlande

Permis

Responsabilité directeur

Concours

Gouvernement a demandé l’élaboration de règles

2

Italie

Autorisé

Sous contrôle et autorisation des directeurs

Distribution échantillon

IAP

3

Luxembourg

Interdit

Sauf contribution pédagogique + accord préalable

Concours/Kit

Législation actuellement à l’étude

3

Pays Bas

Permis

Respect règles bonne conduite

Collecte bons de réduction Achat matériel

Accord entre gouvernement et associations

2

Portugal

Interdit

 

 

Règles spécifiques publicité à l’école. Code publicité

3

Royaume Uni

Permis

Respect règles bonne conduite

Kit, sponsoring, publicité

National Consumer Council

1

Suède

Permis

Sur autorisation directeur

Mécénat /Equipement

 

2

 

 

 

Quelle que soit la législation en cours, on trouve des exemples d’actions marketing dans les écoles dans tous les pays d’Europe.


4. Les acteurs et leur position a priori

 

 

4.1 - L’école

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L’école a un rôle, une image et un impact.

 

Le rôle de l’école[14]

 

« L’enfant a droit à une éducation qui doit être gratuite et obligatoire au moins aux niveaux élémentaires. Il doit bénéficier d’une éducation qui contribue à sa culture générale et lui permette, dans des conditions d’égalité de chances, de développer ses facultés, son jugement personnel et son sens des responsabilités morales et sociales, et de devenir un membre utile de la société. L’intérêt supérieur de l’enfant doit être le guide de ceux qui ont la responsabilité de son éducation et de son orientation; cette responsabilité incombe en priorité à ses parents. L’enfant doit avoir toutes possibilités de se livrer à des jeux et à des activités récréatives, qui doivent être orientées vers les fins visées par l’éducation; la société et les pouvoirs publics doivent s’efforcer de favoriser la jouissance de ce droit. »

 

Image de l’école

 

L’image de l’école véhicule de nombreuses valeurs telles que l’égalité, le respect, la tolérance, l’esprit critique qu’il est important de ne pas bafouer.

 

L’école, c’est « un milieu préservé du monde extérieur, où l’on apprend à prendre ses repères »

 

« Le rôle de l’école est d’apprendre à l’enfant à bien se comporter, à consommer sainement, à prendre ses distances vis à vis de toutes les sollicitations du monde extérieur », « à consommer intelligemment, à effectuer un choix, à gérer son argent, à identifier des repères ».

 

On constate que pour la plupart des personnes rencontrées, l’école a une mission au delà de l’enseignement des matières fondamentales. L’école est chargée de valeurs qu’elle doit transmettre à l’enfant : elle doit former le futur citoyen mais aussi le futur consommateur à la capacité d’effectuer des choix raisonnés. Mais l’école devant également éduquer de manière totalement neutre et privilégier l’objectivité, c’est la raison pour laquelle le principe d’introduction de l’entreprise à l’école soulève tant de craintes : la remise en cause de la neutralité du système scolaire pourrait modifier l’éducation de nos enfants et par là même l’évolution de notre société.

 

Impact de l’école

 

Selon le CRIOC (Centre de Recherche et d’Information des Organisations de Consommateurs), de 6 à 10 ans, l’enfant fait confiance à l’école, plus encore qu’à la télévision, tendance qui s’inverse avec les années.

 

En primaire, l’enseignant apporte réellement la « parole divine ». Souvent, il a même plus de pouvoir de conviction que les parents.

 

Les avis convergent sur le fait que le pouvoir de conviction de l’enseignant dans les écoles primaires est extrêmement fort et que tout ce qui est dit à l’école fait office de vérité suprême.

 

Une publicité dans une école aura donc un double impact, une action paraissant anodine et sans grand impact pour les enfants pourrait en fait être parfaitement intégrée et mémorisée avec les conséquences commerciales que cela engendrerait. Les professionnels du marketing l’ont bien compris : ils sont parfaitement sincères lorsqu’ils affirment ne rechercher aucun but commercial direct en sponsorisant des programmes éducatifs dans les écoles. Ils souhaitent simplement créer une relation de proximité avec ces jeunes consommateurs, qui auront toujours une image positive de ces premiers « partenaires ». Ceci n’apparaît pas comme réellement condamnable, à la condition expresse que l’activité pédagogique génératrice de cette opération de sympathie soit réellement profitable pour les enfants, éducative et directement en rapport avec le programme officiel.

 

 4.2 – Les enseignants

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Le respect du cadre législatif ou « éthique »

 

Dans la majorité des pays européens, la loi défend le principe de protection du milieu scolaire à l’égard des pratiques commerciales et publicitaires et de nombreux enseignants veillent à ce qu’il soit respecté.

« En aucun cas et en aucune manière, les maîtres et les élèves ne doivent, directement ou indirectement, servir à une publicité commerciale. »

L’évolution de la société amène toutefois les différents Ministères de l’Education à nuancer quelque peu leur position d’interdiction formelle de présence d’actions sponsorisées dans les écoles. Les raisons sont multiples : la nécessité financière, l’ouverture inéluctable de l’école sur le monde extérieur, la surexposition des enfants aux intentions publicitaires…

 

En Belgique, face aux actions dans les écoles, le directeur de l’établissement est le seul à prendre la décision d’autoriser ou non leur diffusion. Cette décision prise par le directeur est susceptible de valoir une sanction à son établissement, sanction essentiellement d’ordre financier.

L’établissement n’est cependant sanctionné que pour autant qu’il y ait eu plainte, fait rarissime à notre connaissance.

 

En Allemagne, on constate une certaine convergence de point de vue entre parents d’élèves et responsables d’établissement, qui ont tendance à défendre une image traditionnelle de l’école, protégée du monde extérieur. Le rôle de l’école est avant tout d’éduquer et de former, de développer des qualités tout azimuts, sans sollicitation extérieure et sans finalité utilitaire. L’école avec la famille est la garante de valeurs sûres.

 

Les pratiques des enseignants

 

Face à une prise de position formelle du Ministère, il existe dans la pratique une certaine tolérance et un contournement aisé de l’interdiction.

 

Ce problème pose aux enseignants un problème de conscience réellement cornélien :

 

« Faut-il se priver de ce genre d’outils, souvent extrêmement bien faits, ou au contraire peut-on délivrer une information importante, qu’on n’aurait pas les moyens de dispenser sans cela, en acceptant de fermer les yeux sur de petits logos publicitaires ? » [15]

 

Or, un enseignant qui privilégie son rôle d’éducateur en abordant le brossage des dents, qui vient parfois pallier les défaillances des parents peut être tenté de faire le jeu des industriels :

 

« Si l’éducation nationale me proposait du matériel pédagogique équivalent, je le prendrais tout de suite, explique un directeur d’école parisienne. Cela n’existe pas. J’utilise donc le matériel Colgate, en veillant à découper les logos s’ils sont trop voyants. » 15

 

« L’an dernier, Patrick, professeur de CE1, a du faire un choix difficile: se passer de planisphère, faute d’avoir les moyens d’en acheter un pour ses élèves, ou accepter l’offre gratuite que lui faisait Kellog’s. L’acquisition faite, il a découpé le logo de la marque avec des ciseaux, et gardé la carte. La publicité à l’école ne passera pas par lui, c’est une question de principe ». Tous les collègues de Patrick n’ont pas ses scrupules. La réalité quotidienne, souvent, l’emporte sur l’éthique. « Pour nous qui sommes habitués à toujours pleurer pour 3 sous, ce n’est pas facile de dire « non » quand on vient nous proposer un matériel d’éducation très attrayant, voire indispensable. Par rapport à nos malheureuses photocopies en noir et blanc, le papier glacé de certaines brochures est un luxe. Les élèves aiment... » Financées par les municipalités, les écoles primaires sont, la plupart du temps, réduites à faire voeu de pauvreté. Leur manque d’argent n’a pas échappé aux entreprises, qui ne sont pas à court d’idées charitables. Un phénomène dont on a pris conscience jusque dans les couloirs de l’Éducation Nationale. « L’école est un immense marché. Pour les entreprises, ce « public captif » de très jeunes enfants est une cible de rêve, et il faut résister à leur véritable forcing pour pénétrer dans les classes. »[16]

 

Le dilemme est identique devant les nombreux coffrets pédagogiques sur la nutrition et le petit déjeuner, un enjeu très important pour les industriels, qui préfèreraient que les enfants cessent de sauter ce repas : « Il y a une rencontre entre différents intérêts industriels et l’intérêt de l’enseignant, qui préfère avoir des enfants qui ont bien petit-déjeuné et qui ne souffrent pas du coup de barre de dix heures[17] ».

 

La conception et la fabrication de ces mallettes pédagogiques représente un coût supportable pour les grandes entreprises habituées aux budgets publicitaires mais des sommes inaccessibles pour les ministères en période de restriction budgétaire. Or, les enseignants sont constamment à la recherche de nouvelles méthodes pédagogiques, de nouveaux supports pour animer leur cours, afin d’éveiller l’attention des élèves :. « L’instituteur est un généraliste qui a besoin d’aides techniques, car il ne peut pas tout faire et tout savoir. Et le professeur du secondaire, spécialiste, a été peu formé à la pédagogie et a besoin d’aides pédagogiques, c’est-à-dire d’outils immédiatement utilisables en classe » [18].

 

Les circulaires du Ministère ont beau proscrire la publicité et l’action commerciale à l’école, un de ses rapports, établi en 1993, souligne son impuissance « comme partout ailleurs, la publicité est entrée dans les établissements. On ne l’en fera pas sortir, parce qu’elle s’y trouve sous l’empire de la nécessité. » « La pub est une puce qui gratte le dos de l’éléphant-Education Nationale. L’éléphant n’a pas besoin de la puce, mais c’est parfois agréable de se faire gratter le dos. » [19]

 

Le problème, c’est que les différents Ministères de l’Éducation rappellent fréquemment que les « chefs d’établissement, les directeurs d’école et les enseignants ne doivent en aucune manière favoriser des pratiques commerciales et publicitaires durant les activité scolaires. »

Une position qui ne varie pas depuis l’écriture des circulaires.

« Théoriquement, ces mallettes sont interdites et elles entrent de façon illégale à l’école. Il n’y a aucune dérogation à ce principe. Mais il n’y a pas de sanction. Donc, les entreprises le font, même si nous leur disons que c’est interdit. Nous ne pouvons pas être dans les 56 000 écoles élémentaires. » [20]

 

Une fois énoncée l’interdiction de pratiques commerciales dans les écoles, c’est à chacun des chefs d’établissement de faire respecter ce principe dans son établissement. L’éducation nationale continue à nier l’existence de ce type d’action dans les écoles et se contentent de souligner la « tendance des commerçants et des industriels à introduire leurs méthodes dans les établissements scolaires » Dans les académies, la langue de bois est souvent de mise: « les relations entreprise-école sont à proscrire dès lors qu’elles ont un caractère commercial, kits pédagogiques compris »

 

Les directeurs d’école, de leur côté, se trouvent dans une situation difficile : d’une part, compte tenu du manque de moyens de leurs établissements, ils sont intéressés par les ressources supplémentaires proposées par le secteur privé, sinon en financements directs, du moins de façon indirecte, par du matériel pédagogique, des équipements (sportifs, informatiques…) ou des conditions financières avantageuses ; d’autre part, ils se doivent de garantir l’indépendance de leur établissement et de veiller au respect des réglementations et d’une éthique de l’éducation.

 

 

4.3 - Les entreprises

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Les différentes entreprises selon les objectifs suivis :

 

On distingue 3 types d’entreprises [21] :

 

è    celles qui ont un produit à vendre et tentent de fidéliser une clientèle à long terme (produits alimentaires, financiers...)

 

è    celles qui veulent améliorer leur image institutionnelle (industries chimiques, pétrolières, automobiles)

 

è    celles qui veulent se positionner auprès des autorités et/ou influencer les comportements sociaux (associations humanitaires, d’aide à l’emploi, de prévention pour la santé, la sécurité...)

 

On distingue aussi différents types d’annonceurs :

 

- Les entreprises qui recherchent un bénéfice immédiat des actions qu’elles mettent en œuvre : une hausse de leur CA et une progression de leurs ventes. Cela entre dans le cadre du marketing dirigé vers les enfants en utilisant le support « école ». Des études, nombreuses, ont été menées sur le sujet de la télévision et de la publicité pour les enfants et des mesures ont été prises pour limiter les abus. L’école doit être considérée comme un nouveau support publicitaire. Il faut cependant différencier les actions commerciales dans les écoles de la publicité à la télévision. Le but d’une publicité télévisée est bien évidemment une augmentation immédiate du chiffre d’affaires et des ventes. Le but d’une action d’une entreprise au sein d’une école peut être aussi un impact à long terme.

 

- Les grandes entreprises du secteur public ou privé (énergie, transport, agro-alimentaire) qui s’estiment investies d’un rôle auprès de la société. Elles considèrent avoir une mission d’éducation à la consommation et pensent que l’école est la meilleure façon d’éduquer le consommateur dès son plus jeune âge. Les entreprises veulent être considérées comme travaillant pour la communauté (locale ou nationale). La valeur ajoutée pour ces entreprises est d’attirer l’attention du consommateur à la fois sur l’entreprise et leur marque, (bien que cela ne fera pas augmenter leurs ventes de façon immédiate). Les responsables d’entreprises partagent les idées fondamentales concernant le rôle éducatif de l’école, mais considèrent qu’il est de leur devoir de se faire connaître et de se montrer aux élèves, en tant que leaders de l’économie. « N’oublions pas que l’argent est le nerf de la société moderne et il serait criminel, alors que le chômage guette une partie non négligeable des jeunes, de ne pas les en avertir sans les alarmer », déclara un chef d’entreprise.

 

- Un grand nombre d’organisations produisent du matériel pour les écoles. Bien que les entreprises commerciales soient les plus nombreuses, beaucoup d’organisations à but non lucratives sont également concernées par cette production de matériel à usage scolaire.

 

L’exemple des coffrets pédagogiques en France

 

Ils concernent l’Education à la Consommation qui est une partie intégrante du programme scolaire.

 


Les thèmes abordés dans ces coffrets sont:

 

è    La nutrition / l’alimentation : ex: petits déjeuners, alimentation saine, diététique...

        Editeurs : les grands groupes d’Agro-alimentaire comme Nestlé ou Danone

        But avoué : rôle d’éducation du consommateur d’une entreprise leader sur le marché, but commercial à long terme.

 

è    Les sources d’énergie, l’électricité, le pétrole ex: Circuit de l’eau, exploitation du Gaz Naturel

        Editeurs: les grandes entreprises publiques comme EDF, Gaz de France...

        But avoué : Opération de communication, promotion de l’image de l’entreprise, aucun but commercial. (financement public)

 

è    La prévention routière, l’éducation civique, les impôts

Editeurs: les organisations professionnelles, les ministères

But avoué: pour les organisations professionnelles, opération d’image auprès de la jeunesse, consommateurs de demain.

 

è    Le courrier, le transport, le train ex: le trajet d’une lettre, une maquette de train..

Editeurs: les grandes entreprises publiques comme la SNCF, la Poste...

But avoué : apparemment sans but commercial (compte tenu du statut d’entreprise publique) avec cependant quelques actions pédagogiques revêtant un but commercial: ex: comment remplir un chèque avec la poste (chéquier poste)

 

è    La prévention et l’éducation à l’hygiène bucco-dentaire:

Editeurs : Grands groupes comme Colgate ou Signal

But avoué: Rôle d’éducation du consommateur d’une entreprise leader sur le marché. But commercial à très long terme: familiarisation avec la marque.

 

Le cas des grandes entreprises du secteur alimentaire :

 

Pour les grands fabricants de boissons, confiseries, l’école, en tant que lieu de rassemblement de la jeunesse, est a priori un espace intéressant pour l’entreprise, soit comme lieu de consommation, soit comme espace de promotion des produits. Elle entre dans le canal de distribution « collectivités », au même titre que les lieux de travail, les hôpitaux… Les responsables d’entreprises ont conscience du fait que l’école est un terrain délicat qu’il convient d’approcher de manière très « soft ». Les parents d’élèves, qui tiennent à ce que l’école reste un lieu protégé, leur paraissent en effet très méfiants vis à vis des pratiques commerciales à l’école.

 

La politique commerciale des grands groupes s’articule autour de 2 actions types :

 

-   Le marketing consommateur, orienté vers le consommateur, à travers des actions publicitaires (télévision essentiellement) ou de promotion, et destiné à déclencher l’acte d’achat ;

 

-   Le channel marketing, dont l’objet est l’action sur les divers canaux de communication et de distribution des produits et des marques, en recherchant essentiellement à favoriser et provoquer l’acte d’achat, sans pour autant que l’acheteur ne soit lui-même le consommateur.

 

C’est dans ce cadre de « channel marketing » que se conçoit la politique spécifique orientée vers les écoles.

 

Certaines actions s’apparentent au sponsoring : les entreprises subventionnent des manifestations scolaires (fêtes, rencontres sportives) ou financent des fédérations sportives de façon à créer des liens durables dans les établissements.

 

Certaines actions de promotion sont destinées à assurer une ouverture aux diverses marques de la firme (fourniture de matériel pédagogique, d’équipements, ou de programmes d’éducation, fourniture aux écoles de posters-carte du monde actualisée, portant le logo de la marque, fourniture d’un programme d’éducation sur l’alimentation…)

 

La façon dont ils s’introduisent dans les écoles.

 

Généralement, la façon la plus efficace pour qu’une action soit acceptée dans une école est de faire les choses en règle. Le plus fréquemment, les entreprises demandent l’autorisation aux directeurs d’établissement d’envoyer un courrier aux enseignants. Certains vont même jusqu’à demander aux Ministères de l’ Education de cautionner leurs documents pédagogiques et d’en être les cosignataires, pour éviter une réaction négative a posteriori. Les entreprises utilisent souvent les revues d’enseignants pour proposer leur matériel pédagogique. Il arrive également qu’un mailing leur soit adressé.

 

Beaucoup de compagnies de taille importante ont créé des « départements éducation » séparés des départements marketing ou relations publiques et travaillent en collaboration avec des experts du sujet, médecins, enseignants, agences de communication spécialisées dans le secteur de l’enfance.

 

D’une manière générale, l’ensemble des entreprises rencontrées se défend de manipuler et d’abuser de l’inexpérience des enfants. Quelque soit l’action développée, l’entreprise déclare poursuivre un but pédagogique bénéfique pour le développement de l’enfant. Il est toutefois nécessaire de reconnaître qu’à ces âges, l’enfant est moins un consommateur qu’un prescripteur de consommation. L’intervention des grandes marques dans les écoles représente donc surtout un investissement sur l’avenir: les enfants d’aujourd’hui, seront demain des adultes et de vrais consommateurs.

 

Lorsqu’est posée la question du marketing à l’école, tous les acteurs expriment, si ce n’est une attitude de refus, au moins une réticence, y compris les entreprises : loin d’eux la volonté d’ « exploiter » commercialement l’école. Quel que soit leur niveau d’intervention et l’image dont elles jouissent (depuis leur quasi méconnaissance jusqu’à la plus forte notoriété), les entreprises considèrent que l’essentiel de leur démarche consiste à obtenir la sympathie de leurs consommateurs, ou clients potentiels. Elles estiment être à même de participer activement à la formation des jeunes tout en retirant un bénéfice en terme de notoriété : « une entreprise viable rend toujours ce qu’elle reçoit, ce sont les termes de l’échange dont il faut discuter . »

Sans exception, les entreprises rencontrées clament que les activités qu’elles entreprennent dans les écoles sont éducatives ou philanthropiques plutôt que directement marketing. Elles n’ont pas l’intention de doper leurs ventes, juste celle d’améliorer leur image auprès du grand public.

 

« The Electric Association » décrit ainsi son rôle : « Eduquer, pas endoctriner », en promouvant la responsabilité sociale et la sécurité en diffusant de l’information.

 

 

4.4 - Les publicitaires

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L’enfant en tant que cible

 

La perception de la publicité par les enfants

 

Une première analyse [22] montre que :

-       Les enfants ne perçoivent pas systématiquement les intentions commerciales d’une publicité avant l’âge de 12 ans.

-       Les enfants réagissent de manière affective devant la publicité, perçue comme un spectacle.

-       Pour les 3 à 5 ans, la publicité est une « histoire racontée ». N’ayant pas conscience de la finalité de la publicité, ils ne dissocient pas le produit de sa publicité [23].

-       Les 6-8 ans prennent progressivement conscience du rôle de la publicité, la niveau de reconnaissance est très fort23.

-       A partir de 9-10 ans, l’attitude à l’égard de la publicité se modifie profondément. L’enfant a maintenant conscience de la fonction « économique » de la publicité. L’intérêt pour la publicité est dissocié de l’intérêt pour le produit. Ainsi, les enfants sont plus critiques vers 9-10 ans qu’entre 6-8 ans, mais plus parce qu’ils reprennent les commentaires critiques des parents que par sentiment ou analyse personnelle.

-       L’influence des parents est déterminante dans l’influence qu’a la publicité sur l’enfant : plus ils sont eux-mêmes critiques, plus l’enfant le sera.

-       A l’école, des programmes éducatifs d’une durée substantielle touchant à la consommation ont plus d’impact que des cours ponctuels.

 

Ce qu’ils aiment en publicité : la nouveauté permanente, la promesse de détenir un pouvoir magique même s’ils ne sont pas dupes, le fait de voir le produit en plan très rapproché, les cadeaux, les primes, les promotions, les petites collections, les héros de fiction.

 

Ce qu’ils n’aiment pas : les publicités qui ne contiennent rien pour eux, le fait d’être traités avec condescendance, un casting pauvre et banal, des scénarios trop compliqués ou inutilement abstraits, une qualité de production médiocre, un excès de truquages [24].

 

L’enjeu commercial

 

Considérant de plus que les deux tiers des produits utilisés par un enfant le seront encore à l’âge adulte, on comprend combien cette cible peut assurer la pérennité des marques.

 

« L’enfance, c’est un long apprentissage et une période de crises à surmonter ».

 

En outre, les hommes de marketing connaissent bien le phénomène de l'influence des pairs qui sévit dans les cours de récréation. Tout produit détenu par la majorité des élèves sera considéré par l’enfant comme absolument indispensable à son bien-être, sous peine d’être lui-même rejeté par le groupe.

 

Un des autres impacts majeurs de la publicité sur les enfants consiste dans le pouvoir de prescription que détiennent les enfants sur les achats effectués par leurs parents. Les publicitaires le nomment le « Pester Power », cette capacité qu’ont les enfants à harceler leurs parents pour qu’ils achètent un produit déterminé.

 

Les instances de régulation

 

Il existe plusieurs instances de régulation de la publicité :

 

- La CCI (Chambre de Commerce Internationale) a élaboré différents codes conçus comme des instruments d’autodiscipline mais également destiné à servir aux tribunaux de document de référence dans le cadre du droit applicable.

Le code qui concerne le cadre de cette étude est celui traitant des « pratiques loyales en matière de publicité ».

 

- Il faut mentionner également les actions de l’ « Alliance Européenne pour l’éthique en matière de publicité », qui travaille pour la promotion d’une autodiscipline efficace.

Les principes de l’Alliance ont été déclinés dans les différents pays pour se transformer en règles déontologiques plus précises, comme par exemple, par le BVP en France.

 

- Les dispositions déontologiques françaises élaborées par le BVP (Bureau de Vérification de la Pub) s’inspirent des mêmes principes que les règles internationales mais, étant plus détaillées, elles permettent d’appréhender des situations concrètes.

 

Les différentes règles nationales régissant la publicité et l’enfant dans les autres pays européens reprennent également les éléments de l’Alliance. Les réglementations visant le monde de la publicité et l’enfant sont complètes, intéressantes et elles posent les grands principes à respecter en matière de publicité.

 

Cependant, les dispositions déontologiques s’intéressent au contenu même des publicités et non au support utilisé. Il n’existe donc pas de réglementation émanant de ces organismes concernant spécifiquement les actions marketing au sein des écoles.

 

 

5. Les réactions des acteurs

 

 

5.1 – L’introduction du marketing à l’école

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Les activités commerciales au sein de l’école posent beaucoup de questions d’éthique :

 

Est - ce - qu’ il est acceptable d’utiliser la publicité à l’intérieur de l’environnement scolaire ?

Est - ce - que les parents doivent être informés avant que l’école accepte la publicité ?

Quel est l’impact de ce type de publicité sur les jeunes enfants ?…

 

Pour Mr Cousquer, inspecteur de l’Éducation nationale adjoint à l’académie de Montpellier, il n’est pas possible d’isoler totalement l’école du monde extérieur. « Les marques sont déjà présentes sur les cartables et les vêtements des enfants, alors autant maîtriser ce que nous subissons de toute façon. »

 

Selon J-Y le Bigot, directeur de l’institut de l’enfance, il est irréversible, et même souhaitable, le développement des dotations par des « organismes extérieurs ». Selon lui, « le décalage entre le discours tenu par les instances officielles de l’Éducation Nationale et ce que vivent les instituteurs au quotidien est énorme »

 

Selon Marie-Christine Blanc (1997) de la PEEP, les textes du Ministère admettent que les « relations qu’entretiennent les établissements avec les entreprises assurent une ouverture sur le monde du travail et qu’elles peuvent notamment donner lieu à des partenariats pour la réalisation de projets ou de manifestations présentant un intérêt pédagogique ». Néanmoins, plusieurs circulaires rappellent « qu’il convient donc de veiller à ce que ces actions en partenariat ne soient pas l’occasion d’une quelconque action publicitaire. » [25]

 

Madame Tassi de la PEEP, interrogée en Janvier 1997 par le magazine Avantages, sur l’ouverture de l’école à l’entreprise indiquait que la position de l’école avait tendance à fluctuer beaucoup: « Instituteurs et Directeurs d’écoles demeurent les seuls maîtres à bord. Devant les demandes qui affluent, chacun décide selon ses principes, ses budgets et ses besoins. (...) Isoler nos enfants du reste du monde n’est guère envisageable mais il faut un complément d’informations et décider en connaissance de cause du type d’enseignement que nous voulons.

La situation est pour le moins paradoxale : les associations de parents d’élèves et de consommateurs continuent d’alerter sur la nécessité de préserver les enfants des influences de la publicité et des médias et proposent comme solution l’éducation à la consommation. »25

 

D’après une enquête menée par l’Institut Danone auprès de 300 enseignants :

A 91 %, ils témoignent d’un intérêt élevé pour les actions de l’Institut Danone

A 95%, ils considèrent qu’un kit est utile

A 92%, ils pensent qu’un kit s’intègre facilement dans le programme pédagogique

Et, à 95%, ils estiment qu’un kit éveille l’intérêt des enfants

 

L’ensemble de ces opinions confirme le fait que la législation n’est plus adaptée à la situation.

 

D’une part, elle ne concerne que les pratiques commerciales, la publicité, alors que la majorité des actions menées concerne des activités à but pédagogique, et d’autre part, elle ne prend pas en compte le fait que les entreprises sont déjà rentrées dans les écoles. Cette législation ne correspond plus à la nouvelle conception de notre système éducatif.

 

Les actions commerciales au sein des écoles ne sont pas récentes puisque les éditeurs par exemple sont présents dans les écoles européennes depuis de nombreuses années.

Les avis sont partagés sur la question de l’introduction des entreprises à l’école mais ils sont généralement le fait d’a priori ne tenant pas compte de ce que l’on entend précisément par « pratiques commerciales »

Les deux opinions majeures sur le sujet se regroupent sous le fait que certains [26] considèrent que l’introduction du monde économique représente une formidable opportunité pour les enfants, les professeurs et les entreprises, tandis que d’autres 26 voient les « pratiques commerciales » uniquement sous l’aspect publicitaire et comme une exploitation de la crédulité de la jeunesse et du système éducatif.

 

La vérité se trouve probablement entre ces deux extrêmes.

Tandis que la plupart des personnes que nous avons rencontrées refusent l’intrusion de la publicité en tant que telle dans le milieu scolaire, la majorité s’accorde également à dire que l’élaboration d’actions de grande qualité éducative est dans l’intérêt de tous, le problème étant de définir ce que l’on entend par qualité.

 

Par conséquent, comme les atouts que peut représenter l’ouverture de l’école sur le monde économique commencent à être acceptés, il faut tenter de clarifier le débat et de déceler quelle est la valeur ajoutée pour l’enfant mais aussi quelles pourraient être les dérives envisageables.

 

 

5.2 - Les facteurs favorables au principe d’introduction dans les écoles

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Aspect financier: difficultés des écoles

 

La situation financière des écoles européennes est préoccupante et les budgets réservés à l’éducation sont régulièrement diminués. Cette pauvreté des écoles explique en grande partie la nécessité de l’aide financière des entreprises. Ainsi, dans le cas de pays où le budget des écoles est conséquent, et le matériel pédagogique mis à disposition attractif, la présence des entreprises dans le milieu scolaire est bien moindre.

 

Qualité des documents proposés

 

L’aspect financier n’est bien évidemment pas la seule raison de l’introduction des entreprises dans les écoles. Le système éducatif européen n’est pas caractérisé par son innovation en terme d’outils pédagogiques et bien souvent, les enseignants comme les élèves regrettent le caractère rébarbatif des outils pédagogiques des Ministères.

L’ensemble du matériel mis à la disposition des écoles par les entreprises a été conçu par des professionnels du sujet (enseignants, médecins…) mais également des professionnels du marketing et de la communication. Ils fournissent généralement des documents extrêmement bien réalisés tant sur le fond que sur la forme, forme faisant souvent défaut aux supports pédagogiques produits par l’Education Nationale.

 

Ce sont les formes modernes et non écrites des documents qui intéressent les élèves :

 

Les enseignants sont très attirés par les moyens pédagogiques modernes. En analysant les demandes faites auprès des CRDP( Centre National de Documentation pédagogique), L’étude de Lassare (88) a montré que la demande spontanée de documents pédagogiques était relativement faible. Lorsque les enseignants demandent des documents, ils se tournent plutôt vers l’audiovisuel car ils considèrent que ce sont surtout des formes modernes, « non-écrites de documents qui intéressent les élèves ».

Les entreprises l’ont parfaitement compris ; lorsqu’ils mettent du matériel à la disposition des écoles, il ne s’agit jamais d’un cours didactique mais toujours d’un support pédagogique utilisant soit la vidéo, soit le jeu, soit une animation ludique éveillant l’intérêt de l’élève et le rendant plus attentif à ce qui va lui être dit.

 

Aspect éducatif: expérience des professionnels et ouverture de l’école sur le monde :

 

Cependant, au delà de cet aspect de forme, le débat pose une autre question:

 

L’expérience des professionnels du monde économique n’est-elle pas intéressante pour l’éducation de nos enfants ?

 

N’ont-ils pas une vision d’experts qui peut être profitable et apporter une valeur ajoutée indéniable par rapport au matériel habituellement conçu par les professionnels de l’éducation ?

 

L’école est en mouvement perpétuel, en évolution, n’est-il pas temps d’intégrer le monde de l’entreprise au sein de l’école afin de préparer les enfants au monde qui va être le leur ?

 

L’introduction du commerce dans l’éducation a été vivement encouragé par certains gouvernements durant les 15 dernières années par le concept de partenariat écoles – entreprises où il s’agit de resserrer les liens entre le marché, la communauté et l’éducation.

 

Outre les aspects financiers pour les écoles et les possibilités de partenariat, les entreprises peuvent donc apporter une valeur ajoutée indéniable au système scolaire : elles ont du personnel spécifiquement affecté à la communication pédagogique en milieu scolaire et des moyens financiers importants pour la réalisation d’études, de documents et d’événements.

 

Nous avons pu constater que le matériel et les activités proposées aux écoles pouvaient avoir une valeur éducative et n’être pas simplement un outil marketing pour les compagnies concernées.

Quand le matériel et les activités correspondent à des standards élevés de qualité, sont objectifs et intègres, ils constituent un réel apport dans l’environnement scolaire.

 

La publicité et le commerce font déjà partie de la vie des enfants

 

Il n’est plus concevable aujourd’hui de considérer l’école comme une institution parfaitement neutre et isolée des influences extérieures et notamment du monde économique. L’utilisation de plus en plus fréquente par le monde enseignant des technologies modernes comme l’audiovisuel, le multimédia ou Internet amène à constater une incursion inéluctable du marketing à l’école [27].

En effet, la recherche d’ un site Web amène fréquemment à rencontrer une page publicitaire.

Alors, faut-il interdire l’apprentissage d’Internet à nos enfants pour les protéger de la publicité ?

Ne serait-il pas plus judicieux de considérer l’éducation à la publicité comme une discipline à part entière ?

Quelles que soient les mesures qui seront prises dans les écoles, l’enfant est soumis à la publicité tout au long de sa vie quotidienne. Il est plus profitable d’apprendre à l’enfant à reconnaître les intentions publicitaires, à parvenir à gérer les frustrations qu’elles génèrent afin de devenir un consommateur lucide et averti.

 

« Il est urgent que les enfants apprennent à vivre avec la publicité » a déclaré un sénateur de Berlin.

 

Certains vont même jusqu’à dire que la publicité à l’école n’est pas plus « néfaste » que celle de la rue ou celle qui s’introduit dans les sphères privées par les médias. En effet, même si l’influence que peut avoir le professeur augmente l’impact de la publicité auprès des enfants, il est justement là pour en contrebalancer les éventuels effets pervers.

 

 

5.3 - Les facteurs défavorables au principe d’introduction du marketing dans les écoles

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L’impartialité, le désintéressement exigés des enseignants

 

Les enseignants, quel que soit le pays étudié, sont soumis à un certain nombre d’obligations :

 

L’impartialité, le désintéressement et l’application des textes officiels fixant les programmes et les objectifs pédagogiques.

-       Ce fondement du rôle de l’enseignant peut être bafoué par certaines pratiques commerciales dans les écoles. Certains kits pédagogiques vantant implicitement les mérites d’une marque sont contraires à l’impartialité exigée des enseignants. Dans le cas d’un document pédagogique sponsorisé, on pourrait ainsi attendre des enseignants qu’ils fassent remarquer aux enfants qu’il n’existe pas qu’une seule marque présente sur le marché.

-       Le principe de désintéressement peut-être également remis en cause par le choix d’un enseignant de collaborer avec telle ou telle société, lequel choix pouvant l’amener à obtenir un avantage personnel financier ou en nature. Nous n’avons aucun exemple prouvant que certains enseignants auraient obtenu un avantage personnel d’un partenariat avec une entreprise. Cependant, si comme nous le prévoyons, ces pratiques s’intensifient, il existera probablement des cas de « corruption » des enseignants. Il s’agit de veiller à ce que cette ouverture sur le monde économique ne vienne pas détourner l’enseignant de sa mission et qu’il privilégie dans ses choix l’intérêt de l’enfant.

 

Les dangers de la publicité pour l’enfant

 

Ces dangers sont identifiés :

- Engourdissement du sens critique

- Création de frustrations

- Appauvrissement de la perception de la société par les clichés véhiculés par la publicité

- Encouragement à des attitudes stéréotypées

 

« Passer par l’école, c’est jouir d’un fantastique effet de caution. Pour les jeunes, tout ce que dit l’instituteur est parole d’évangile. [28] » Si l’on considère que 2/3 des produits utilisés par un enfant le seront encore à l’âge adulte, on perçoit parfaitement le potentiel que peut représenter cette audience captive pour les entreprises et la pérennité de leurs marques.

 

Il s’agit de ne pas occulter l’aspect néfaste que pourrait représenter l’intrusion de la publicité en milieu scolaire. Il ne faudrait en aucun cas que l’introduction des entreprises à l’école soit l’objet d’une action publicitaire sans but pédagogique.

 

Ouverture « officielle » de l’école

 

L’officialisation de l’ouverture de l’école à l’entreprise pourrait avoir des effets contraires à celui de la valeur ajoutée pédagogique recherchée.

 

1/ L’influence des documents sur le contenu des cours

 

Certains enseignants pointent le risque que les entreprises n’influencent le programme ou le contenu des cours et s’éloignent ainsi des instructions officielles définies par les différents ministères de l’éducation. En effet, sur des thèmes dont le contenu des cours est très peu défini comme ceux concernant l’éducation à la consommation, il ne faut pas ignorer le risque que l’enseignant utilise par commodité le matériel mis à sa disposition et que celui-ci s’éloigne du programme scolaire. Il faut exiger des entreprises désireuses de participer au cursus scolaire des supports pédagogiques en parfaite adéquation avec le cycle d’apprentissage.

 

2/ Baisse de la qualité

 

Il est impossible de prédire ce que l’avenir réserve en terme de qualité des activités sponsorisées dans l’environnement scolaire. Si l’on considère l’exemple américain, et plus particulièrement l’accord entre Channel One et les écoles obligeant les élèves à regarder leurs programmes en échange de matériel audiovisuel, on peut constater à quel point l’aspect commercial peut vite dominer l’aspect pédagogique. Les USA sont un exemple de dérive manifeste : l’ouverture de l’école aux entreprises fait que la plupart du matériel et des activités sponsorisées sont de pauvre qualité et présentent des biais importants.

« Est-ce que c’est ce que nous voulons pour notre système éducatif ?

Des salles de classes envahies par les slogans publicitaires ?

Des enfants consignés à leur chaise pendant que défilent devant leurs yeux des messages publicitaires en contrepartie de matériel informatique ? »

 

Si dans le système éducatif européen, le matériel qui est mis à la disposition des écoles est généralement d’une excellente qualité, c’est parce que les entreprises savent que la valeur pédagogique est le sésame d’entrée dans les écoles. Il est important de rester vigilant sur cette qualité pédagogique et qu’elle reste l’unique clé d’entrée dans l’école.

 

Une école à 2 vitesses

 

Si l’on tient pour acquis la valeur ajoutée pour les écoles que pourrait représenter l’aide économique et pédagogique des entreprises, cette décision pourrait pourtant générer une dépendance des écoles tout à fait néfaste. En effet, à terme, cette dépendance financière pourrait entraver le principe de neutralité et d’objectivité de l’école, obligeant certains professeurs à accepter des actions pour des motifs financiers sans qu’elles aient un intérêt pédagogique défini.

 

Mais le plus gros danger que représenterait cette aide économique et pédagogique serait l’émergence d’une école à deux vitesses, certaines bénéficiant de gros moyens alors que d’autres seraient laissées pour compte.

Cette conséquence pourrait menacer l’unité du système scolaire et surtout le principe de l’égalité de chances en matière de formation.

 

Ainsi, on pourrait voir apparaître des écoles enrichies tandis que d’autres seraient démunies. Il paraît évident qu’une école d’un quartier à forte population immigrée et au pouvoir d’achat limité aura plus de mal à convaincre des annonceurs et risque ainsi de se trouver doublement défavorisée.

Nous pouvons constater que la location des murs de l’école pour de l’affichage publicitaire crée déjà des inégalités. Des institutions scolaires bien situées sont d’ores et déjà beaucoup plus sollicitées que celles dont la localisation géographique est moins attractive.

Au delà de tout jugement personnel, cette constatation remet en cause le fondement même du système éducatif européen, à savoir le principe de l’égalité des chances entre les élèves. Il est de notre devoir d’empêcher que les élèves qui sont déjà d’un milieu défavorisé se trouvent pénalisés par le manque d’attractivité qu’ils représentent pour les annonceurs.

 

 


5.4 - Le cadre de référence

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Les actions acceptables pour tous

 

Parmi la classification des pratiques commerciales, certaines sont jugées acceptables par tous :

- Les actions de mécénat, sans aucune contrepartie publicitaire pour l’école.

- Les actions pédagogiques :

Si le but pédagogique est clairement identifiable

Si le document s’intègre dans le programme scolaire et qu’il est attractif

La marque peut être présente, mais uniquement en signature

S’il n’y a pas de distribution d’échantillons sans accord préalable des parents

 

De plus, on accepte beaucoup plus facilement les campagnes génériques (menée par une institution sans but lucratif) que les actions menées par une firme.

Ex : une campagne menée pour le lait par l’Office des produits laitiers avec distribution gratuite est jugée totalement acceptable, de même s’il s’agit de promouvoir la consommation des pommes.

On remarque qu’il s’agit d’un jugement faussé, puisque la promotion de la consommation des pommes revêt un but commercial aisément identifiable mais est jugée beaucoup plus favorablement qu’une action menée par une seule marque. Or, le problème est identique, puisqu’une campagne de promotion pour la pomme peut s’attirer les foudres des producteurs d’autres fruits.

 

De la même façon, on soupçonne moins facilement de manipulation commerciale les grandes entreprises du secteur public en situation monopolistique telles que la SNCF, EDF, La Poste alors que le but poursuivi est une opération d’image, but absolument identique à celui poursuivi par les grandes entreprises du secteur privé. (De plus, à terme, ces entreprises ne seront peut-être plus en situation de monopole).

 

Les enseignants sont d’ailleurs placés en porte-à-faux par le Ministère de l’Éducation nationale, qui lui-même cautionne certaines opérations, comme la journée du pain ou la semaine du goût, ou encore l’opération Bahut-propre. La justification: ces opérations sont conçues par des enseignants conjointement avec les industriels (qui n’apportent pas un produit tout fait ); elles ne privilégient pas une marque plutôt qu’une autre et permettent de délivrer un message important, sans avoir à débourser un centime [29].

 

« The Royal Society of Chemistry » donne l’exemple de bonnes pratiques acceptées unanimement.

La Royal Society of Chemistry est l’organisme professionnel des chimistes du Royaume-Uni. Son département éducation organise des activités pour les enseignants et les élèves, diffuse du matériel pour animer les cours, et informe les associations gouvernementales et nongouvernementales de leurs activités. Ils font la promotion des carrières dans la chimie, en respectant les objectifs du programme. Ils diffusent des packs d’apprentissage, organisent des visites, mettent en place des expositions et sponsorisent un certain nombre de compétitions. De plus, ils suivent le code de bonne conduite du National Consumer Council.

 

Un autre exemple d’action ayant reçu un écho favorable dans la presse anglaise, s’appelle « Jazzy Books » ;

En 1997, l’Association Nationale des Parents d’Elèves du Royaume-Uni a reçu l’appel d’une petite société nommée « Lasting Impressions » qui voulait monter un projet permettant de diffuser des livres d’exercices dans les écoles sur les différentes matières du programme, sponsorisés par des sociétés privées. Après différentes discussions, la NCPTA a négocié un code d’éthique lui permettant de vérifier les graphiques et l’information de livres d’exercices avant toute diffusion.

« Lasting Impressions » a également accepté d’adopter les principes de bonne conduite du National

Consumer Council pour la diffusion de matériel sponsorisé dans les écoles.

Il est donc distribué un livre par élève et par thème, appelé « Jazzy Books ». Si l’école n’est pas satisfaite d’une partie du livre d’exercices, ils sont retirés immédiatement de l’école. La projet a commencé avec un petit groupe d’écoles et a été chaudement accueilli par les écoles participantes.

 

è    La force de ces deux exemples est de faire cautionner leurs actions, soit en les faisant valider par les associations gouvernementales ou non-gouvernementales, soit en laissant la possibilité aux écoles de retirer à tout moment le livre d’exercices.

       

« Proposer et non imposer », « Offrir un outil attractif, avec une réelle valeur pédagogique »,

« S’entourer d’experts »… telles sont les clés d’une action bénéfique.

 

La fondation « Entreprise et Réussite scolaire » en France, est soutenue par des industriels comme EDF ou la Cogema. Le but est de rapprocher le monde de l’enseignement et l’entreprise, organiser des visites d’usines, apprendre la gestion des entreprises. Pour cela, les enseignants bénéficient de formation avec les cadres, des rencontres. Pour les enfants, c’est l’occasion de découvrir, d’avoir des kits pédagogiques innovants : « Je fabrique des yaourts… ».

Cette fondation intervient dans les écoles primaires et en maternelle, en région lyonnaise.

 

 


Les actions inacceptables par tous

 

Toujours selon la même classification, certaines actions sont jugées comme condamnables par l’ensemble des personnes interrogées.

 

Les actions dont le but est strictement publicitaire

 

-       La mise en place de publicité dans l’école ou dans ses environs directs, dont la cible sont les élèves de l’école

-       La distribution gratuite de produits, services, à l’école, ou l’offre de remise sur ces produits, sans l’autorisation des parents et sans que cela soit fait dans le cadre d’une manifestation ou d’une activité pédagogique.

A plus forte raison si ces actions n’ont pas lieu dans un contexte éducatif.

 

Les actions pédagogiques qui cachent une forte intention publicitaire

 

Les actions qui sont effectuées sans autorisation préalable des enseignants : distribution d’échantillons

 

Un exemple d’action jugée inacceptable par le Département de l’Education du Ministère Belge concerne le dossier pédagogique « Les journées thématiques de Tétra-Pak ». « Tétra Pak a – à plusieurs reprises – tenté de faire rentrer dans les écoles des dossiers pédagogiques vantant les mérites de leurs emballages de carton, en les présentant comme « écologiques ». Or, tout le monde sait que « la bouteille en verre est plus écologique que celles en plastique ou en carton car facilement recyclable » [30].

Ce dossier a fait l’objet d’une circulaire interdisant la diffusion du dossier dans tous les établissements scolaires belges, en vertu de l’Article 41 de la loi du 29 Mai 1959.

 

Les concours sans lien pédagogique, avec des prix individuels

 

Un cas qui nous a été rapporté d’Autriche est également considéré comme inacceptable :

 

Sous le slogan « Viens Pieds nus », les 50 premiers élèves à venir dans certains magasins de sports sans chaussures pouvaient gagner une paire de chaussures de sports. Le concours a eu lieu un samedi à 11 heures du matin. Les élèves de l’école concernée auraient du être en classe à cette heure là.

 

A l’école Marx Dormoy (Paris 18ème) s’est instaurée une méthode d’initiation à la lecture utilisant des publicités.

Cette méthode, s’inspirant des méthodes d’apprentissages américaines, a été créée par Catherine Aubert et se prénomme la méthode Knack [31].

L’auteur de la méthode est partie d’un principe simple: les grandes marques et la publicité font partie de l’univers quotidien des enfants. Pourquoi ne pas s’en servir pour les amener à la lecture ?

 

« Les enfants retiennent facilement la forme globale des mots qui les intéresse, explique-t-elle. Les noms des marques les plus usuels permettent de constituer un alphabet de référence auquel on recourt pour repérer des lettres semblables dans d’autres mots. Je me sers par exemple du P de Palmito ou du M de Mc Donald’s ».

 

« C’est une dérive manifeste s’insurge Alain Fudal, le président de la FCPE [32]. La publicité ne doit pas avoir droit de séjour à l’école, c’est un véritable viol des consciences, une façon de forcer la main à l’enfant qui s’identifie forcement à ce qu’on lui montre comme positif. Nous ne sommes pas systématiquement hostiles à ce que certaines images bien connues des élèves soient mises à profit. Mais cela mérite un débat et la pose de garde-fous ».

 

Globalement, on rejette les actions qui apportent un intérêt à l’entreprise avant l’intérêt de l’enfant.

 

Les actions sujettes à discussion

 

La légitimité

 

Il s’agit pour les entreprises qui mènent des actions pédagogiques au sein des écoles d’avoir une légitimité à le faire. On considère généralement qu’il n’est pas bon qu’une firme automobile fasse de la prévention routière ; ce n’est pas son rôle, mais celui des centres de prévention routière…

 

De la même façon, des kits pédagogiques sur la santé sont plus acceptables s’ ils sont produits par un laboratoire pharmaceutique que par un supermarché ou un restaurant de fast food.

 

Les kits pédagogiques doivent être en rapport avec le programme officiel et doivent avoir une valeur éducative. Ces kits doivent utiliser l’expérience des professeurs et être attractifs. Les élèves doivent pouvoir participer à ces projets sans avoir à acheter certains produits. Ces kits doivent être objectifs, ne doivent pas encourager l’achat d’une marque spécifique.

Une action même pédagogique doit être élaborée par une entreprise qui a une légitimité à le faire.

 

Les concours

 

Il existe deux sortes de concours :

- Ceux dont l’objectif revêt un intérêt pédagogique et / ou les prix ont une valeur pédagogique : ceux-ci peuvent être l’occasion d’un « projet commun / pédagogique pour la classe. »

- Ceux qui sont individuels et pour lesquels le travail des enfants est individuel et les prix le sont également. (prix également commerciaux). Ex : « Dessines ta chaussure idéale », avec Adidas.

Dans ce type de concours, les professeurs n’interviennent généralement pas, se contentant d’apposer l’affiche et les élèves choisissent ou non d’y participer.

 

Globalement, l’opinion sur ces concours est plutôt positive même si à partir du moment où on intègre l’établissement dans le déroulement, les prix se doivent d’être éducatifs et pour l’ensemble de la classe.

Il s’agit dans ce dernier cas de ne pas négliger le principe d’égalité des chances entre les élèves prévalant dans l’ensemble des systèmes scolaires européens.

 

Les différences culturelles du rapport à l’enfant (selon les pays)

 

En fonction du passé culturel de chaque pays, de l’image de la publicité et des moyens financiers alloués aux écoles par chacun des pays, le degré d’introduction des entreprises dans les écoles est différent. On remarque par exemple que des actions qui paraîtraient inacceptables en France et en Espagne sont permises en Allemagne ou en Angleterre.

 

L’image de l’école, l’image de la publicité, la conception de la pédagogie varient d’un pays à l’autre.

Un exemple illustrant l’importance des différences culturelles nous vient d’Espagne. Certains directeurs d’établissement ont refusé le cours d’éducation sexuelle parrainé par Tampax…non pas à cause de l’aspect commercial… mais parce que ce rôle d’éducation sexuelle revient aux parents et que le tampon est encore soupçonné en Espagne d’être néfaste pour la santé.

 

Ainsi certains pays (notamment au Sud) surprotègent les enfants et craignent beaucoup plus fortement l’influence néfaste que pourrait avoir la publicité.

 

Les réactions des acteurs face à une même action peuvent même être différentes au sein d’un même pays en fonction de la conception personnelle de l’éducation propre à chacun d’entre nous. Certains parents ne voudront pas, par exemple, que l’on aborde certains sujets à l’école.

 

Les ébauches de règles déontologiques

 

Ceux qui ont entamé une réflexion sur le sujet Il existe différents types d’acteurs qui ont réfléchi au sujet :

 

Ce sont :

è    Les associations de consommateurs :

-       L’INC (Institut National de la Consommation) en France

-       Le National Consumer Council en Angleterre

-       The Danish Consumer Ombudsman et The Finnish Consumer Ombudsman

è    Les gouvernements :

-       Autriche : Publicité et Sponsoring dans les écoles Autrichiennes

-       Belgique : Commission régulatrice

-       Grèce : Législation actuellement à l’étude

-       Luxembourg : Législation actuellement à l’étude

-       Pays Bas : Accord de régulation entre différentes parties

è    Les Cabinets de communication spécialisés:

Les commandements à respecter pour une acceptation du projet dans le milieu scolaire: (d’après le cabinet Protéines)

-       S’intégrer au programme: les outils pédagogiques conformes ont évidemment plus de chances d’être utilisés

-       S’entourer d’enseignants, seuls à même d’apprécier l’apport de l’entreprise à l’école

-       La marque ne doit pas être dissimulée mais « raisonnablement » présente

-       Proposer et ne jamais imposer, l’enseignant étant bien sûr libre de ses choix

-       Etre attractif, plus que le manuel existant: couleurs, posters, cassettes vidéo, CDRom

-       Etre gratuit, « facteur certain de réussite », le but étant de miser sur le manque de moyen de l’Éducation Nationale et ses lourdeurs administratives

-       Contrôler les retombées, grâce à des « pré-tests de validation » auprès des enseignants et des post tests d’utilisation

è    Les majors de l’industrie agroalimentaire se réunissent, en France, afin de respecter des règles communes. La plupart d’entre eux ont élaboré un code de déontologie propre visant à privilégier l’aspect strictement pédagogique pour leurs actions à destination des écoles. Les grandes entreprises que nous avons rencontrées sont extrêmement soucieuses de leur image et prennent beaucoup de précautions lorsqu’elles communiquent au sein des écoles.

 


Les règles déjà formulées

 

1) Good practice guidelines (national consumer council)

 

Le « National Consumer Council » au Royaume-Uni a publié son premier guide de bonne conduite en 1989 pour l’utilisation du matériel éducatif sponsorisé. Ce code révisé a été lancé le 24 Mai 1996. 30 000 copies de ce code ont été distribuées aux écoles, aux autorités locales éducatives, aux associations de parents d’élèves, aux institutions gouvernementales et aux compagnies qui produisent ce matériel.

 

Valeur éducative

être adapté à l’âge

favoriser l’apprentissage

contribuer au développement

ne doit pas encourager les activités insanes

 

Équilibre et objectivité

donner un point de vue objectif et des alternatives

donner des informations actuelles

distinguer les faits et les opinions

éclairer sur les intérêts des sponsors

 

Consultation et tests

adaptation aux cultures locales

conseils des parents et des éducateurs

test de la valeur éducative

 

Messages

ne doit pas encourager à l’achat d’une marque

les messages ne doivent pas profiter de l’inexpérience

pas de slogans publicitaires

pas de matériel uniquement publicitaire

ne pas dire que les produits sont meilleurs ou moins bons

ne doit pas inclure des illustrations ou des textes qui impliquent que ces produits sont les seuls adaptés

 

Marketing

ne doit pas encourager les enfants à recommander les produits à leur parents

ne pas offrir de produits en récompense du travail scolaire

inclure une information claire: le prix au détail, la nécessité d’un équipement électrique ou informatique, la valeur nutritionnelle

distribution large et dans un principe d’équité entre les écoles

 

Activité non sollicitée

envoyer des brochures pour inviter à participer à l’opération

ne pas envoyer d’échantillons sans la permission de l’école

ne rien distribuer directement aux élèves

 

Éviter les stéréotypes

refléter et représenter une société multiculturelle

présenter une opinion équilibrée des opportunités offertes aux 2 sexes

tenir compte des différents types de familles et de relations

promouvoir des images positives

éviter les « tests » en relation avec la classe sociale, l’âge, la politique ou la religion

 

Matériels et activités doivent être marqués:

l’âge requis

la cible : à qui est destiné l’ouvrage

l’identité du sponsor

la date de publication, un n° de référence

une description des tests effectués

 

Check-list pour parents et professeurs

Est-ce que l’identité du sponsor est claire ?

Est-ce qu’il y a une valeur éducative au delà du message marketing ?

 

Définir la valeur éducative

Est-ce que l’approche du sujet est équilibré et à jour ?

Est-ce que cela concerne le parcours et l’âge du groupe ?

A-t-il été testé dans la classe?

Est-ce qu’il est dépourvu de stéréotypes?

Est-ce que les enfants et les professeurs peuvent participer sans acheter les produits?

Est-ce qu’il n’y a pas de messages encourageant les enfants à faire acheter les produits aux parents?

Est-ce que ça n’encourage pas les enfants à mal manger ou à participer à des activités malsaines ?

Est-ce que les bénéfices de l’offre du sponsor sont utiles ou utilisables dans votre école ?

 

Critères à prendre en compte:

L’intégrité de l’enfant est-elle préservée ?

Rendons nous service au client ?

 

2) L’INC

 

L’INC (Institut National de la Consommation en France) est un établissement public industriel et commercial en charge des missions de service public suivantes: information des consommateurs, assistance technique au mouvement consommateur, formation, études et recherche pour la promotion de l’intérêt des consommateurs.

Pour ce qui concerne le monde de l’Éducation, l’INC propose également un service de documentation très avancé: la Pédagothèque (Bibliothèque de ressources pédagogiques).

 

Il s’agit d’une base de données accessible sur télématique qui recense, décrit et analyse de façon critique tous les matériels pédagogiques relatifs à la consommation dont l’INC a connaissance.

 

Ces ressources pédagogiques ayant trait directement ou indirectement à la consommation sont organisées autour des thèmes suivants: alimentation, assurance, commerce, consommateur, droit / justice, économie, économie familiale, énergie, environnement, information, loisirs / tourisme, publicité, santé, sécurité, société.

 

L’INC édite un répertoire sur support papier des ressources pédagogiques relatives à la consommation et destiné aux enseignants s’adressant aux élèves de 3 à 12 ans.

 

Comment sont évalués les documents reçus pour la pédagothèque ?

 

-       Ils sont d’abord évalués par un spécialiste de l’INC pour les aspects juridiques et économiques.

-       En général, ils sont ensuite expérimentés en classe par des enseignants.

-       Lorsque ces deux premières évaluations se révèlent positives, le document est alors évalué par le Comité Paritaire (sept personnes dont les représentants des professionnels, des associations de consommateurs et de l’Administration).

-       Chaque mois, ce comité se réunit pour évaluer les documents reçus récemment et pour porter une appréciation globale. Celle-ci tient compte de la valeur technique, esthétique, pratique.

-       Comme beaucoup de documents émanent d’entreprises, il s’assure que la présence de messages promotionnels respecte un quota acceptable. Les observations du comité paritaire sont alors synthétisées en un bref commentaire qui accompagnera le descriptif du document retenu. Il arrive que certains matériels pédagogiques ne soient pas retenus. Bénédicte Lavoisier explique que l’INC refuse « tout document ouvertement publicitaire ». Ainsi, une vidéo de Coca-cola sur le fonctionnement d’une usine n’a pas été retenue par le comité paritaire car elle n’évoquait que l’entreprise à l’américaine et détaillait la fabrication des bouteilles de trop près. (visibilité trop importante de la marque).

 

La conception que l’INC a des professionnels, de la publicité et de l’enfant est très claire:

 

Bénédicte Lavoisier, responsable de la pédagothèque considère que l’enfant n’est « qu’une pâture pour les publicitaires». L’INC entend préserver les jeunes consommateurs français des pratiques qui existent déjà dans d’autres pays d’Europe. Par exemple, la Grande-Bretagne connaît un système de points: pour 100 francs que les parents dépensent dans tel supermarché, l’enfant reçoit un point à donner à son école pour recevoir du matériel. L’INC dénonce ce type de pratique mais précise que son objectif n’est pas de mener une guerre contre les « documents pédagogiques faits par des professionnels, mais que ces documents devraient être contrôlés, analysés et critiqués, avant d’être livrés aux enseignants» [33].

 

Le code de déontologie de l’INC

 

Ce code se fonde sur des critères pédagogiques et sur des recommandations déontologiques.

 

Critères pédagogiques de l’INC:

 

-       Le titre du matériel pédagogique doit correspondre exactement aux thèmes abordés. Un titre trop large peut donner l’illusion que le sujet est traité de façon exhaustive alors qu’il n’est abordé que partiellement ou avec une approche limitée.

-       La nature et la représentation des informations doivent être adaptées au niveau du public visé, qui doit être précisé.

-       Les différents moyens de formation (textes, images, exercices...) doivent être tous d’un niveau homogène, condition indispensable pour que l’ensemble du matériel soit adapté au public visé.

-       Une bonne compréhension des informations rend indispensable, dans un audiovisuel , la cohérence entre la bande-son (texte entendu) et le texte éventuellement écrit sur les images.

-       La qualité technique du son et de l’image doit être bonne.

-       Les renseignements fournis, les données exposées, dont on donnera les sources, doivent être parfaitement exacts et témoigner d’un souci de rigueur scientifique et technique, quel que soit le niveau du public visé. Le matériel doit être accompagné d’un document écrit à caractère bibliographique ou restituant les thèmes abordés dans un contexte plus général .

 

Recommandations déontologiques de l’INC:

 

-       Une intention promotionnelle n’est pas forcément incompatible avec une action éducative: promouvoir, par exemple, l’idée de s’assurer contre les risques individuels ou collectifs, promouvoir l’idée d’une utilisation raisonnable des matières grasses ou de telles autres catégories d’aliments, a une valeur éducative. Il est en outre, normal que l’auteur ou le promoteur d’un document se fasse connaître en tant que tel (nom de l’association ou de la firme). Mais la mention répétée et exclusive d’une firme ou d’un produit lui donne incontestablement un caractère publicitaire.

-     Un document publicitaire bien fait peut servir de point de départ à une action éducative, mais à la condition expresse de s’annoncer comme tel.

-       Une démarche militante ou idéologique est en soi illégitime. Il n’existe d’ailleurs probablement pas d’expression de la pensée qui soit vierge de toute influence idéologique. Mais l’action éducative suppose la recherche de l’objectivité et le respect du caractère pluraliste de la société.

Elle est donc incompatible avec :

-   La dénaturation des faits.

-   Leur interprétation systématique au nom d’une idéologie.

-   La dissimulation systématique de faits ou d’opinions. Pour le reste, c’est la multiplicité d’origine des documents pédagogiques qui peut assurer un réel pluralisme. Là aussi la règle doit être celle de la transparence.

 

 

6. Conclusions et recommandations

 

 

6.1 – Conclusions

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è    Les critiques qui sont généralement formulées sur la publicité et plus généralement le marketing peuvent être regroupées de la façon suivante:

-   Engourdissement du sens critique

-   Création de frustrations

-   Appauvrissement de la perception de la société

-   Encouragement à des attitudes stéréotypées

 

Ces dangers que peuvent représenter la publicité pour le développement de l’enfant sont précisément contraires à la mission qui est assignée à l’école. Un des rôles de l’école consiste justement à aider l’enfant à se construire une personnalité propre, capable d’un jugement autonome et doté d’un sens critique. C’est la raison pour laquelle nous considérons qu’il est nécessaire que cette introduction du monde économique dans le milieu scolaire soit l’occasion de former l’élève à la perception des techniques commerciales et publicitaires et non à une manipulation de son esprit confiant.

Il ne faut donc pas nier le danger que pourrait représenter la publicité pour le développement psychique de l’enfant dans le cadre scolaire, mais parvenir à utiliser les ressources apportées par les entreprises pour obtenir justement l'effet contraire.

 

Si les enfants sont de moins en moins dupes face à la publicité, avec une dissociation claire dans le cas de la télévision entre le programme et la publicité à partir d’un certain âge, il faut garder à l’esprit le fait que cette publicité n’a pas le même impact lorsqu’il s’agit du milieu scolaire. Ainsi, dans le cadre d’activités sponsorisées, nous préconisons une transparence beaucoup plus importante vis à vis des sponsors, en ne déguisant pas l’objectif poursuivi et en encourageant les enseignants à profiter de cette opportunité pour former les élèves sur les techniques commerciales.

 

La publicité et le marketing jouent souvent sur la corde sensible de l’influence des « copains » et c’est une des mesures prises par les instances de régulation de la publicité :

« La publicité ne doit pas suggérer que la seule possession ou l’utilisation d’un produit donnera à l’enfant ou à l’adolescent un avantage physique, social ou psychologique sur les autres enfants ou adolescents de son âge ou que la non-possession de ce produit aurait un effet contraire. »

Cette disposition, qui concerne la publicité en général, reste d’autant plus applicable dans la cadre de l’école.

 

Le phénomène du « Pester Power » [34], parfaitement connu des publicitaires, fait également l’objet de mesures régulatrices :

« la publicité ne doit pas jeter un discrédit sur l’autorité, la responsabilité, le jugement ou les goûts des parents, compte tenu des valeurs sociales admises. La publicité ne doit pas inciter directement les enfants et les adolescents à persuader leurs parents ou d’autres adultes de leur acheter le produit faisant l’objet de cette publicité »

 

Nous ne nous positionnons donc pas en faveur d’une introduction de la publicité en tant que but commercial dans les écoles européennes mais pour une ouverture de l’école sur le monde économique et pour l’éducation des enfants à la consommation et à la publicité.

 

 

6.2 -     Les actions possibles

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Il n’est pas du ressort de l’Union Européenne de légiférer sur ce sujet. En effet, le contrôle du contenu de la publicité revient à l’organisme européen « l’Alliance Européenne pour l’Éthique en Matière de Publicité » quand au support utilisé (l’école), il est du ressort des différents ministères de l’éducation.

 

En fonction des diversités de situations des pays européens, une réglementation commune ne viendrait pas supplanter des dispositions nationales.

 

Cependant, la situation actuelle requiert davantage d’attention de la part de l’Union Européenne pour savoir si des abus constatés dans différents pays d’Europe ne menacent pas l’école publique et les valeurs d’équité qu’elle incarne.

 

Surveiller pour empêcher les dérives

Nous l’avons vu, les outils pédagogiques sponsorisés et diffusés en Europe sont souvent d’une grande qualité. Cela provient de la « citoyenneté » des entreprises mais aussi du fait que la qualité pédagogique est la seule clé d’entrée à l’école. Il nous paraît important de maintenir cette pression sur les entreprises afin qu’elles continuent à élaborer du matériel adapté. En effet, ce n’est pas parce que nous nous positionnons en faveur d’une ouverture partielle de l’école que nous souhaitons une introduction massive du secteur privé dans les sphères scolaires.

 

Intervenir auprès des différentes nations pour que les ministères réactualisent leurs textes en particulier sur la définition des « pratiques commerciales ». L’évolution de notre société, la multiplication des nouveaux médias rendent inéluctables certaines modifications du système éducatif européen. Nous pensons que la meilleure façon d’enrayer les dérives éventuelles est de reconnaître officiellement la présence et l’utilité de certaines actions afin d’être d’autant plus crédible dans le cas d’interdiction d’autres types d’actions.

 

Contribuer à l’amélioration de la situation financière des écoles

La solution consisterait à doter les écoles de moyens financiers importants. Cependant, la valeur ajoutée des entreprises n’est pas uniquement financière, elle est aussi pédagogique et des ressources financières supplémentaires ne viendraient pas remplacer l’expérience des professionnels, la vision d’experts, que peuvent avoir les entreprises.

 

Faire circuler l’information entre les enseignants, les responsables des écoles, les associations, les annonceurs, les publicitaires…afin de comparer les situations par pays, de pouvoir échanger des expériences…

 

Organiser une concertation européenne sur le sujet

Il existe une opportunité pour la Commission Européenne de créer un « réseau intranet » permettant aux différents acteurs concernés par ce sujet d’échanger des informations mais également des points de vue, des expériences. Ce réseau pourrait être un outil extrêmement performant d’interactivité entre les pays optimisant ainsi l’efficacité des recherches entreprises par les différents acteurs.

 

Diffuser les codes de déontologie

Certaines instances dans différents pays ont déjà élaboré des règles. Il serait intéressant que les personnes concernées par le sujet dans les pays européens aient connaissance du travail effectué par d’autres instances. Cette diffusion pourrait leur permettre d’enrichir leurs réflexions et de travailler ensemble pour une situation optimale pour l’ensemble des acteurs.

Respecter ces règles d’autodiscipline constitue pour les leaders économiques le meilleur moyen de démontrer qu’ils ont le sens de leurs obligations, face notamment à la libéralisation accrue des marchés.

 

Créer des organes de régulation a priori

Certaines personnes interviewées insistent sur la nécessité de créer un organe dont la mission serait d’une part de décider a priori, au cas par cas, ce qui peut entrer dans l’école, et d’autre part de sanctionner les dérapages constatés. Les sanctions devraient non seulement viser les établissements scolaires mais aussi les entreprises fautives. Dans les quelques cas de dérives que nous avons rencontrés, nous avons pu constater que l’opinion publique était présente et veillait.

Des réactions a posteriori sont donc fréquentes et virulentes. Il serait donc intéressant d’établir un cadre de ce qui est acceptable et de ce qui ne l’est pas afin de pouvoir réagir a priori.

« Il ne s’agit pas de militer pour que l’école s’enferme dans une tour d’ivoire. Mais, pour éviter les dérives, il est nécessaire de baliser et d’encadrer soigneusement la présence de logos publicitaires devant les tableaux noirs, pour écarter toute tentation de manipulation « des petits esprits confiants » [35]

 

Développer la formation à la consommation des professeurs

De l’avis de nombreuses personnes rencontrées, il ne sera possible de réduire l’impact des actions de marketing scolaire que par une meilleure formation des enseignants à l’analyse des médias (notamment la publicité). Il serait également souhaitable de prévoir en classe des leçons spécialement consacrées à cette problématique. Afin d’optimiser l’utilisation de ces nouvelles ressources proposées par les entreprises, il nous paraîtrait judicieux de former les enseignants à la reconnaissance des intentions publicitaires. Ils doivent pouvoir juger, selon des critères définis, si un document va être profitable ou non à un enfant.

 

Valoriser l’autodiscipline, un cadre flexible, évolutif sans rigidité

Partout en Europe, l’autodiscipline publicitaire reçoit le soutien et la participation des annonceurs, des agences de publicité et des médias. Partout, les annonces doivent être légales, décentes, honnêtes et véridiques et si elles ne le sont pas, elles peuvent être modifiées ou retirées à la demande du membre de l’Alliance concerné. Ainsi les règles d’autodiscipline peuvent-elles s’appliquer même sur les entreprises qui ne les ont pas formellement acceptées. Le résultat est rapide et l’action efficace. Ce système mériterait d’être étendu à toutes les pratiques commerciales.

L’autodiscipline fonctionne mieux lorsqu’une législation cadre les limites de ce qui est possible.

Également, la loi obtient des résultats plus efficaces lorsqu’elle traite des questions de façon large.

Mais la publicité est souvent détaillée dans ses arguments et subjective dans son interprétation. Les contrôles qui lui sont imposées doivent eux aussi être flexibles. Les membres de l’Alliance traitent chaque année un nombre de dossiers qui, s’ils étaient soumis aux jugements des tribunaux, s’avéreraient à la fois extrêmement chers et lents à résoudre. La Loi et l’Autodiscipline fonctionnant ensemble, mais indépendamment et en harmonie, permettent une protection des consommateurs optimum que ce soit en termes d’efficacité ou de rapidité.

 

 

 

 

 


 

 

 

 











A N N E X E S





1 – Bibliographie


2 - Liste des experts rencontrés


3 - Liste des interlocuteurs « intervenants » par pays


4 - Cadre juridique et situation par pays


5 - Exemples d’actions (détail)


6 - Cadre international - CCI


7 - Documentation jointe

- Alliance

- European Sponsorship Consultants Association


 



 




1 – Bibliographie

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ARTICLES DE PRESSE

 

“ Ces enfants qui nous gouvernent ”

Stratégies 29 /08/1997

“ Les livres scolaires plaisent aux enfants ”

Aujourd’hui 7/03/1997

“ Dans deux collèges publics un agenda sème le trouble ”

Le Figaro 5/03/1997

“ Un agenda scolaire truffé de publicité ”

“ Le code de bonne conduite du BVP” Télescope 7/02/1997

Aujourd’hui 5/03/1997

“ Toutes les marques peuvent entrer à l’école ”

Stratégies 7/02/1997

“ Faut-il autoriser la pub à l’école ? ”

“ L’école malade de la pub ”

60 Millions de Consommateurs 09/1996

“ La pub sur le chemin des écoliers ”

L’EDJ 09/1996

“ Rentrée ”

L.S.A. 29/08/1996

“ Europe : la pub enfant ”

Stratégies 10/05/1996

“ L’enfant et la publicité ”

Gazette du Palais 05/1996

“ Manipulé ou critique, qui est l’enfant de la pub ? ”

CB News 14/04/1996

“ Colgate et Signal sur le chemin de l’école ”

“ Ambre solaire sensibilise les écoliers ”

L.S.A. 4/04/1996

“ Faut-il réglementer la publicité destinée aux enfants ”

La Revue du Jouet 21/03/1996

“ Pub à la maternelle ”

La Croix 16/03/1996

“ Langage : Pub à la maternelle ”

La Croix 16/03/1996

“ La publicité pour méthode de lecture ”

Le Figaro 1/03/1996

“ Il n’est jamais trop tôt pour penser pub ”

Le Parisien 29/02/1996

“ Quand l’entreprise part à la conquête de l’école ”

Les Echos 14/01/1998

“ La publicité admise dans les écoles de Berlin”

Marc Leroy Beaulieu

“ Etats-Unis : les marques entrent à l’école ”

Stratégies 17/11/1995

“ la guerre des mômes ”

Stratégies 17/11/1995

“ Pour mieux séduire les jeunes consommateurs, les marques « draguent » dans les écoles”

La correspondance de la publicité 27/10/1995

“ La vraie-fausse pub des manuels scolaires ”

La République du Centre 29/09/1995

“ Kellogg’s offre le petit déjeuner dans les écoles ”

L’Essentiel du Management 08/1995

“ L’agenda se fait média pour les juniors ”

Stratégies 10/02/1995

“ Nestlé raconte l’eau aux enfants des écoles ”

CB News 9/01/1995

“ Les enfants d’abord la pub d’accord ”

“ Le hors-média n’est pas en reste ”

“ Atteindre les enfants par l’école et par les jeux ”

Stratégies19/02/1993

“ Les marques à la conquête de l’école”

Stratégies 17/11/1995

 

 

 

Rapports :

 

-       Les enfants et la publicité – 1996 – Consumentenbond / BEUC

 

-       L’éducation à la publicité dans les écoles élémentaires françaises. Etat des lieux réalisé par Micromégas (3, rue de la Rochefoucault 75009 Paris) à la demande du Deutsches Jugendinstitut, Munich (Allemagne).





2 – Liste des experts rencontrés

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Adresses des différents interlocuteurs par pays

 

 

ALLEMAGNE :

 

Ministères :

Ministerium Für Bildung, Kultur und Wisseznschaft - Saarbrucken

Ministerium Für Kultus und Sport - Stuttgart

Sekretariat der Ständigen Konferez der Kultusminister der Länder in der BRD - Bonn

 

Directeurs d’établissements :

Otto Hahn Gymnasium - Saarbrucken

Vereinigung der Leiter Kaufmännischer Schulen im Saarland - Sulzbach

 

Enseignants :

Saarländischer Lehrerinnen und Lehrerverband - Schwalbach

 

Entreprises :

REISE RUTZ GMBH - Saarbrucken

OLIVETTI SYSTEM - Homburg/Saar

FERRERO SA - Frankfurt

 

Parents d’élèves :

Bundeselternrat – Saarbrucken

 

 

BELGIQUE :

 

Pouvoirs publics :

Administrateur Général du Ministère de l’Education de la Communauté française de Belgique

Parents : UFAPEC : association représentant les parents de l’enseignement catholique

EPA : Association Européenne des Parents d’Elèves – Bruxelles

 

Enseignants :

Institutrice de l’enseignement primaire à l’école communale N°7 d’Ixelles – Bruxelles

CGSP : syndicat socialiste représentant les enseignants

FIC : syndicat chrétien représentant les enseignants

 

Experts :

CRIOC : Centre de recherche et d’Information des Organisations des Consommateurs

WFA : Fédération des annonceurs

UBA : Union Belge des Annonceurs. Association représentant les firmes recourant à la publicité

 

Entreprises :

UAB : compagnie d’assurance (Union des Assureurs de Belgique), filiale d’Axa

Bayard Presse Benelux : Editeur français présent en Belgique via ses titres Jeunesse (Popi, J’aime

lire, etc…)

COCA COLA

 

ESPAGNE :

 

Directeurs d’établissements :

Colegio Monserrat

Colegio San Angel de la Guarda

I.E.S. Vallecas-Margerit

Pio Bajora

Escuela Infantil Sta. Luisa

Vigen del Pilar

Colegio Público -Madrid

I.E.S. La Almudena

Fundación Anar

Escuela infantil Vigen del Pilar

C.P. Baroja

 

Fondation :

Fundación Anar

 

Organisation :

UNICEF

Association de consommateurs CEACU

 

 

FRANCE :

 

Fédération :

Fédération de l’Education Nationale - Paris

 

Organisations :

Institut National des Consommateurs INC - Paris

Adetem - Paris

CIDEF - Paris

Bureau de Vérification de la Pub - Paris

CFES - Vanves

 

Entreprises :

Gaz de France – Paris

Nestlé France – Marne-la-Vallée

Institut Danone – Levallois-Perret

Colgate Palmolive – Courbevoie

EDUMEDIA – Boulogne-Billancourt (Agence de Communication)

 

Et

 

des Enseignants du Primaire et du Secondaire …

des Parents d’élèves …

 

 

ROYAUME UNI :

 

Ecoles :

Des questionnaires ont été envoyés à différentes écoles dans 6 académies du Royaume-Uni.

Au total 9 interviews ont été réalisées.

Associations :

Des lettres et des questionnaires ont été expédiés à une cinquantaine d’associations ou d’organisation, 12 réponses ont été reçues

 

Associations :

Des lettres et des questionnaires ont été expédiés à une cinquantaine d’associations ou d’organisation, 12 réponses ont été reçues

 

2 interviews ont été réalisées avec les autorités locales de l’éducation

 

Gouvernement :

Des lettres ont été expédiées au départements des gouvernements concernés des 4 pays du Royaume-Uni.

Réponses reçues du « UK Department for Education & Employment (DfEE) » ,du « Welsh Office » et du DENI

(Northern Ireland)

Des interviews on été réalisées avec DfEE

Sociétés et associations :

Des lettres et des petits questionnaires ont été expédiés à 95 sociétés et associations dans tout le Royaume-Uni et également à 18 associations de Marketing, 28 réponses ont été reçues.

 

 

LES PAYS BAS :

 

Association des professeurs :

Algemene Onderwijs Bond (AOB) - Utrecht

Vereniging voor Management in het Voortgezet Onderwijs (VVO) - Utrecht

 

Ministère :

Ministry of Education, Culture and Sciences (OCW) - Zoetermeer

Département of Secondary Education - Thematic and Aspect

Policies

 

Gouvernement :

Democraten ’66 (D’66) - Den Haag

 

Association des Etudiants :

Landelijk Aktie Komitee Scholkieren (LAKS) - Amsterdam

Vereniging voor Openbaar Onderwijs (VOO) - Almere

 

Association des consommateurs :

Consumentenbond - Den Haag

 

Société de Marketing :

Pauze Media Exploitatie - Den Haag

 

Entreprise :

Coca Cola Netherlands BV - Schiedam

Uitgeverij Onderwijspers BV - Amsterdam (Maison d’édition spécialiée dans l’éducation.)

 

 

ALLIANCE EUROPÉENNE POUR L’ETHIQUE EN PUBLICITE

 

Autriche : Österreichischer Werberat - Vienne

Belgique : Jury d’Ethique Publicitaire (JEP) - Bruxelles

Danemark : Reklame Forum - Kobenhavn

Finlande : Liiketapalautakunta (LTL) - Helsinki

France : Bureau de vérification de la publicité - Paris

Allemagne : Deutscher Werberat - Bonn

Royaume-Uni : The Advertising Standards Authority Limited (ASA) - Londres

Grèce : Enossi Diafimistikom Etairion Elladas (EDEE) - Athènes

Irlande : Advertising Standards Authority for Ireland (ASAI) - Dublin

Italie : Istituto dell’Autodisciplina Pubblicitaria - Milan

Luxembourg : Commission Luxembourgeoise pour l’Ethique en Publicité (CLEP) - Luxembourg

Les Pays-Bas : Stichting Reclame Code (SRC) - Amsterdam

Portugal : Instituto Civil da Autodisciplina da Publicidade (ICAP) - Lisbonne

Espagne : Asociación de Autocontrol de la Publicidad (AAP) - Madrid

Suède : MarknadsEtika Rådet (MAR) – Stockholm

 

 





3 – Liste des interlocuteurs « intervenants » par pays

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AUTRICHE :

 

Bundesministerium für Unterricht und kulturelle Angelegenheiten

(Ministère des Ecoles et des Affaires culturelles)

Freyund 1

1014 Vienne

Dr Gabriele TRATTNER

Tél : (43) 1 53120 3143

Fax : (43) 1 202323

 

Verein für Konsumenteninformation

(Association pour l’information des consommateurs)

Mariahilferstraße 81

1061 Vienne

Tél : (43) 1 588 770

 

 

BELGIQUE :

 

Ministère de l’éducation

Flandres

Ministerie van Onderwijs

Arcadengebouw

1010 Bruxelles

Wallonie

Ministère de l’Enseignement

Cité administrative de l’Etat

Rue Royale 204

1010 Bruxelles

DANEMARK :

 

Forbrugerstyrelsen (Agence Nationale des Consommateurs du Danemark)

Amagerfaelledvej 56

DK- 2300 Copenhague S

COMMISSION EUROPEENNE Octobre 1998 p62

Le marketing à l’école

 

 

FINLANDE :

 

Consumer Authorities

Ms. Maija Puomila

Communications Manager

Tél : (358) 9 77 261

Fax : (358) 9 77267 557

 

Consumer Ombudsman

Kalkukatu 3

P.0 . Box 306

00531 Helsinki

Tél : (358) 9 77 261

Fax : (358) 9 7530 357

 

Ministère de L’Education

Tél : (358) 9 134 171

Fax : (358) 9 1359 335

 

Education Authorities

Mr. Kari Pitkänen

Directeur Administratif

Tél : (358) 9 77 4775

Fax : (358) 9 774 77 865

 

Unilever Finland Ltd

Juha Kojonen

Directeur Marketing

Tél : (358) 9 75 90 63 00

Fax : (358) 9 69 33 003

 

The Finnish Parent’s Association

Ms. Anja Lehtijärvi

Directeur

Tél : (358) 9 135 11 77

Fax : (358) 9 135 15 72

 

 

FRANCE :

 

Union de la Publicité Extérieure

 

Ministère de l’Education

 

Syndicats des Enseignants

 

Syndicats des parents d’Elèves

 

La D.G.S. au Ministère de la Santé

 

INC

80, rue Lecourbe 75732 Paris Cedex 15

Mme Bénédicte Lavoisier

Tél : 01 45 66 21 20

 

FCPE

108, av. Ledru-Rollin

75011 Paris

Tél : 01 43 57 16 16

 

PEEP

89-91, bd Berthier

75847 Paris Cedex 17

Mme Tassy

Tél : 01 44 15 18 18

 

Fédération de l’Education Nationale

48, rue de la Bruyère

75440 Paris Cedex 09

Tél : 01 40 16 78 00

 

Ministère de l’Education

110, rue de Grenelle

75357 Paris

Tél : 01 49 55 10 10

 

Fondation Entreprise et Réussite Scolaire

4, rue Jean Sorlain

69001 Lyon

 

 

GRÈCE :

 

Ministère du Commerce

Ms. K. Giannetou

Plateia Kannigos

Athènes 10181

Tél : (30) 1 384 41 73

Fax : (30) 1384 31 20

 

 


IRLANDE :

 

Département de l’Education et des Sciences

 

 

LES PAYS BAS :

 

Ministère de l’Education

Mr. Van de Vlugt

Tél : (31) 79 323 23 23

 

The Consumer Organisation

Mr. E. Rijn van Alkemade

Tél : (31) 70 445 45 45

 

 

PORTUGAL :

 

Ministère de l’Education

 

 

ESPAGNE :

 

L’Association Espagnole des Usines de Jouet

 

Ministère de l’Education

 

CMT ( Commission des Marchés de Télécommunication)

 

 

UK - ASA :

 

National Consumer Council

Ms. Diane Whitworth

20 Grosvener Gardens

London SW1W ODH

 

The Rapport Group

Ms. Judith Bloor

Managind Director

1-2 Hanover Street

London W1R 9WB

 

Advertisind Association

Ms. Sarah Price

Abford House

15 Wilton Road

London SW1V 1NJ

 

 

UK - ITC :

 

33 Foley Street

London W1P 7LB





4 – Cadre juridique et situation par pays

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Allemagne

 

Le marketing à l’école n’est pas autorisé dans la majorité des régions allemandes. Il n’est cependant pas interdit aux enseignants de distribuer aux élèves du matériel édité par des entreprises.

 

Législation:

 

En Allemagne, la question de la publicité commerciale dans les écoles et la question en général des pratiques commerciales a été peu traitée jusqu’à ces dernières années sur le plan juridique. La règle, unanimement partagée, était que l’école est et doit rester un lieu protégé des pratiques commerciales de toute nature. Le directeur était chargé de s’opposer fermement à tout « perturbateur » au nom du Droit domestique et de la famille et d’user de l’argument de « violation de la paix familiale » qu’il est chargé de faire régner et respecter dans l’enceinte de l’école. Le mot d’ordre était : « Pas de publicité à l’école. »

La problématique actuelle peut être précisée sur le plan juridique si on se place dans la perspective de la mission « d’éducation et de formation », comme norme légale définissant l’école. Les états, de part cette mission de base, sont tenus de former les élèves à la capacité de s’informer, de développer leurs capacités de juger et de décider, et de les préparer à l’activité professionnelle et au monde du travail. Le développement de la personnalité, ainsi que le développement d’une « culture » politique, font partie de cette mission.

 

Cette mission n’est réalisable que si l’école ne fuit pas et ne se cache pas du monde dans et par lequel elle vit, et qu’elle puisse s’ouvrir aux nouvelles tendances politiques et économiques et aux possibilités de coopération avec le monde dit privé.

 

Dans la grande majorité, les états maintiennent le principe de l’interdiction de la publicité dans les écoles. Dans certains états toutefois, (Berlin, Nordrhein-Westfalen, Sachsen), on travaille ardemment à la modification des règles actuelles et de nouveaux décrets permettent la publicité dans la mesure où elle sert les objectifs de cette dernière, estimant que l’environnement socio-économique du monde moderne, et les conditions de financement des écoles ne justifient pas une interdiction pure et simple. Le cas le plus « flagrant » est celui de Berlin, où le sénat prévoit l’autorisation des affiches publicitaires dans l’enceinte de l’école. Dans la plupart des cas, la publicité de marque, orientée directement vers l’acte d’achat, reste interdite, les exceptions concernant essentiellement les lieux de consommation de produits alimentaires (cantines, cafétérias…)

 

Selon un dicton allemand, « la nécessité rend inventif ». Tirant les leçons de cette maxime, Berlin a décidé de faire face aux restrictions budgétaires en brisant un tabou : le monde jusqu’ici très fermé des établissements scolaires s’ouvre à la publicité. L’un des porte-parole du ministère résume ainsi le problème : « Je préfère voir une publicité pour une marque de jeans dans les couloirs d’un lycée plutôt que le voir fermer par manque d’argent. »

Voilà pourquoi, pour des raisons principalement budgétaires, la publicité en tant que telle est rentrée dans les écoles de Berlin.

 

 

 

Autriche

 

Pendant longtemps, en Autriche, le marketing à l’école n’a pas été autorisé. Cependant, comme dans la plupart des pays européens, l’interdiction n’a jamais empêché que du matériel promotionnel soit fourni à titre didactique, ou que les déléguées des banques se rendent dans les écoles pour expliquer aux élèves le maniement de l’argent et notamment l’épargne et le fonctionnement d’un compte à vue.

 

Depuis 1996; il est permis de promouvoir dans les écoles des produits ou services pour autant que cela n’interfère pas avec l’accomplissement des missions assignées à l’école.

En Février 1997, la loi sur la publicité a changé, permettant la publicité et le sponsoring dans les écoles. Le directeur de l’école concerné détient le pouvoir de décision concernant le sponsoring et la publicité. Ainsi, les activités dans les écoles sont officiellement permises tant qu’elles ne détournent pas l’école de ses devoirs.

 

 

Publicité et sponsoring dans les écoles Autrichiennes

 

La publicité et le sponsoring peuvent apporter aux écoles des sources de financement, mais également des problèmes. Cette information doit aider les directeurs des établissements, les enseignants et parents à s'y retrouver.

 

Pour beaucoup d'établissements, la publicité et le sponsoring ne sont pas une nouveauté, beaucoup d'entre eux coopèrent depuis des années avec les entreprises. Dorénavant, il existe un cadre légal.

 

Les établissements scolaires n'ont le droit que dans certaines limites de traiter des affaires et de gagner de l'argent par eux-mêmes.

 

Traditionnellement:     Location de locaux

                                        Indemnités pour l'installation d'un distributeur

                                        Location d'espace pour un buffet ...

 

Nouveau:                       Location de surfaces publicitaires

 

Tendance:                     Sponsoring concernant des projets, manifestations scolaires, équipements et appareils

 

Il existe une grande confusion au niveau des termes utilisés.

Concernant la publicité, il s'agit généralement d'affichage, les choses sont relativement claires. Une entreprise souhaite attirer l'attention de sa cible (dans le cas présent des élèves). L'école dispose des surfaces adéquates et la cible recherchée (en concentré). L'entreprise paye pour l'accès et le droit d'afficher sa publicité. D'un côté la prestation, de l'autre l'argent. A l'autre bout de l'échelle, le sponsoring: un sponsor subventionne l'école par des prestations en argent ou en nature. L'école apporte une contrepartie: on mentionne l'entreprise dans un discours officiel ou dans le rapport annuel de l'établissement, on indique sur les appareils l'origine ("offert par ..."), jusqu'à établir un catalogue des prestations reçues. Entre les deux formes (publicité et sponsoring), on trouve beaucoup de situations intermédiaires ou mixtes.

 

 

Publicité à l'intérieur et à l'extérieur

 

Pour les établissements scolaires, le plus simple, c'est de faire de l'argent avec leurs murs nus, qui se prêtent à l'affichage publicitaire. Les surfaces à l'intérieur des établissements dépendent du directeur de l'établissement. Ceci est également le cas pour une partie des surfaces extérieures et les terrains. Les surfaces exposées au voisinage sont sous la responsabilité du propriétaire, exemple, l'administration fédérale des biens immobiliers ("Bundesgebäudeverwaltung"), BIG (Bundesimmobilien GmbH), BBD (Bundesbaudirektion), la municipalité, ou autres.

 

Les scenarii suivants sont possibles

 

1 -           L'établissement négocie des contrats directement avec les entreprises (après autorisation par le rectorat (Landesschulrat), et s'occupe soi-même des surfaces d'affichage, de l'affichage et de l'organisation. Ceci demande une certaine expérience de la négociation, ainsi qu'une expérience commerciale et juridique (ou un conseil qualifié). En contrepartie, ce scénario apporte les meilleurs revenus à l'établissement. Les élèves de l'établissement peuvent participer à l'organisation des supports publicitaires (par exemple, en les chargeant matériellement de l'affichage)

 

2 -           L'établissement conclut un contrat de coopération avec une agence publicitaire. L'agence se charge du client, de l'organisation, de la mise en place de panneaux d'affichage, de l'affichage et du retrait des affiches, de la gestion... Pour cette prestation, elle est rémunérée. Actuellement, les commissions d'agence s'élèvent à 50 - 60 %. Autrement dit: il reste 40 %, plus rarement 50%, pour l'établissement. Avantage: moins de travail, inconvénient: moins de revenus.

 

Combien rapporte l'affichage ?

 

La tentative de faire le point sur les tarifs en vigueur, donne des résultats très variables et contradictoires. Une agence déclare facturer à son client 4000 öS pour l'affichage d'une affiche de 16 feuilles (3,36 m x 2,38 m), pour une durée d'un mois. 40 %, soit 1600 öS étaient versés à l'établissement. Ce qui veut dire, un revenu de 100 öS par feuille et par mois pour l'établissement.

Comparé aux tarifs habituels de publicité extérieure, ces indications paraissent plutôt optimistes.

Une agence qui travaille habituellement par affichage extérieur, les prix facturés se situent entre 50 et 120 öS par feuille (cf. Tableau ci-après). Il est évident par contre que lorsqu'on compare des espaces publicitaires extérieurs et les espaces dans une école, on s'adresse à des cibles très différentes, et de qualité peu comparable.

Le montant des revenus annuels qu'un établissement peut espérer atteindre, est également sujet à discussion. Une agence cite les chiffres suivants: une école de taille moyenne dispose d'une surface d'affichage de 200 à 250 feuilles. 240 feuilles correspondent à une quinzaine d'affiches de taille moyenne (16 feuilles). Ce qui peut lui rapporter, s'il y a un bon taux d'occupation, entre 130.000 et 160.000 öS par an.

Il n'existe pas de statistiques officielles sur les revenus des écoles par la publicité. Ils sont très variables en fonction des établissements. Un vieux lycée humaniste, honorifique et classé, dispose certainement d'espaces publicitaires beaucoup plus restreints qu'un grand centre scolaire moderne.

Le plan de charge est également un facteur d'incertitude. Les affiches peuvent rester en place pendant des mois, ce qui ne veut pas dire que l'école est rémunérée pendant toute la durée de l'affichage. Si l'agence n'a pas de demande pour remplacer les anciennes affiches, elles peuvent rester en place bien plus longtemps que prévu dans le contrat.

 


Pour comparaison - tarifs d'une entreprise d'affichage

 

Ces prix sont facturés à une agence ou une entreprise pour l'affichage de ses affiches sur des panneaux extérieurs. (Prix par unité et par mois en öS; tarifs 1998)

 

Formats (hauteur x largeur en cm)

1 feuille

(84 x 59)

4 feuilles

(168 x 119)

8 feuilles

(238 x 168)

16 feuilles

(238 x 336)

Panneaux Vienne et environs

216

432

865

?

Quais tram, métro, RER

346

995

1990

?

Bornes d'affichage

86

346

692

?

(Source "Das Plakat - Tarif Gewista 1998", tarifs hors taxes locales et TVA)

 

 

Deux agences

 

Habituellement, les grandes entreprises (comme, par exemple, les établissements financiers) confient l'ensemble de leur campagne à un seul prestataire (parfois à une agence interne). Le problème se pose lorsque plusieurs agences travaillent sur le même budget: chacune encaisse sa commission, ce qui réduit dramatiquement le revenu de l'établissement scolaire.

 

 

Opposition

 

La publicité dans les écoles ne fait pas l'unanimité. Certains directeurs d'établissement évoquent la surcharge de travail, et des revenus assez faibles. Les enseignants critiquent l'absence de valeur pédagogique dans des publicités pour boissons gazeuses, déodorants ou compact Discs. Les parents relatent également des anecdotes en la matière: dans un établissement viennois, était organisé un jeu-concours pour une carte de crédit. Une élève participe au jeu, sans cependant demander la carte, mais reçoit peu de temps après un courrier de la banque "Compte n° 720 374 925 ... Vraiment fameux, la décision pour la carte XY..."

 

 

Droit de veto du directeur

 

Le directeur (ou la directrice) de l'établissement n'ont pas seulement le droit, mais le devoir d'interdire des publicités ou des actions promotionnelles qui ne correspondent pas au règlement. Mais plus l'établissement dispose d'espaces publicitaires, plus il faut vérifier d'affiches ... et celui qui refuse trop souvent des sujets ne jouira sans doute pas longtemps d'une source de revenus abondante.

 

 

Points juridiques

 

Lorsqu'un directeur (une directrice) d'un établissement scolaire conclut un contrat avec une agence, les points suivants sont à respecter:

-       Les affiches prévus doivent être soumises suffisamment à l'avance (15 jours avant la date prévue) au directeur (la directrice) de l'établissement, qui peut les refuser sans justification.

-       Évitez les contrats qui vous lient pour une durée supérieure de deux ans.

-       Pas de contrats d'exclusivité avec une seule agence.

-       Définissez le lieu, le suivi et la gestion des supports publicitaires ainsi que la responsabilité

-       Fixez des règles de résiliation (modalités, délais...)

-       Déterminez qui paie les frais d'établissement du contrat

-       Définissez clairement les règles de rémunération: fixez p.ex. une rémunération annuelle minimum (p.ex. 15.000 öS), indépendamment du nombre de feuilles.

-       Fixez la commission de l'agence. 60% pour l'agence est un taux normal, 50% sont considérés comme offre intéressante.

-       Précisez sur quelle base est calculée votre rémunération: en fonction de la surface, du nombre de feuilles, du chiffre d'affaires ... (les écarts entre chiffre d'affaires total et chiffre d'affaires net peuvent être importants !)

 

 

Sponsoring

 

Une autre source de revenus pour un établissement scolaire est le sponsoring. Les entreprises mettent à disposition de l'établissement un soutien financier, des prestations de service ou du matériel. En contrepartie ils espèrent

-   augmenter leur notoriété

-   créer une confiance autour de la marque

-   gagner des sympathies

-   créer des contacts avec leur cible

-   faire preuve de civisme

-   motiver leurs propres collaborateurs.

 

Certains sponsors attendent peu de la part des écoles en contrepartie du matériel ou des moyens fournis. Ils se contentent d'une citation du nom de l'entreprise lors de la fête de l'école, ou de reproduction du logo dans le rapport annuel de l'école. D'autres sont plus exigeants - et c'est le cas le plus fréquent - et demandent des contreparties plus importantes de la part des écoles (le sponsoring se mêle ici à la publicité):

-   des surfaces publicitaires

-   logo de l'entreprise sur des imprimés

-   publicité sur les affiches annonçant les manifestations de l'école

-   annonces dans les publications de l'école

 

Il faut être lucide sur deux points:

-   les sponsors ont d'abord des objectifs économiques

-   ils ne peuvent remplacer les budgets publics

 

 

Interdictions

 

Quelle que soit la forme de sponsoring adoptée, il faut respecter les points suivants: la publicité pour des produits dont la consommation peut provoquer une addiction des élèves (alcool, tabac, jeu vidéo inadaptés à leur âge) ou des produits inadaptés pour les élèves, est interdite.

 

En Autriche, les bases juridiques pour le sponsoring sont récentes, et les écoles ont peu d'expérience. La Grande Bretagne a cumulé beaucoup plus d'expérience en la matière. Ces expériences concernant le sponsoring (mais qui peuvent en partie s'appliquer à la publicité) ont fait l'objet d'une publication de la part du National Consumer Council (NCC) à Londres. Il comporte des orientations, permettant de distinguer les sponsors adaptés des sponsors inadaptés. Ce code du NCC doit être utilisé en Autriche par les différents acteurs

 

 

Législation et interprétation:

 

§ 46.3 Loi sur l'enseignement scolaire

« Il ne peut y avoir de la publicité dans les écoles, lors de manifestations scolaires, dans un but étranger à l'établissement, que si la mission de l'école autrichienne n'est pas mise en cause »

 

§2 de la loi sur l'organisation scolaire (missions de l'école autrichienne)

« La mission de l'école autrichienne est de développer les talents de la jeunesse suivant des valeurs morales, religieuses et sociales, ainsi que les valeurs de vérité, bonté et beauté, par un enseignement qui correspond au stade de leur développement et de l'objectif de formation choisi. (...) Les jeunes gens doivent être formés pour devenir des éléments de la société (...) en bonne santé, aptes au travail, loyaux et responsables. »

 

Extrait de l'interprétation de la commission parlementaire d'éducation (19.11.1996)

« La commission d'éducation est d'avis que concernant la publicité interdite, il convient de citer également particulièrement la publicité agissant sur la personnalité, de la part et pour des sectes, des cultes destructeurs,... (cf. interdiction de publicité)

Dans le cadre de leur droit consultatif, les comités des partenaires scolaires ont la possibilité de prononcer des recommandations concernant la publicité et de demander des informations à leur sujet. »

 

 

 

Belgique

 

 

En Belgique, le problème de la publicité en milieu scolaire est régi par l’article 41 de la Loi du 29 Mai 1969, dite « Pacte Scolaire ».

 

Le texte précise explicitement que toute activité de propagande politique ou commerciale est interdite dans les écoles publiques ou subventionnées. Lorsque la Belgique s’est dotée d’ une organisation fédérale, la responsabilité de l’enseignement a été conférée aux communautés linguistiques (Communauté française, Flamande et Germanophone). Ces Communautés se sont dotées d’un cadre législatif propre en matière d’enseignement, en conservant toutefois le principe d’interdiction pure et simple de toute activité commerciale dans les établissements scolaires.

 

Les faiblesses du cadre juridique :

 

Les Communautés Française et Flamande se sont dotées d’une commission qui a pour mission d’examiner les infractions à l’interdiction des activités commerciales à l’école et de proposer des sanctions. Ces commissions n’ont jamais été opérationnelles, puisque les communautés publient une série de circulaires ministérielles réglementaires ou interprétatives concernant la diffusion de matériel commercial dans les écoles. Ces réactions se font toujours a posteriori et il n’existe pas d’organe régulateur a priori.

 

Ainsi, bien que théoriquement ce type de matériel ne soit pas permis, les entreprises les produisent. Ce n’est pas un délit pour les entreprises de produire ce type de matériel mais ça l’est pour les écoles de s’en servir, bien qu’en réalité beaucoup d’écoles les utilisent, probablement parce que c’est une alternative et une source bon marché de ressources scolaires. Le niveau du matériel produit et utilisé par la Belgique est cependant plus bas que celui du Royaume Uni à cause de la situation législative.

 

 

 

Danemark

 

 

Le Danemark interdit toute forme de matériel sponsorisé ou pratique commerciale dans les écoles.

 

The Danish Consumer Ombudsman a élaboré récemment des lignes directrices concernant

« L’enfant et la publicité » en incluant le sponsoring et le marketing à l’école (à peu près similaires à celles du Finish Consumer Umbudsman)..

 

 

 

Espagne

 

 

Il n’y a pas de réglementation autorisant ou limitant ces actions. Les seules limitations

proviennent de l'autodiscipline personnelle des professeurs. Il est communément admis que ce

type d’actions sont interdites et l’opinion publique veille efficacement à ce que la situation

n’évolue pas. Les seules actions que l’on rencontre en Espagne sont des concours

(principalement de dessins), quelques actions à caractère pédagogique et du sponsoring classique

de matériel sportif. L’enfant est extrêmement protégé en Espagne. Il existe des valeurs morales

qu’il faut leur transmettre et la publicité n’a pas lieu d’être. Néanmoins, si les entreprises (surtout

« citoyennes ») contribuent à l’acquisition de ces valeurs (solidarité, paix), ces actions peuvent être

tolérées dans certains cas.

 

 

 

Finlande

 

 

La Finlande est un des pays européens où l’activité commerciale dans les écoles est à un niveau quasiment aussi élevé qu’au Royaume Uni. Les entreprises ont une présence considérable dans l’environnement scolaire. Elles sponsorisent les équipements et les salles de classe. Les écoles s’impliquent dans des activités marketing pour les compagnies, en donnant du matériel promotionnel pour que les enfants le ramènent à leur parents, permettant aux entreprises d’économiser les frais de distribution et de marketing direct, en distribuant des échantillons gratuits à l’intérieur de l’école pour ramener à la maison. Les écoles sont payées pour participer à ce type d’activités. D’autres initiatives incluent les élèves en vendant des produits pour les fonds de l’école, l’école recevant un pourcentage sur les ventes.

 

The Finnish Consumer Ombudsman a élaboré des lignes directrices sur le sponsoring et le marketing dans les écoles

 

Elles établissent que la publicité pour l’alcool et le tabac auprès des mineurs est interdite. De plus, elles établissent également que le sponsoring dans les écoles est une forme de marketing et qu’il est concerné par les mêmes règles que le marketing en général.

 

- De même, la fonction commerciale doit être clairement identifiable et les parents et les élèves doivent être informés des coopérations commerciales.

 

- Si du matériel commercial est utilisé comme matériel éducatif, les élèves doivent être informés clairement de sa source et de sa fonction.

 

- La publicité dissimulée est interdite.

 

- Si les élèves participent à des activités commerciales, comme des concours par exemple, on doit leur expliquer ce qu’il se passe. De plus, pour participer aux manifestations, les élèves doivent avoir la permission de leurs parents.

 

- Le sponsor doit être clairement identifiable. A l’exception du logo du sponsor, le matériel sponsorisé ne doit pas inclure d’autres slogans publicitaires ou logos.

 

- Les enseignants et les élèves doivent avoir la permission de critiquer le sponsor ou ses produits.

 

- Le matériel doit être envoyé uniquement à l’école ou aux enseignants et jamais aux élèves euxmêmes.

 

- Les échantillons ne doivent en aucun cas être distribués directement aux élèves sans la permission des écoles.

 

 

 

Grèce

 

 

Le Ministre du Commerce prépare actuellement une nouvelle législation qui a pour but de réguler les différentes activités commerciales destinées aux enfants, c’est à dire, le sponsoring, les clubs d’enfants, la publicité à l’école. De plus le Ministre du développement a écrit une étude sur les enfants et la publicité, qui examine le sponsoring et la promotion de produits dans les écoles.

 

De même, la Loi Grecque n°1961/91 relative à la protection des consommateurs contient dans son chapitre 4, transposant la directive européenne, des dispositions concernant la protection de la jeunesse.

 

 

 

Irlande

 

 

Il n’y a apparemment aucune mesure spécifique législative en place en Irlande.

 

En réponse à la question d’un parlementaire sur le sujet le 31 Mars 1998 au Ministre de l’Education et des sciences, le Ministre a déclaré que son département avait fait parvenir trois circulaires aux autorités scolaires sur le sujet en 1984, 87 et 91. Il a indiqué que les compagnies privées étaient libres de promouvoir leur activité dans le cadre des pratiques acceptables.

 

Il est notamment spécifié que ces pratiques ne doivent pas obliger les parents à acheter des produits particuliers. Dans ce contexte, une des circulaires a spécifiquement demandé aux autorités scolaires d’élaborer des règles scolaires en relation avec les pratiques commerciales.

 

 

 

Italie

 

 

Le droit Italien contient une disposition visant expressément la publicité destinée aux jeunes.

Celle-ci définit comme trompeuse la publicité visible par des enfants ou des adolescents et qui peut indirectement menacer leur sécurité ou qui abuse de leur crédulité naturelle ou de leur manque d’expérience ou même qui abuse du sentiment naturel des adultes envers les enfants par l’utilisation de ceux ci dans les messages promotionnels.

Le législateur Italien a interdit notamment la publicité susceptible d’atteindre les enfants et les adolescents qui pourrait, même indirectement, menacer leur sécurité ou abuser de leur crédulité ou de leur inexpérience. Est également interdite la publicité qui, utilisant des enfants ou des adolescents dans des messages publicitaires, pourrait abuser des sentiments des adultes à l’égard des plus jeunes. Enfin, la publicité adressée aux enfants et aux adolescents doit pouvoir être clairement identifiée par ceux-ci.

 

Il existe nombre de mesures législatives pour protéger l’enfant et l’adolescent.

L’IAP Code ( Codice di Autodisciplina Pubblicitaria ) contient des lignes directrices sur les enfants et les adolescents. Une règle spécifique, Article 28 bis, concerne « Jeux, jouets et produits éducatifs pour les enfants. » Dans les règles générales de ce code, il est spécifié que la distribution de matériel publicitaire pour des raisons éducative ne devait pas être considéré comme de la publicité lorsque cela a été demandé par les écoles et que cela se passe sous le contrôle des professeurs.

Ainsi, par exemple, pour que des affiches puissent être apposées dans les écoles ou pour que des échantillons puissent y être distribués, il faut solliciter l’autorisation du ministère (au niveau local ou national) ou du Directeur d’établissement.

 

 

 

Luxembourg

 

 

Un décret du Ministère de l’Education (Arrêté ministériel du 14 Mai 1965) interdit « Toute vente, publicité et autres formes de commerce à l’intérieur de l’enceinte scolaire. »

 

Bien que le marketing à l’école soit interdit, les contributions à caractère scolaire ou pédagogique peuvent être soumises au Ministère responsable, qui doit donner son accord préalable.

 

Le Ministre de l’Education est actuellement en train de discuter de la possibilité d’introduire une loi, qui pourrait permettre la publicité dans les écoles.

 

 

 

Pays-Bas

 

 

Aux Pays-Bas, le matériel sponsorisé est produit et utilisé.

 

Les activités commerciales aux Pays Bas sont présentes de différentes façons. Bien que ce type d’activités soit présent depuis des dizaines d’années dans les écoles (publicité dans le journal de l’école, sponsoring de manifestation par les commerçants locaux), il semble s’opérer un accroissement de ces actions. Les principales actions menées aux Pays Bas concernent le sponsoring, voir le mécénat, actions par lesquelles la contrepartie exigée de l’école est plus ou moins importante.

 

Les organisations de consommateurs se sont intéressées à la façon dont ce matériel est utilisé et s’ils sont d’une grande qualité et une valeur éducative. Le Consumentenbond a produit un code de conduite similaire approchant celui du Royaume-Uni. Le statut de ces lignes de conduite est purement volontariste, et, d’aucune valeur juridique

 

Un accord concernant le sponsoring/ la publicité dans les écoles primaires et secondaires a été signé par le Ministère de l’ Education, l’organisation des consommateurs néerlandais, le Stuurgroep Reclame et bon nombre d’organisations scolaires et détermine les limites de la publicité dans l’école en vue d’éviter que les écoles ne deviennent pas dépendantes de la publicité et que celle-ci n’influence pas le contenu du matériel didactique..

 

 

Convention sur « L’école primaire et secondaire et le sponsoring »

 

Les parties signataires:

- L’état des Pays Bas, représenté par le secrétaire d’Etat à l’éducation, Monsieur Netelenbos

- 15 organisations et institutions qui ont une relation avec l’éducation

 

Les parties signataires considèrent qu’il est souhaitable d’arriver à des accords concernant le sponsoring des écoles primaires et secondaires tel que cela est décrit dans la présente convention.

 

Il est dit que:

 

Le gouvernement doit subvenir à un financement régulier des écoles et leur permettre de remplir les obligations définies dans les instructions officielles concernant l’éducation.

 

Il serait souhaitable que les directeurs d’école, en accord avec leur responsabilité individuelle pour la conduite des affaires de l’école, considèrent le sponsoring de façon prudente.

 

Cette convention présente un cadre de réflexion pour le système scolaire ainsi qu’un cadre de discussion sur les activités sponsorisées entre les écoles et les personnes impliquées.

 

- Le sponsoring doit être compatible avec la responsabilité pédagogique et éducative et les objectifs de l’école. Aucune action ne devra affecter la situation mentale ou physique des élèves. - Le sponsoring doit être en accord avec la décence et le sens commun.

 

- Le sponsoring ne doit pas mettre en danger l’objectivité, la crédibilité et l’indépendance du système éducatif, des écoles ou des personnes impliquées dans le système scolaire.

 

- Le sponsoring ne doit pas influencer le contenu ou le déroulement de l’éducation et ne doit pas être en contradiction avec le programme scolaire ou la qualité de l’enseignement.

 

- L’enseignement et l’apprentissage ne doivent pas être dépendant du sponsoring.

 

 

Réclamations:

 

Il est prévu durant l’année scolaire 97/98 une obligation légale pour les directeurs d’école d’établir une commission d’appel. Une telle commission pourrait recevoir des plaintes à propos de décisions prises par le directeur concernant l’utilisation du sponsoring .

 

Chaque parent ou étudiant en désaccord avec un service offert par l’école par l’intermédiaire d’une opération de sponsoring peut faire une réclamation auprès de la commission. Les réclamations concernant le contenu d’une publicité peuvent être déposées au « National Advertisement Code Commission »

 

En cas de demande, les parties signataires donneront des conseils aux directeurs d’école, à tous les membres des équipes scolaires, aux parents, aux étudiants et aux sponsors éventuels sur l’influence de cette convention sur les activités de sponsoring.

 

Portugal

 

Au Portugal, le marketing à l’école n’est pas autorisé

 

Le code de la publicité au Portugal a été modifié en 1998 et contient à présent une règle spécifique concernant la publicité à l’école. Ainsi, la publicité pour l’alcool, le tabac et le matériel pornographique comme les publications, les programmes ou les activités directement dirigés vers des mineurs sont strictement interdits.

 

 

 

Royaume-Uni

 

 

Au Royaume-Uni, « The Local Education Authorities » sont conscients que le sujet est d’actualité, mais que la responsabilité revient aux directeurs et gouverneurs de chaque école. Ils considèrent cependant que des règles nationales provenant du département pour l’éducation et l’emploi pourraient être appropriées. Le département pour l’éducation et l’emploi (DfEE) déclare qu’il n’y a pas de projet pour une législation sur ce domaine. Ils considèrent qu’il ne serait pas approprié d’établir une politique nationale concernant les relations entre le secteur privé et les écoles, qui sont du ressort de la politiques des autorités locales.

Il est interdit d’introduire des publicités dans les programmes télévisés destinés aux écoles quel qu’en soit la durée.

 

Le Royaume Uni a cumulé beaucoup d'expérience en la matière. Ces expériences concernant le sponsoring (mais qui peuvent en partie s'appliquer à la publicité) ont fait l'objet d'une publication de la part du National Consumer Council (NCC) à Londres. Il comporte des orientations, permettant de distinguer les sponsors adaptés des sponsors inadaptés. La liste de questions ciaprès établi par le NCC doit aider les directeurs d’établissements, enseignants et parents:

 

 

Clarifiez avant tout les questions suivantes

Le sponsor / annonceur est-il clairement identifiable ?

La valeur pédagogique du message publicitaire est-il prépondérant ?

L'offre correspond-elle au programme de l'année et à l'âge des élèves ?

Le sujet est-il traité de façon équilibrée et actuelle ?

La publicité ou l'offre de sponsoring a-t-elle été testée pour leur utilisation dans les écoles ?

Comporte-t-elle des préjugés vis-à-vis d'autres religions ou d'autres races ?

Comporte-t-elle des discriminations vis-à-vis de personnes âgées ou handicapées, ou exprime-t-elle des préjugés vis-à-vis d'un des deux sexes ?

Les élèves et enseignants peuvent-ils participer sans obligation d'achat ?

Le message encourage-t-il les élèves de demander les adultes d'acheter le produit ou la prestation d'une marque donnée ?

L'action de sponsoring encourage-t-elle les élèves à la consommation de produits préjudiciables à leur santé ("to eat an unhealthy diet")

Encourage-t-elle les élèves de participer à des activités dangereuses ou dommageables ?

L'offre de sponsoring est-elle rémunératrice pour l'école et peut-elle l'intégrer de façon intéressante ?

Les responsables peuvent se poser les questions suivantes, au-delà de la liste de question britannique:

Jeu-concours: sont-ils conçus de façon à offrir des cadeaux aux enfants pour les inciter à l'achat d'un produit ou d'un service

L'élève est-il visé directement et personnellement par une publicité ? (à éviter absolument)

 

Source: Sponsoring in schools. Good practice guidelines. National Consumer Council (NCC) London 1996

 

 

Explications par rapport à la liste de questions

 

Enseignement et programmes

Le matériel et les actions de sponsoring devraient

- Correspondre à l'âge et aux capacités de la cible

- S'intégrer dans les programmes d'enseignement

- Développer les compétences de base (communication, capacité à résoudre des problèmes, logique...)

 

Neutralité et objectivité

Le matériel et les actions de sponsoring devraient

- présenter une vision équilibrée des choses

- reconnaître qu'il peut y avoir plusieurs points de vue

- intégrer des données d'actualité

- distinguer entre faits et opinions

- respecter les intérêts économiques du sponsor

 

Vérification et conseil

Le matériel et les actions de sponsoring devraient

- respecter les spécificités régionales (p.ex. bilinguisme)

- intégrer enseignants et - si utile - parents et autres responsables dans leur développement

- avoir été vérifié avec un groupe représentatif d'élèves par rapport à la valeur pédagogique

 

Messages

Le matériel et les actions de sponsoring devraient

- éviter absolument d'inciter à l'achat des produits ou services de la marque

- ne contenir aucun message qui visent les peurs, la loyauté ou le manque d'expérience des enfants

- ne contenir que les slogans publicitaires et le logo du sponsor

- être plus qu'un seul support publicitaire

- ne jamais prétendre que certains produits ou services sont mieux ou moins bien que d'autres

- éviter les illustrations ou textes qui font que croire que le produit/services présenté est le seul de sa catégorie

 

Cadeaux, bons d'achat ou autres activités

Ils ne devraient

- en aucun cas inciter les enfants à énerver leurs parents jusqu'à ceux cèdent à l'achat de tel ou tel produit ou service

- pas proposer les produits du sponsor comme récompense pour des performances scolaires normales ou un comportement normal

 

Ils devraient

- comporter des informations claires sur le fonctionnement, la valeur du produit sponsorisé (par exemple, description technique pour un P.C., valeur nutritive pour un aliment ...)

- être conçu de manière à pouvoir être utilisé par le plus grand nombre d'écoles, indépendamment de leur taille ou leur implantation

 

Opérations marketing spontanées

Les sponsors et leurs représentants doivent

- envoyer seulement du matériel publicitaire dans les écoles, qui permet aux élèves de demander du matériel ou de participer à ces actions

Les sponsors et leurs représentants ne doivent en aucun cas

- envoyer des produits ou du matériel publicitaire pour les élèves sans l'accord de l'établissement

- adresser du matériel non demandé directement aux élèves

 

Développer la tolérance

Le matériel et les actions de sponsoring devraient

- montrer une ouverture sur une société multi-culturelle

- défendre l'égalité des chances pour les hommes et les femmes

- intégrer le fait qu'il existe plusieurs façons d'être une famille et de vivre une relation

- montrer une image positive de personnes handicapées

Le matériel et les actions de sponsoring ne devraient jamais

- véhiculer des préjugés ouverts ou cachés à l'égard du sexe, de l'âge, de la classe sociale, du handicap, de la religion ou des opinions politiques.

 

Identification et attribution

Le matériel et les actions de sponsoring devraient signaler clairement

- l'âge de la cible ou la dénomination des classes concernées

- dans quelles matières ils peuvent s'intégrer

- l'identité du sponsor (logo, adresse, n° téléphone)

- la date de publication et numéro à contacter

- la façon dont le matériel / l'activité a été développée et testée

- si utile et nécessaire, l'adaptation particulière à certaines régions, certains groupes, en particulier des élèves qui ont une langue maternelle autre que l'allemand.

 

Coopération avec tous les participants

Le directeur ou la directrice devraient collaborer étroitement avec enseignants et parents, et décider des questions de la publicité et du sponsoring sur cette base. Intégrez également les propositions des élèves. Les sponsors ne doivent distribuer ou afficher du matériel publicitaire qu'après accord de la direction.

Au Royaume-Uni, 61% des écoles interrogées déclarent avoir reçu et utilisé du matériel pédagogique :

Les sujets les plus fréquemment traités : la santé, la nutrition, l’énergie, les transports et la sécurité. Les entreprises les plus actives dans ce domaine sont les laboratoires pharmaceutiques, les entreprises d’agro-alimentaire et d’énergie. La principale remarque formulée par les enseignants concerne le fait que les entreprises n’ont pas comme priorité de respecter le programme officiel dans leurs documents.

Plus de 70% des écoles déclarent avoir eu connaissance de concours récompensant les écoles ou les élèves directement . Les organisateurs de ces concours ont des origines diverses : supermarchés, fabricants de sports, banques, poste... Les enseignants déclarent que ces concours sont utiles pour attirer l’attention des élèves sur un sujet spécifique mais sont critiques sur le fait que les entreprises ne parviennent pas à relier leur concours directement au cursus scolaire.

Concernant le sponsoring de manifestations sportives, près de la moitié des écoles anglaises interrogées y ont recours, tandis que les activités culturelles semblent remporter un bien moindre suffrage. Une activité particulièrement développée dans les écoles anglaises semblent être les causes humanitaires, soit en utilisant les enfants comme vendeurs, soit en leur vendant directement des produits dans l’enceinte de l’école.

L’ancienneté du partenariat école-entreprises au Royaume Uni explique en partie l’intensification des pratiques dans les écoles mais également le fait que les associations de consommateurs ait un rôle très actif et qu’elles aient élaboré des règles de bonne conduite.

 

 

 

Suède

 

 

Il n’y a pas de législation spécifique, mais n’importe quelle activité dans une école doit obtenir la permission explicite des autorités compétentes.

 

Le MarknadsEtiska Radet (conseil pour l’éthique en marketing) applique le code de la C.C.I. pour les cas couverts par ces codes.

 




5 – Exemples d’actions (détail)

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Thème Santé :

 

- Le coffret Colgate sur l’hygiène bucco-dentaire, « cartonne » depuis 3 ans. Le petit lapin qui l’anime, Docteur Quenotte, a déjà appris à un million sept cent mille enfants comment se laver les dents. Les enseignants sont sensibilisés par une fiche Publi-information réalisée avec la collaboration et la caution du Journal des instituteurs et par un mailing adressé à 3000 écoles primaires. Les outils pédagogiques développés par Colgate comprennent une cassette vidéo de 10 mn, des affichettes à poser en classe, un guide pédagogique et des fiches d’exercice. Ce coffret est diffusé dans l’ensemble des pays de la communauté.

 

- Chez Signal, la politique de prévention et d’information s’appuie sur un partenariat avec l’UFSBD (Union Française pour la Santé Bucco-Dentaire). Depuis 52 ans, le laboratoire mobile Signal UFSBD parcourt la France durant le « mois de la Santé dentaire ». L’examen de dépistage individuel des caries est complété par la remise de cadeaux à la fois ludiques et éducatifs (bande dessinée, kit de brossage, dépliant de motivation). Signal propose en outre un programme pédagogique intitulé « le temps des dents ». Organisé autour d’un dessin animé en vidéo, il s’inscrit dans le cadre des activités scolaires en utilisant le dessin, le coloriage, l’écriture, la lecture et le chant. Une brochure implique également les parents.

 

- Le berlingot petit Dop, lui, s’est transformé en personnage de dessin animé, pour inciter les enfants à se laver les cheveux.

 

- Smithkline Beecham informe sur les vaccins: ils ont eu l’idée de profiter à la fois de la campagne de vaccination des classes de 6ème contre l’hépatite B, lancée par le Ministère de la Santé, et du cours d’immunologie inscrit au programme des troisième. Comment ? en consacrant 300 000F à la conception d’un coffret aidant le professeur à faire son cours (cassette vidéo, guide, posters). L’an dernier, SB a vendu 600 coffrets à 285F dans les lycées par Edumédia.

 

- Ambre solaire lance dans le primaire « la croisade des enfants protégés ». Il s’agit d’une opération de sensibilisation aux dangers du soleil, destinée aux élèves de CE2, CM1 et CM2, dont le programme comporte un module sur la santé et l’hygiène. Présenté par un mailing aux instituteurs, le coffret comprend une vidéo, un livret du maître et un livret des enfants.

Un concours permet aux enfants de gagner des panoplies de Super Solar. Cette campagne est en cours d’homologation par le CNDP (Centre national de documentation pédagogique)

 

 

Thème Alimentation/ Nutrition :

 

- Dan, le détective, entraîne dans une « enquête palpitante » les petits estomacs à la recherche d’équilibre alimentaire et de yaourts Danone (sic).

 

- L’Institut Danone, créé en 1991 fuit les agences spécialisées, trop commerciales et soumet ses coffrets à l’approbation du ministère. L’institut a élaboré un coffret à destination des enfants : « l’alimentation plaisir des 3-6 ans » avec 2 pédiatres travaillant sur ce thème et définissant les actions. L’objectif de Danone est la promotion de son image dans le cadre d’une activité indépendante mais associée de Danone. Ainsi, dans le cadre des actions de l’Institut, la visibilité de la marque est restreinte et aucun échantillonnage ne vient accompagner ces campagnes. Les actions de l’Institut diffèrent en fonction du niveau de développement économique du pays : ainsi, en Espagne, l’Institut diffuse un guide pour l’alimentation dans les cantines, tandis qu’en Pologne, leurs actions se focalisent sur la consommation des produits laitiers.

 

- Nesquick, grâce à son lapin fétiche, explique comment composer un petit déjeuner équilibré.

 

- Le numéro des clés de l’actualité junior « Spécial petit déjeuner » avec Nestlé fonctionne très bien: des enseignants demandent même un exemplaire par élève. Thème : Sources d’énergie, électricité, pétrole, eau

 

- Methanie, la petite flamme de Gaz de France, explique comment on exploite le gaz naturel.

 

- La Générale des Eaux (Vivendi) a distribué gratuitement 10 000 mallettes sur l’eau dans les écoles primaires.

 

- Vidéos interactives présentées dans des bouteilles géantes, maquette de quelques 100m et autres panneaux d’information: l’exposition mineralix a été vue, en 1994, par plus de 1 million de personnes. La manifestation était sponsorisée par Nestlé Sources International soit, donc, Vittel, Contrex, Hépar, Perrier et Valvert. L’entreprise ira cette année plus loin : avec l’édition et la diffusion à 20 000 exemplaires d’un livret magazine portant sur l’eau : présence et fonction sur terre, dans l’organisme humain, chez les végétaux ou dans le règne animal : canalisation, circulation, commercialisation. Public visé: les enfants, élèves de CM1 et de CM2. « Le matériel est réalisé avec la caution de l’Académie de Paris et sera remis aux instituteurs. Mise en place, pour l’instant uniquement sur Paris, nous espérons pouvoir poursuivre par la suite sur l’ensemble du territoire ».

 

Autres Thèmes :

 

- Le bonhomme Michelin, sensibilise les enfants aux dangers de la circulation,

 

- Coca-Cola, a par exemple, distribué en 3 ans 11 000 coffrets sur l’entreprise, un thème au programme des cours de technologie.

 

- Friskies donne un livre enseignant l’art de s’occuper des animaux

 

- Dossier pédagogique du fabriquant des briques d’emballage en carton Tétra Pack vantant les mérites écologiques du produit

 

 

Ces exemples ont été recueillis dans la presse dont la liste des articles est en annexe 1.

 

 


6 -  Cadre international - CCI (Chambre de Commerce et d'Industrie)

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Code international des pratiques loyales en matières de publicité

 

 

Ses dispositions rappellent que:

 

« La publicité ne doit pas exploiter la crédulité naturelle des enfants ou le manque d’expérience des adolescents, ni mettre leur loyauté à l’épreuve.

La publicité ne doit pas suggérer que la seule possession ou l’utilisation d’un produit donnera à l’enfant ou à l’adolescent un avantage physique, social ou psychologique sur les autres enfants ou adolescents de son âge ou que la non-possession de ce produit aurait un effet contraire. »

 

Les dispositions générales sont d’ordre déontologiques.

 

Art 1:

Toute publicité doit se conformer aux lois, être décente, loyale et véridique.

 

Art 3:

La publicité doit être conçue de manière à ne pas abuser de la confiance ou à ne pas exploiter le manque d’expérience ou de connaissance des consommateurs.

 

Art 14:

Les dispositions qui suivent s’appliquent à la publicité destinée aux enfants et aux adolescents mineurs en vertu de la Loi nationale applicable.

 

Inexpérience et crédulité

a. la publicité ne doit pas exploiter l’inexpérience ou la crédulité des enfants et des adolescents.

b.        la publicité ne doit pas minimiser le degré d’habilité ou l’âge généralement exigés pour utiliser le produit ou en profiter

il est recommandé de veiller tout particulièrement à ce que la publicité ne trompe pas les enfants et les adolescents quant aux dimensions, à la valeur, à la nature, à la durée d’utilisation et aux performances réelles du produit qui en est l’objet.

 

Valeurs sociales

a. la publicité ne doit pas suggérer que la seule possession ou l’utilisation d’un produit donnera à l’enfant ou à l’adolescent un avantage physique, social ou psychologique sur les autres enfants ou adolescents de son âge ou que la non-possession de ce produit aurait un effet contraire.

b.        la publicité ne doit pas jeter un discrédit sur l’autorité, la responsabilité, le jugement ou les goûts des parents, compte tenu des valeurs sociales admises. La publicité ne doit pas inciter directement les enfants et les adolescents à persuader leurs parents ou d’autres adultes de leur acheter le produit faisant l’objet de cette publicité.

 

Il faut mentionner également les actions de l’Alliance Européenne pour l’éthique en matière de publicité « Pour la promotion d’une autodiscipline efficace »

 

« Les pays européens bénéficient de marchés sophistiqués avec de la publicité pour un grand nombre de produits et de services. Mais la création et la publication de ces messages publicitaires ne s’effectuent pas dans une jungle, ni pour les annonceurs, ni pour les médias. La majorité des pays possède un système de règles crées et appliqués par la profession publicitaire elle-même, s’ajoutant aux lois existantes; cette pratique s’appelle l’autodiscipline.

 

La longue tradition d’autodiscipline dans chaque pays européen, qui s’appuie sur le Code des Pratiques Loyales en Matière de Publicité de la Chambre de Commerce Internationale (CCI) , est renforcée par la formation de l’Alliance Européenne pour l’Éthique en Publicité, « L’Alliance ». Cet organisme regroupe les associations d’autodiscipline des pays membres ou non de l’union Européenne. Ses membres ont la responsabilité de faire respecter et de mettre en oeuvre les règles et les principes que toutes les publicités doivent respecter chez eux.

 

Ces règles ont pour but de compléter la législation nationale. Elles couvrent des domaines comme le bon goût, la décence, par exemple, que la Loi appréhende difficilement. Bien que les attitudes des consommateurs et les pratiques commerciales diffèrent notablement d’un pays à l’autre, les résultats obtenus sont remarquablement similaires. Il s’agit d’empêcher que les consommateurs ne soient trompés ou choqués par quelques publicités et de servir de point de référence pour le traitement des plaintes les concernant. »

 




EUROPEAN ADVERTISING STANDARDS

ALLIANCE

EUROPEENNE POUR L'ETHIQUE EN PUBLICITE

 

 

Advertising Self-Regulation and Advertising to Children in the European Union.

 

What is advertising self-regulation ?

Advertising self-regulation may be briefly defined as systems of advertising control put in place, funded and administered by the advertising industry itself. It may be worthwhile, at the outset, dispelling the widespread misapprehension that self-regulation consists of nothing more than voluntary self-restraint on the part of individual advertisers or advertising agencies. On the contrary, since the primary purpose of self-regulation is to protect the freedom of responsible commercial speech by maintaining high standards of responsibility and probity, it is essential that it is impartial and that it has effective means of imposing the standards set by the responsible majority on the irresponsible minority whose activities might otherwise bring advertising into disrepute.

 

A self-regulatory system normally consists of two basic elements. The first of these is a code of practice or set of guiding principles governing the content of advertisements and based on the premise that advertising should be legal decent, honest and truthful. The second element is a process for the establishment, review and application of the code or principles. To ensure the system's impartiality, the body responsible for its practical application is normally independent of the industry body responsible for the establishment and subsequent review of the code or principles.

 

Advertising self-regulation, as its name suggests, is primarily concerned with regulating the content of advertisements, although some national SROs also apply codes and rules governing advertising-related activities such as sales promotions.

 

For full details of the theory and practice of self-regulation, see pp. 19-22 of ‘Advertising Self-Regulation in Europe', Second Edition, published by the European Advertising Standards Alliance, Brussels, 1997.

 

Self-regulation and the law.

Self-regulation does not set out to substitute for statute law. Indeed, it is now generally accepted that it works most effectively within a framework of legislation, which defines broad principles, such as misleadingness, and acts as a last resort when all other means have been exhausted. However, self-regulation has advantages of speed and flexibility which detailed legislation cannot equal, which make it more appropriate for dealing with advertising content and particularly those 'important trivia' which matter to consumers, but which the law tends to regard as de minimis.

 

Diversity of national self-regulatory systems.

Self-regulatory organisations (SROs) operate in every Member State of the EU. Because the role of selfregulation is to complement legislation, there is a direct correlation, in any national context, between the scope and form of self-regulation and the extent to which advertising is subject to control by detailed legislation. This results in a very wide diversity of self-regulatory systems throughout the EU.

 

In the Scandinavian countries, where advertising is regulated by the 'market court' system under the control of a state functionary, the Ombudsman, the scope for self-regulation is very limited. A similar situation exists in Germany, where extensive detailed legislation designed to prevent unfair competition restricts the role of selfregulation. In Ireland and the United Kingdom, most forms of advertising are subject to framework legislation only, and in consequence self-regulation is highly developed and characterised by codes of practice which have developed well beyond the International Chamber of Commerce's International Code of Advertising Practice (the 'ICC Code'), on which all the European codes are based. In France, an important part of the SRO's activity consists of advising advertisers and agencies on the interpretation of extensive detailed consumer protection legislation, notably the Code de la Consommation (Consumer Protection Regulations) and the Code de la Santé (Health Regulations), which duplicates many of the rules commonly found in self-regulatory codes. In Italy, self-regulation was created in direct response to an almost total absence of advertising control legislation and consequently the form which it takes is quasi-judicial.

 

Despite the wide diversity of the forms which it takes in different Member States, there is a striking similarity between the rules and. principles which self-regulation applies and the results which it achieves. In this context, however it should also be borne in mind that the cultural, commercial and legislative traditions of different Member States are reflected in national interpretation of self-regulatory rules, so that generally accepted ideas of what constitutes fair competition, for example, or acceptable behaviour in children, are not necessarily consistent throughout the EU.

 

Regulation of advertising to children.

In 1995, the European Advertising Standards Alliance (EASA or 'the Alliance') conducted a survey among its members, which at that time included 14 EU countries (Finland was not then a member), to establish what rules were in place regarding both advertising to children and the use of children in advertising. In the foreword to the published results of the survey*, EASA's then Chairman, Lucien Bouis, wrote:

 

‘Aside from the specific issues concerning the appearance of children in advertisements, - whether as actors or presenters - the fact that it impinges on the parent/child relationship and thus on the sensitivities of the general public, means that a certain number of rules have to be set and observed. In this area as in others, the advertising industry has accepted its economic and social responsibilities by its voluntary adherence to a code of practice, which is enforced by the industry’s own self-regulatory bodies and pays particular attention to advertising related to children, whether it makes use of their images, their language or their behaviour.

 

The double impact of advertising on children's behaviour and of their presence in advertisements on the behaviour, not only of families but also of society in general, has led progressively to the establishment of flexible but strict rules which today prevent the inappropriate use of the child-as-proxy, while encouraging the normal presence of children in advertising in the same way that they are naturally present in everyday life.

 

Indeed, would it not be odd to call for greater realism in advertising while at the same time criticising the portrayal of children in the setting of family, school or leisure?'

 

The results showed that in 11 of the 14 EU countries surveyed, national SROs had specific rules in place relating to children, in addition to the already extensive provisions of Article 14 of the ICC Code, which is attached in annex. The survey's conclusion was that advertising content appeared to be well-regulated and that the level of complaint, in terms of upheld complaints, was not significant either in terms of absolute numbers or as a percentage of total complaints received.

 

* Survey on Self-Regulation for Advertising & Children in Europe, pub. EASA, Brussels, 1995

 

Marketing and other commercial activities in schools.

The apparent scope of the study commissioned by DG XXIV is very wide; in addition to advertising, it also encompasses commercial activities which are more appropriately classified under headings such as sponsorship, public affairs and merchandising. It would be inappropriate for EASA to comment on such issues, which are not the responsibility of its members.

It must again be emphasised that advertising self-regulation is concerned only with the content of advertisements: the location of advertising falls outside its remit, except to the extent that the context in which an advertisement appears and the audience to which it is addressed may be relevant in determining its acceptability. National SROs would therefore treat advertising which appeared in schools on the same basis and by the same criteria as advertising appearing elsewhere. Other questions, such as the desirability or otherwise of poster sites in schools, are more appropriately addressed to the advertising industry itself.

 

Many of the rules which commonly apply to advertising and children have their origin in the need to ensure that children are not inadvertently exposed to inappropriate material. Even in the home environment, the amount.of control which parents can exercise over the advertising which their children see is subject to certain practical limitations. In the area of advertising and children, advertising regulation involves a tacit agreement between the regulator and the parent. This is based on the assumption, that it is the parent's responsibility to exercise reasonable diligence in controlling the child's exposure to the media, including of course, advertising. The advertising regulator's responsibility is complementary and consists of ensuring that external self-regulatory measures support, rather than undermining, the parent's efforts.

 

This principle seems equally relevant to the school environment. The school authorities .are literally in loco parentis and have at least as much jurisdiction over what advertising to admit or exclude as is available in the normal home environment. Responsibility for controlling the pupils' exposure to advertising (or any other form of commercial activity) in the school environment seems logically to lie with the school authorities themselves. However, the advertising industry's existing self-regulatory rules and codes of practice on advertisement content will make the exercise of this responsibility significantly easier.

 

It is perhaps also worth mentioning that when applying the generally-accepted criteria which govern, advertising to childen, e.g. the need to avoid exploiting their lack of experience, practical distinctions are normally drawn between children of different ages and, indeed, between children and young people. Most 15 year-olds, and many 17 and 18 year-olds are still at school, but the relationship of these young adults to all kinds of commercial activity, including advertising, is of a quite different nature to that of little children. Here, again, the flexibility of self-regulatory codes of practice has obvious advantages in enabling each individual case to be judged on its merits.

 

Summary.

Although much of the commercial activity included in the DG XXIV study falls outside the remit of advertising self-regulation, in respect of advertising content the codes and rules applied by national SROs throughout the EU are specifically designed to protect children and young people from inappropriate advertising messages and thus to support the school authorities in the exercise of their responsibilities.

 

12.IX.98

 





European Sponsorship Consultants Association

 

Response to the DG XXIV survey on

Commercial Activities in Schools on behalf of ESCA



 

INTRODUCTION

 

The European Sponsorship Consultants Association (ESCA) became aware of the survey being carried out by DGXXIV of the European Commission, into commercial activities in schools, and therefore contacted the Research Company to put forward detailed information regarding sponsorship activities. However, having not heard back from them as anticipated, ESCA are now providing this paper with background information on the topic, in the hopes that it can be included in the survey.

 

ESCA

 

ESCA is an independent, authoritative body comprising professional sponsorship consultants. Its aim is to set and maintain standards within the sponsorship industry and to act on legislative and other matters as well as be a valuable independent reference point for current and first-time sponsors. Since its formation as the trade association of the sponsorship industry in Europe in 1990, ESCA has played an active role in negotiations with sports, arts, broadcast organisations, governments, the media and other professional bodies directly and indirectly related to the business of sponsorship.

 

The Association has members throughout Europe, both full members whose primary business is sponsorship, or affiliate members such as lawyers, accountants and research agencies who work in this field. Membership is restricted to those that fulfil strict criteria, such as being financially stable and having a track record in sponsorship, and all members must agree to abide by the Code of Conduct and by ESCA's rules and regulations. In recent years, ESCA has worked with the European Commission and the Parliament on a number of matters that have relevance to sponsorship, such as the Fremion Report, the DGXV Commercial Communications

 

Green Paper, and broadcasting and sports issues within DGX. Additionally, its members work with their own national governments on matters relating to sponsorship.

 

SPONSORSHIP DEFINITIONS

 

The International Chamber of Commerce's Code on Sponsorship defines the term "Sponsorship" as:

'any communication by which a sponsor contractually provides financing or other support in order to establish a positive association between the sponsor's image, identity, brands, products or services and a sponsored event, activity, organisation or individual.'

 

ESCA endorses this definition, particularly that it implies that all sponsorships should be mutually beneficial, providing increased funds and support to the sponsored party, as well as commercial return through publicity or association to the sponsor, via a co-operative agreement. It should be noted here that all the rights to an activity begin with the recipient, who can decide if they wish to seek and accept sponsorship and from whom. It is never imposed on them, and it is also up to them to ascertain the respective value of the activity to them, in return for the publicity opportunities they will provide to the sponsor.

 

The ICC Code continues by setting out a series of basic principles to be followed at all times.

'The terms and conduct of sponsorship should be based upon principles of fairness and good faith between all parties to the sponsorship.'

 

Further to this, Rule 6 refers specifically to Children and Young People:

'Sponsorship addressed to, or likely to influence children and young people should be vigilant to avoid: taking advantage of the natural credulity of children and the lack of experience of young people; or of harming children or young people mentally, morally or physically; or of straining their sense of loyalty towards their parents or guardians.'

 

These ICC rules are there to encourage the protection of both parties, and in specific cases, for the defence of parties who might otherwise be at the mercy of commercial organisations.

 

LEGISLATION, CODES AND GUIDELINES.

 

In some EU countries, such as Sweden and Greece, there is specific legislation preventing direct advertising to schools, of which DGXXIV will be aware. However, many other countries are without legislation, having a framework of guidelines in existence, within which sponsors (and schools or other bodies) must work. These guidelines go some of the way towards making sure that any sponsorship is equable to both parties, and examples of such mutually beneficial sponsorship are apparent especially in schools..

______________________________

Company Limited by Guarantee. Registered in England No. 2307794

Registered Office; Townleys, 32 Sekforde Street, London EC 1 R OHH

VAT Registration No. 537 3166 42

For instance, in the UK, there are consumer guidelines created by the Consumer's Association for schools to consider when an initial sponsorship approach is made to them. They advise that the schools take every precaution about the activity, but in no way does it suggest that the school should not consider the activity in the first place. The sorts of questions asked of the activity are:

 

   Is it clear whom the sponsor or producer is?

   Does its educational value outweigh any marketing message?

   Is its approach to the subject balanced and up-to-date?

   Is it relevant to the curriculum and the children's age group?

   Has it been tested for schools' use?

   Is it free from stereotypes?

   Can pupils and teachers take part without buying a sponsor's goods?.

   Is it free from messages urging pupils to pester adults to buy products?

   Is it free from incentives to childien to eat unhealthy food or take part in

   Unhealthy/unsafe activities?

   Are the sponsored offer's benefits worthwhile and achievable?

 

Any funding that can be attained through the private sector is bound to relieve the burden of responsibility of finding all the funding that the public sector would otherwise have to find. But the guidelines offer advice to the sponsors so that they can meet the standards expected of educational materials and maintain the confidence of the teachers, parents and pupils in high quality sponsored projects.

Above all it highlights the need to recognise when a sponsored project has fallen below expected standards.

 

The guidelines aim to identify good practice and make sure that the sponsorship has integrity and educational value. In the Majority of cases, this will lead to a dignified use of sponsorship.

 

MARKETING OBJECTIVE OF SPONSORS IN SCHOOLS

 

The reason for commercial companies undertaking sponsorships in schools will vary considerably, but will primarily be to make an impression on all those associated with the project. This may be to create name awareness of a new brand or product, or to emphasise a particular impression or message about the company that is doing the sponsorship. Rather than direct advertising, which the company might otherwise do, sponsorship provides the opportunity for a more subtle promotion through linking with the activity, by positioning the product in a relevant environment, This could provide a means for PR, sales promotion and community involvement on a more acceptable scale.

 

For many sponsors, their target audience is the school children themselves, but the reason that a sponsor may wish to conduct sponsorship in schools may not solely be for the positive association with the children themselves. Children at school Identify with their parents, and this may be the association the commercial enterprise wants to make. Additionally, there may not be any direct gain for the sponsor at the early stage of the sponsorship, but they are seeking a longer term ‘return' on their investment. Their aim could be for consumer loyalty, rather than for immediate sales impact.

 

Furthermore, if the sponsor is local to the school, a strong community relationship is immediately developed.

It is community relations such as these that encourage companies to spend their free time there, offering personnel to visits classrooms and educate children about their business. Practical learning such as this, is an integral part of any child's education process, as they strive to gain a better understanding of industry and commerce outside their school environment.

 

CASE STUDIES OF SPONSORSHIPS IN SCHOOLS

 

To demonstrate some of the sponsorships undertaken recently in schools, ESCA now provide some background case histories taken from a number of countries in which ESCA members are involved, which show a wide variety of support of different activities.

 

Kellogg's ASA Award scheme (UK)

 

The Kellogg's Award Scheme is a scheme whereby swimming can be taught in schools, and progress can be measured by a series of performance related certificates. In this way it is hoped that there is more of an incentive to learn how to swim. Learning to swim is a very important part of the educational process, both in terms of health and safety, a point that has been highlighted by the astonishing number of fatalities by drowning. It is not just the skill of swimming that is so important, but also the fact that so many people are unaware of the safety aspects which should be obeyed when in or near water.

 

The Kellogg's Award scheme gives the pupils in schools the opportunity to learn these vital skills whilst in schools. For the past five years, swimming has formed part of the National Curriculum in the UK, so the scheme makes use of a partnership which not only allows the scheme to work, but also helps fund it, freeing monies which could be used in other areas,

 

Physical Education is recognised as a foundation subject in the National Curriculum -a requirement of the Education Reform Act 1988 - in the form of a Water Skills Award:

"… by the end of Key Stage 2 pupils should be taught:

a)    To swim unaided, competently and safely, for at least 25 metres;

b)    To develop confidence in water, and how to rest, float and adopt support positions;

c)     A variety of means of propulsion using either arms or legs or both, and how to develop effective and efficient swimming strokes on the front and on the back;

d)    The principles and skills of water safety and survival" This last principle makes up the Water Safety Award, successful completion of which requires fulfilment of various criteria all involving the demonstration of safety in water, and the practicalities of water safety.

 

This includes identification of the dangers of water (location and strength of the water), as well as how to summon assistance, at the same time as making sure of their own safety.

 

The scheme takes the pupils through various levels of skill, and they acquire certificates when they attain certain skills. The scheme started over 20 years ago without sponsorship, but grew so large that it needed outside funding, which was first obtained from TSB (a bank), then after 3 years from Kiora (a children's drink company) and now from the cereal company, Kellogg's.

 

The "Disney Sport" Project (Italy)

 

This is a nationwide campaign, organised on behalf of Walt Disney with the co-operation of the major Italian Sport Federations and government educationalists, to take sports into the schools. Major aspects of the project are:

 

   Sponsor's Commitment: Free exploitation of the Disney's logo and characters, as well as supporting the whole project with its media (special Disney magazines)

   Funding: Some big sponsors (Nestle, McDonalds, Danone, Whitehall, Sony Playstation). All provide the necessary financial support

   Duration: The project has run since 1994 all over Italy

   Numbers Involved: 250,000 every year are involved through their school teachers, their parents, or their sports coaches

   General comments: Patronised by the local institutions in association with the Italian Education Ministry, this project enhances the main positive sports values such as socialising, forging of identity, health and amusement/entertainment, all values shared by the children's parents as well as by the school education system.

 

Persil Funfit Reward Scheme (U K)

 

   Event: A programme designed to target the declining fitness levels, and corresponding failing health levels, in children aged between 3 and 11.

   Method: Persil implemented a programme in conjunction with The British Amateur Gymnastics Association whereby the children and teachers were involved in a scheme to encourage participation in Gymnastics. Performance was measured on a reward basis of certificates and record cards. This was part of the National Curriculum on Physical Education in the UK.

   Number of children involved: 36,401 schools, playgroups and gym clubs registered for the programme with 96% believing the scheme to be either good or very good.

   Results: Overwhelming success rate with participation in sport based activities being increased, enjoyment levels enhanced and general fitness levels of children returning to an acceptable level. Additionally, a collector programme was created where all schools could collect to obtain free games equipment.

   General comments on this project: This project worked well in conjunction with the National Curriculum. It also provides a good grounding for the teachers involved as well as the pupils. Essentially it was designed to improve the health and well-being of young people.

 

The aims of the programme were to create positive attitudes towards physical activity, offer opportunities for all children to succeed and progress, whilst at the same time providing a structure to assist teachers' planning and evaluation. The Persil Funfit programme was designed more to help change the trend back towards keeping fit, active and healthy, from the gradual ‘computer game’ phenomenon. In this instance, not only does the scheme introduce this commercial venture into the school, it goes above and beyond that by taking the initiative and coming up with a way of implementing a change in children's tastes. Without the benefit of sponsorship by Persil, The British Amateur Gymnastics Association would not have been able to raise the capital required to have a lasting impact on the children's health by changing attitudes, and the schools would not have been able to free significant resources to invest in the equipment.

 

Land Rover (UK)

 

Over recent years, leading car manufacturer Land Rover has undertaken a range of projects with children of school age, both in and out of the classroom to broaden their skills both in the environment and music. These have included:

 

   Support of key activities of the YOC (Young Ornithologist Club) aimed at encouraging early interest in wildlife and conservation, and providing awareness of education in conservation

   1995 Wild Places Challenge - adopt a wild place near their home, study the wildlife, and suggest ways in which it could be preserved in the future.

   1996 YOC Roadshows. A mix of fun activities with an environmental theme.

   Earthwatch: Discovery day visits 50 schools with the aim of raising awareness about environmental education in schools

   Sponsoring the BBC Symphony Orchestra as part of Sound Discovery. Members of the orchestra, conductors and composers work with schools, colleges and community groups to encourage practical music making and awareness of the arts. This has encouraged schools into composing and performing music with the Orchestra.

 

The "CREActivity Labs" Project (Italy)

 

This is a new project which has just been organised on behalf of Fila, the leading Italian company in writing, painting, and modelling tools, as part of a wider corporate image project oriented to school children and teachers.

 

   Sponsor's commitment: Fila finances the whole project with its brands and logos

   Partners and co-marketers: The first contest will be organised with the co-operation of Friends of the Earth Association, The Children's Museum of Milan and IRRSAE (Regional Institute for Research, Experimentation, Education and Updating) while AGFA is the co-marketer.

   Duration and geographical extension: “CREActivity Labs" is a long term project oriented to all the Italian nursery and primary schools (4-10 year olds). The first contest runs from October 1998 to February 1999.

   General Comments: The project aims at actively promoting children's creativity by using contest, laboratories and other socialising sites where they are invited to interact with their surrounding reality first and then give expression to it by drawing, writing and painting.

 

Tesco Computers for schools (UK)

 

In 1992, Tesco started a scheme called 'Computers for-Schools'. For each £25 spent by customers, Tesco gave them a token that could be used in part payment for computer equipment to be used in schools.

Customers were encouraged to help collect and donate the tokens to their local schools. Since the introduction of the scheme, Tesco has given £44 million in computer equipment to schools. This equates to 34,000 computers, as well as all the associated equipment needed to run the computer. Each school in the country has received at least one computer from Tesco since 1992, with the scheme showing no sign of slowing down. The scheme costs Tesco an estimated £6 million a year to run, but they view this sort of activity in schools as a vital part of their community responsibility. It is a re-distribution of wealth as ultimately the consumers are footing the bill for the increased IT requirements of schools. For schools, who have increased lack of public funds, it provides a much needed source of essential equipment, as well as raising community spirit in the collecting of vouchers.

 

 

 

Other Schools related sponsorships In addition to the five projects shown in detail above, there are many other activities in schools that are funded by sponsors. These include:

 

   BACS and The Staff Lane Reading Partnership: Community involvement In the form of 14 extra adult hours at primary schools coaching reading

   Lloyds TSB Group: Quality Management programme available to schools, helping schools to help themselves

   Young Enterprise (Junoesque) Business development in schools

   UBS Asset Management London Ltd Skill and ability enhancement for the volunteers, children and students, helping to improve literacy in primary school children

 

RESEARCH FINDINGS

 

A number of research projects have been undertaken to review the attitude of consumers to sponsorship in general. It should be noted that these have primarily involved surveys of adults, who have been asked their attitude to all forms of sponsorship, and not just those specifically aimed at children. However, since many of these adults will be parents who will have been exposed to sponsorship of their children's activities, then the findings also take in to account some sponsorship to schools as well.

 

Statistics from many European countries (researched in 1996 by Sponsorship Research International from a sample of 500 adults) show that throughout the continent, the vast majority felt that:

 

   "Sponsorship provides Vital Funds for Organising Events" (over 70% felt it did in all countries surveyed)

   “Sponsorship is done for purely Commercial Reasons" (only around 10% disagreed with this statement)

   "Sponsorship Promotes a good image for the Company and its products" (the highest country disagreeing being France at 26%)

   "Sponsorship is a Better Way for Companies to promote themselves than advertising" (with an average of 70% or more agreeing)

 

These answers confirm that while the general public recognise that companies enter sponsorship for their own commercial gain, they do not feel threatened by the sponsor but welcome them, believing that their support is absolutely necessary to the event. In fact, the research showed that if an activity is not sponsored, the general public did not feel so good about it, whereas for a sponsored event, they felt more positive both about the activity and about the sponsor.

 


CONCLUSION

 

While there may be fears about direct advertising to children in schools, which provide undue influence on them to buy products or endorse brands, sponsorship is a 'soft sell' whereby the company or brand is only used in conjunction with a particular activity, If this activity proves acceptable to them, in that it enhances the life for the children and the school, through improvement in the quality of the activity by providing new access to learn essential skills, then the sponsor will gain benefits through their association. Conversely, if the sponsored activity is not seen as acceptable or inappropriate, and hence the pupils do not support it, then the sponsor will suffer. This means that companies only achieve their objectives if they support relevant activities, which ensures their own acceptance through the direct link.

 

While commercial companies may ultimately wish that such a sponsorship link would lead to increased sales, this is not their primary aim, since sponsorship is most usually about name awareness and association with the participants and spectators. It is primarily judged on their support of the activity and acceptance of the sponsor, through the creation of goodwill and loyalty, rather than on the affect it has on the sales figures. The objective of developing and maintaining good community relations can also be very important. As stated earlier sponsorship should be mutually beneficial, and as such, it is not seen as threatening or intrusive, but of value and assistance.

 

Experience has shown that sponsorship in schools has worked well for all parties, and as such does not need any additional legislation, since the existing guidelines are working well. Rather then reduce the opportunities for such sponsorship due to an increase in the restrictions, this type of funding of activities in schools is often seen as an essential lifeline, and needs to be encouraged rather than made more difficult. With increasing pressure on public sector financing schools (including teachers, parents and pupils) and increasingly seeking other private finding to support them. Conversely, what is needed is the regulatory freedom for companies to recognise that such association through sponsorship can provide them with long term PR and tangible benefits within the wide community, as opposed to spending their funds on more high profile sponsorship opportunities that are open to them elsewhere.

 

ESCA would be delighted to provide further information if required, and to meet with DGXXIV and its other partners, to discuss this issue in more depth if appropriate.

 

Helen Day, ESCA

 

28th October 1998



[1] On regroupera sous ce terme dans le rapport l’ensemble des pratiques commerciales et publicitaires qui mettent en jeu l’école.

[2] Résolution du Conseil et des ministres de l’Education, réunis au sein du Conseil, du 9 Juin 1986 concernant l’éducation du consommateur dans l’enseignement primaire et secondaire.

[3] Application française de la résolution européenne extrapolable à la majorité des pays européens.

[4] L’éducation à la publicité dans les écoles élémentaires françaises – Micromégas, Nov 97

[5] Coca-Cola déclare par exemple que la décision de l’élaboration de son coffret pédagogique sur la découverte de l’entreprise a été prise pour faire face aux demandes répétées des enseignants d’informations sur le fonctionnement de Coca-Cola

[6] Fait remarquer Pascal Steichen, directeur d’Edumédia, une société spécialisée dans la fabrication et la commercialisation de coffrets pédagogiques

[7] On trouvera en annexe des fiches descriptives d’actions par thèmes.

[8] L’enfant et la publicité : Consumentenbond

[9] Dominique Boute, médecin nutritionniste chez Nestlé.

[10] Enquête chez les éditeurs : « la vraie fausse pub des manuels scolaires »

[11] Les enfants et la publicité : Consumentenbond

[12] Figaro 5/03/97

[13] Stratégies – 11/1995

[14] Droits de l’enfant : 20/11/1959 – Principe 7

[15] Faut-il autoriser la publicité à l’école ? – 60 Millions de Consommateurs – Sep. 96

[16] La pub sur le chemin des écoliers – L’Evénement du Jeudi – Sep. 96.

[17] Isabelle Jordan-Ghizzo, responsable de la communication externe chez Danone (extrait de « Faut-il autoriser la publicité à l’école ? » - 60 Millions de Consommateurs – Sep. 96)

[18] Pascal Steichen (extrait de « Faut-il autoriser la publicité à l’école ? » - 60 Millions de Consommateurs – Sep. 96)

[19] Jean-Pierre Monier, de la direction des collèges et lycées au Ministère de l’Education Nationale Française – « L’école piégée par la pub » DS, sept 97.

[20] Mr Raynaud, chef du bureau de la vie scolaire et des initiatives pédagogiques à la Direction des Écoles, au ministère français de l’Education Nationale.

[21] D’après Carole Soussan, dans « Atteindre les enfants par l’école et le jeux »

[22] Professeur Christian Derbaix du département Marketing aux Facultés universitaires catholiques de Mons sur l’impact de la publicité sur l’enfant.

[23] TF1 Publicité.

[24] JWT.

[25] L’éducation à la publicité dans les écoles élémentaires françaises – Micromégas – Nov 97.

[26] Dans toutes les catégories d’acteurs.

[27] « Les nouvelles techniques (audiovisuel et multimédias) trouvent leur place à l’école primaire, au collège et au lycée » (BO n° 25, 23 juin 94).

[28] Jean Noël Kapferer.

[29] Faut-il autoriser la publicité à l’école ? – 60 millions de consommateurs – Sept 96.

[30] Ou, du moins, la controverse est ouverte.

[31] Journal La Croix 16/03/96

[32] FCPE : Fédération des Conseils de Parents d’élèves des écoles publiques françaises.

[33] L’éducation à la publicité dans les écoles françaises – Micromégas.

[34] Pouvoir de prescription des enfants envers leurs parents.

[35] Faut-il autoriser la publicité à l’école ? – 60 millions de consommateurs – Sept 96.